141 soi-disant intellectuels viennent de signer une pétition, non je voulais un torchon, pour disent-ils, demander au président de la République, Macky SALL, de faire libérer Ousmane Sonko et ses acolytes accusés de délits, voire de crimes graves attentatoires à la paix et à la stabilité de notre pays qui pour noms : appel à insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’Etat ou complot contre l’autorité de l’Etat.
L’intellectuel est, par essence, celui dont l’activité repose sur l’exercice de l’esprit, qui s’engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs.
Au regard de cette définition, on pourrait se poser la question sur le statut à donner à ces 141 signataires.
Leur démarche repose-t-elle sur l’exercice de l’esprit ?
La réponse à cette interrogation est naturellement non.
En effet, comment comprendre, comme le fait le commun des Sénégalais, qu’ils aient fait primer leurs émotions au détriment de la réflexion ?
Font-ils partie du lot de personnes qui, par peur d’être insulté par de vulgaires activistes, cachent la vérité au peuple pour chercher à plaire à ces adeptes de la pensée unique qui ont fini d’ériger en règle l’assertion : « pense comme moi ou tais-toi sinon je t’insulte ».
Le Sénégal a traversé des périodes de crise grave pendant lesquelles on aurait souhaité entendre la voix de ces « intellectuels » pour des propositions de sortie de crise.
Hélas, c’est loin d’être le cas. Durant les événements de mars 2021 et de juin 2023 où notre pays, par la volonté de personnes sans foi ni loi, soucieuses simplement de la préservation de leurs intérêts crypto personnels, a failli sombrer dans le chaos, n’eût été la gestion intelligente de la crise par son Excellence Monsieur le Président de la République, Macky Sall, le professionnalisme du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Monsieur Antoine Félix Abdoulaye Diom, associés à l’expertise avérée de nos forces de défense et de sécurité, il n’a été entendu aucune voix s’élever pour appeler au respect des institutions et de la préservation de ce que nous avons tous en commun de plus sacré et de plus cher, la République.
Où étiez-vous quand les temples du savoir comme les universités, les lycées et les écoles de même que la bibliothèque universitaire et les archives de l’université étaient brulés et mis en sac par de vulgaires vandales dont le dessein abject était simplement de paralyser la bonne marche de nos universités qui vous ont permis, vous intellectuels, de devenir ce que vous êtes aujourd’hui ?
Pourtant, vous étiez tous là et avez bien entendu les nombreux appels du leader de l’ex Pastef aux jeunes à vandaliser les édifices publics construits grâce à la contribution de tous les Sénégalais et à défier les forces de défense et de sécurité.
Comment pouvez-vous ignorer que la démocratie et l’Etat de droit reposent sur le principe intangible de la séparation des pouvoirs ?
En effet, l’emprisonnement de tous ces détenus avec à la tête Ousmane Sonko ne procède pas d’une volonté du Président Macky Sall. Il est du ressort du pouvoir judiciaire, donc de la justice de notre pays.
Cette justice n’est pas inféodée au pouvoir exécutif. Loin de là. Elle est une justice indépendante qui rend des décisions simplement fondées sur le droit et susceptibles d’appels ou de recours.
Demander au Président Macky Sall de libérer les détenus remet en cause fondamentalement et dangereusement ce principe intangible de séparation des pouvoirs et ne devrait pas être l’apanage d’intellectuels dont le souci devrait être plutôt de veiller au respect scrupuleux et au renforcement de cette séparation.
Aujourd’hui que l’adepte du gatsa-gatsa a reconnu, comme vous autres d’ailleurs, sa position de faiblesse devant l’autorité de l’Etat, vous appelez, avec ses épouses, à la clémence du Président Macky Sall qui devient de facto comme de jure le garant de l’ordre public et du respect de nos institutions.
Mesdames, messieurs les signataires, avec votre posture, on est amené à se poser la question : les intellectuels sont-ils morts ?
En tout cas jusqu’au moment de votre sortie, on serait tenté de le croire.
Mais celle-ci montre que vous êtes encore vivants mais que vous êtes en crise et dans une profonde léthargie.
Alors réveillez-vous et mettez vos compétences au service, non d’un homme, mais de la cité que vous êtes sensés servir et réguler quoi qu’il vous en coûte car comme le disait Bernard Pivot : « un intellectuel inconscient ou démissionnaire n’est plus qu’un pauvre type ».
Prononcez-vous sur les excellentes réalisations du Président Macky Sall qui ont fini de faire l’unanimité et les décisions importantes prises durant ses deux mandats dont la dernière en date est celle historique prise le 03 juillet 2023 de ne pas se présenter à la présidentielle de 2024.
Faites des propositions sur l’heureuse initiative du Chef de l’Etat qui a consisté à créer l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (ASES) qui permettra au Sénégal et à l’Afrique d’être présents dans cette aventure de la compréhension de notre univers et du système solaire.
C’est sur ces questions importantes que vous êtes attendus.
Alors pour ne pas être ce « pauvre type », prenez vos responsabilités et assumez-les.
Ibrahima Baba SALL
Premier vice-président de l’Assemblée nationale
Député maire de Bakel.