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A DÉfaut D’avoir LuttÉ Pour La RÉpublique, Apprenons, Au Moins, À La Respecter

A DÉfaut D’avoir LuttÉ Pour La RÉpublique, Apprenons, Au Moins, À La Respecter

A mon humble avis, ce sont les valeurs humaines qui fondent une République digne de ce nom. Une démocratie bien comprise et conduite par une population de croyants (à 99%), devrait faire de notre jeune Nation, riche de son histoire coloniale et de ses soixante-deux années de souveraineté administrative, un exemple de gouvernance et de civisme. L’analyse critique de notre histoire (qui ne se récite pas) est la condition sine qua non de l’émergence de notre jeune Nation. Depuis la grande révolution de 1789, la république est une notion qui a fini par s’universaliser. En effet, le meilleur mode de gouvernance, pour toute société qui se veut humaine, est la démocratie, qui n’est rien d’autre qu’une «fille» de la République. Cette notion, au-delà d’être divine, est inéluctablement le chemin obligé devant mener l’Homme vers la Société des meilleurs que Dieu nous indique à travers toutes les religions révélées.

En effet, la sacralité de la parole de notre Créateur, à travers les livres portés par les différents prophètes envoyés auprès de leurs semblables, réside dans un seul et même message, celui de leur rappeler qu’ils sont des frères qui doivent s’obliger à vivre en harmonie et dans la solidarité. Ce message d’Amour porté par chacun de ces modèles de vie, n’est hélas, destiné et ce exclusivement, qu’à la race humaine qui, pour autant, n’a jamais été soumise à une quelconque compétition pour mériter ce privilège d’avoir été choisie comme la meilleure des créatures. Cette subtilité du hasard ne peut être perçue que par les esprits «supérieurs». Je veux nommer ceux-là qui ne versent pas facilement dans l’oubli, terreau de l’ingratitude. Nous sommes donc tous des descendants de Adam et Eve. Ce qui explique, qu’au-delà des différentes couleurs qui couvrent nos peaux, notre structure physionomique demeure la même. Pour comprendre une telle réalité, chaque peuple a eu le génie de créer sa propre langue sans connaître les autres.

Par ailleurs, la capacité naturelle de l’humain à comprendre la science quelle que soit l’évolution technologique qu’elle permet, vient simplement nous confirmer cette évidence. Dès lors, cette illusion de supériorité d’une race sur une autre ou de toute personne sur son prochain, doit être dépassée après les différentes guerres que le monde a connues, mais surtout après la dernière illusion d’une race Aryenne qui a fini par imposer, après la dernière guerre mondiale, le respect mutuel entre les peuples de la planète. Donc, point de race Hélène ou supérieure. Il n’existe qu’une seule et même race : la race humaine. Toute contradiction serait donc illusoire entre nos pratiques religieuses et républicaines. En réalité, c’est le bon croyant qui fait la bonne République.

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Par conséquent, l’évidence à partager est qu’aussi bien la Charte de kurukan fuga (Manden) de 1236, que la République (Nouvel ordre 1789), n’ont été inspirées que par l’Etat théocratique créé en réalité par le Prophète Mohamed (Psl) en tant qu’organisation d’une nouvelle société bâtie sur une constitution (Le Coran) et un gouvernement dont le prophète fut le premier «Président», entouré de ses plus proches compagnons et collaborateurs pour la conduite de cette nouvelle gouvernance. Entre temps, c’està-dire entre l’ère du Prophète Mohamed (Psl) et la nôtre, la différence ne réside que dans l’évolution de la race humaine du point de vue de son espace de vie et de sa démographie. Ce qui fait du Coran, un message de guidance des humains mais surtout une voie et un moyen de gestion économique et sociale pour un progrès par tous et pour tous. N’est-ce pas cela la politique comprise dans son sens originel, comme l’art de gérer toute entité dont la plus petite est la famille.

Pour rappel, la révolution de 1789 consacre, pour le Peuple Français, la fameuse trilogie républicaine : «Liberté, Egalité et Fraternité.» Ces trois mots chargés de spiritualité, dont le respect sera la base de notre paix universelle au 21ème siècle (André Malraux), ont été prononcés par de vaillants patriotes français que notre mémoire commune doit éternellement respecter pour avoir brisé les chaines de la servilité au niveau universel, après des sacrifices ô combien longs et titanesques. Seulement, ces derniers n’ont rien à voir avec leurs actuels héritiers et successeurs qui, par trahison de cette noble cause, devenue universelle en 1948, ont profité de la balkanisation des pays africains pour mieux les coloniser.

