La réplique de Mimi Touré à Ousmane Sonko a comblé plus ou moins tous les observateurs neutres de ce pays. Car depuis plus d’un an, le leader de Pastef régnait en maitre absolu dans tout le landerneau politique sénégalais. Les attaques de Sonko ont toujours fait mouche malgré des répliques toutes ternes du camp présidentiel.
Le champ politique ce n’est pas toujours des élections, des meetings et la vie du parti. Les interventions régulières sur certains sujets majeurs de la République sont forcément épiées par les observateurs. Et là, ce n’est vraiment pas l’abondance ni l’opulence sur le terrain politique. Quand des sous-fifres attaquent Sonko, il n’y a aucun impact, ni dans l’opinion ni dans les média. Jusqu’à la sortie, dans ses nouveaux habits de coordination des parrainages de Benno Book Yakaar, de la resplendissante dame de fer, ancienne Premier ministre, qui fera tilt dans les esprits.
Dans cette sortie, il y a l’éloquence, la véhémence et la truculence de Mimi. Ces qualités qui ont tant manqué dans les recettes concoctées par les pourfendeurs de Sonko pour trucider le véritable opposant de Macky Sall. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé chez des plumitifs de nos média pour donner un large écho à ces répliques simplement à hauteur d’hommes, plutôt de seconds couteaux. Aujourd’hui les belles lettres ne sont plus une préoccupation majeure de nos politiciens. Parce que c’est souvent eux que l’on entend sur tout et sur rien. Depuis que la politique a ouvert largement ses portes aux tout-venants, les puristes de la langue française broient du noir. Il a fallu l’intervention d’une ancienne Premier ministre pour leur redonner des raisons d’espérer.
L’effet majeur de cette sortie de Mimi est la réaction instantanée des affidés Pastef. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont les seconds couteaux qui répondent à Mimi. Avec l’arrivée de Sonko, nous espérions une nouvelle donne dans le monde politique. Au lieu de la culture de l’excellence, c’est l’intolérance et l’ignorance criarde que véhicule la majeure partie de nos télés. La bonne presse ne se lit presque plus et la presse numérique ne fait guère mieux. Jusqu’à ce que l’on déclare le Ouolof langue nationale, le français reste encore la langue officielle. Apprenons à la parler correctement. Comme Mimi.