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Le Pouvoir, Souvent Au Nom De La SÉcuritÉ, S’est Lui-mÊme CriminalisÉ

Le Pouvoir, Souvent Au Nom De La SÉcuritÉ, S’est Lui-mÊme CriminalisÉ

Reprenons cette pensée dans un autre contexte : le pouvoir, souvent sans discernement, s’est lui-même affaibli. La réflexion vaut aussi bien pour le président de la République que pour le maire de Dakar. Le premier des Dakarois, Barthélémy Dias ne peut se prévaloir de l’argument de « réparateur de tort » prétendument causé à l’activiste Guy Marius Sagna et au « capitaine Touré » en violation des règles de recrutement dans la fonction publique locale.

Manifestement la loi en la matière a été sacrifiée sur l’autel de l’effet de manche recherché par le jeune maire de la capitale sénégalaise. D’ailleurs, il n’a pas hésité à exposer ses deux nouvelles recrues comme… des trophées de guerre. Photos et vidéos virales à l’appui, s’il vous plaît ! Le coup médiatique a bien porté. Suffisant pour que les deux décisions de recrutement du maître de l’Hôtel de Ville soient interprétées en haut lieu comme une pure provocation. Une défiance même.

Inversement, le premier des Sénégalais, le Président Macky Sall ne peut non plus se prévaloir de la turpitude du maire Dias pour justifier son éventuelle révocation. Ce serait une sanction disproportionnée par rapport à la faute qui aurait été commise. Priver Dakar de son maire tout nouvellement élu pour une peccadille ! On ne tue pas une mouche avec un canon. La Capitale qui nous est si chère et qui l’est aussi sans aucun doute pour le chef de l’Etat, est déjà assez traumatisée par la révocation de son ancien maire Khalifa Ababacar Sall, puni par l’Exécutif dans l’affaire dite, en son temps, de la « Caisse d’avance ». En plus, combien de maires et de présidents de conseil départemental, le président de la République devra-t-il alors révoquer puisque lui-même reconnaît des recrutements et/ou licenciements abusifs dans de nombreuses collectivités territoriales, y compris celles contrôlées par « ses » maires. Le possessif est du garant du fonctionnement normal des institutions qu’il est.

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Le sabre présidentiel suspendu sur la tête dégarnie du maire Barthélémy Dias, à la faveur de la réception des doléances du monde du travail, est très suspect. Il est aisé, en effet, de soupçonner le chef de l’Etat, du fait qu’il est aussi chef de parti, de n’avoir pas toujours digéré la défaite de son camp politique dans plusieurs grandes villes et communes du pays. La vague de transhumance de maires de l’opposition vers le pouvoir, alors même qu’ils viennent à peine de boucler leurs « 100 premiers jours », ne plaide pas trop en faveur du président de la République. Se pose la question de la justesse et de l’innocence politiques d’une éventuelle révocation de Dias. Le Président ne s’est-il pas trop exposé en recevant et en posant quotidiennement avec des maires transhumants au vu et au su de tous ? La démocratie souffre beaucoup de ces images, elle dont la sève nourricière est justement le respect du choix des électeurs de leurs dirigeants.

Recrutements abusifs pour recrutements illégaux, que faut-il faire des directeurs généraux qui se sont succédé à la société nationale La Poste ? Ils ont été capables, donc coupables d’avoir recruté pas moins de 5 000 travailleurs « dont un grand nombre ne travaille pas », selon le constat fait par l’Etat sénégalais lui-même. Gabegie ! Le mot qui est, à dire vrai, le mal de La Poste, est lâché par le Président Macky Sall en personne et devant témoins ébahis. Et il prononça la sentence : « Il est impossible, tranche l’autorité suprême, de sauver une telle entreprise qui doit à l’Etat du Sénégal la somme de 189 milliards de francs CFA ».

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Reposons l’équation en des termes plus clairs. Que le maire de Dakar Barthélémy Dias rapporte sa décision de recrutement de Guy Marius Sagna et Capitaine Touré, s’il est avéré qu’elle est « nulle et de nul effet ». En sus de cela, qui peut nier les actes de défiance à l’autorité de l’Etat régulièrement posés par les deux agents publics en question ! Mais, que le président de la République range également le sabre de la révocation dans le fourreau ! Une telle arme ne doit sortir qu’avec doigté et mesure. En conclusion, que chacun reste à sa place et rien se passe. Et L’Etat sauve la face.







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