A travers cette fameuse trilogie républicaine, la Révolution traduit ainsi textuellement, après presque onze siècles et demi d’attente (632- 1789), la vie du dernier Prophète Mohamed (Psl) qui, à travers le Coran et la Charia, est le Père de la première République basée sur l’égalité et la citoyenneté que justifie l’avènement de la notion de Droit en islam. Or qui dit Droit parle implicitement de Justice, d’égalité et d’équité entre les humains. Donc avec l’avènement de l’islam, en référence à la trajectoire prophétique de Mohamed (Psl), c’est bien la fin de la royauté, de la féodalité et donc, de la notion de «descendant de ou fils de» en islam. Pour dire que la quintessence du message coranique repose sur la fin des privilèges et l’avènement d’une société égalitaire, dont l’existence repose sur une Justice sans faille imposée à des citoyens d’égale dignité. Sans cette citoyenneté universelle et cette Justice impartiale, la République n’est qu’illusion.

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N’insultons pas la mémoire de Omar Fall (Prince puis Caddi), fondateur de l’Université de Pire en 1603, installant ainsi les bases de la révolution «Torrodo » pour la reproduction de l’Etat islamique initié par le Prophète. Ladite révolution a été poursuivie par d’illustres sortants de cette université, dont les plus célèbres sont Thierno Souleymane Baal et l’Almamy Boubacar Kane. L’on comprend donc les raisons pour lesquelles les «guides religieux», premier pouvoir au Sénégal (sociologiquement parlant), ne peuvent pas s’exclure de la politique. Ils doivent combler le défaut manifeste d’une véritable Société Civile de rupture, d’avant-garde et d’anticipation, pour ne plus jouer les pompiers quand le feu est déjà là.

L’implication du clergé religieux (citoyens catholiques et musulmans) doit nous valoir l’érection d’un organe arbitral(à l’instar du cadre unitaire des religieux) entre les citoyens et les acteurs politiques, en vue d’une réflexion citoyenne et inclusive en amont, pouvant déboucher sur une nouvelle Constitution de consensus, pensée et écrite par des Sénégalais libres, sous le contrôle et la responsabilité des seuls constitutionnalistes et experts du domaine même s’il faut prendre l’avis des acteurs politiques qui ne seront plus, à la fois, juges et parties. Les guides religieux ne doivent plus se confiner dans leur neutralité coupable, mais plutôt s’ériger en parfaits modèles de citoyens en renonçant à leur position de privilège à l’instar du Prophète et accepter, pour le copier, une position d’exemplarité, dans une République véritable, mère d’une démocratie de réelle compétition, de progrès et de partage, reposant sur une laïcité mieux adaptée à la réalité sénégalaise.

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Dans une gouvernance réellement démocratique, surtout quand elle est exercée par des croyants sincères, le peuple gouvernant en toute liberté peut bien se tromper mais difficilement. En effet, pour notre démocratie qui n’est qu’une copie, l’indépendance des pouvoirs (exécutif/législatif/judicaire), doit être exercée à l’instar de celle pratiquée par l’Occident – inspirateur- où le premier pouvoir suscité, exécute les lois et règlements votés par de vrais représentants du peuple (et non de partis politiques comme au Sénégal), avec un pouvoir judiciaire qui joue son véritable rôle d’arbitre et le tout dans une dignité citoyenne partagée. Ayons donc l’humilité et la sincérité de bien copier ce que les autres ont mis longtemps à construire.

Après plus de soixante années de retard, il est temps de sonner la fin de la récréation et nous éviter de boucler ce siècle d’indépendance dans cette hypocrisie savamment entretenue pour alimenter notre cupidité. La seule théorie est stérile. Notre progrès ne dépend que de notre volonté commune à le créer. Il ne pourra cependant être réalisé que dans les vertus qu’exige la République, à travers une compétition saine et citoyenne dans une Nation bien comprise dans son sens originel : «La commune volonté de vivre en commun.» Une telle définition avait-elle été comprise par la majorité du peuple souverain à l’accession de notre pays à la souveraineté internationale ?

Tenter de répondre à cette question confère à notre Constitution toute son importance. Dans tous les cas, la Nation souhaitée pour notre pays est bien celle qui raffermit notre fraternité et transcende nos ethnies, nos castes (fruit d’une trahison millénaire d’une noblesse des premiers métiers), nos religions et confréries pour construire une citoyenneté universelle et assumée qui nous engage tous, sans exclusion, dans une seule République où la conduite de l’Etat est démocratiquement partagée. Aussi devons-nous, dans le respect partagé de notre législation, notre foi religieuse en bandoulière, seul gage de l’acceptation de nos prières quotidiennes, gouverner ensemble notre propre stratégie de développement, conçue et menée à notre rythme, loin des prismes extérieurs. Le «Génie sénégalais» fera le reste !







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