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Le Roc De La RÉsistance Populaire

Le Roc De La RÉsistance Populaire

L’actualité politique récente interpelle, encore une fois, l’ensemble de la classe politique sénégalaise, pouvoir et opposition.

Le pouvoir de Macky Sall reste, bien sûr, à l’origine de la chienlit, qui caractérise la vie politique de notre pays, se traduisant par une agitation sociale permanente et le délitement progressif de l’État de droit, ces dix dernières années. Sa gouvernance autoritaire a fini de fissurer la vitrine démocratique, que notre pays a longtemps constitué sur le continent africain.

Outre les tares bien identifiées qu’ont toujours constitué l’hyper-présidentialisme, l’atonie parlementaire et une justice enchaînée, le régime de Benno Bokk Yakaar a accentué la déliquescence de notre système électoral amorcée sous l’ère Wade et caractérisée par la remise en cause des acquis du code consensuel de 1992.

C’est ainsi, qu’en plus de renouer avec l’ère des ministres de l’Intérieur politiciens et partisans, on a observé une absence totale de fair-play, de même qu’une obsession morbide de la victoire électorale, fut-ce au prix d’évictions aussi inélégantes qu’illégales d’adversaires politiques.

Mais le comble du comble, situé entre la démence politicienne et l’amoralité suprême est le débauchage effréné et déloyal (frisant l’adultère politique), des nouveaux maires de l’opposition, fraîchement élus lors des récentes locales de janvier dernier.

Encore une toute dernière chose, le président de l’APR, ancien pourfendeur de mandats indus, actuel président de l’Union Africaine, non content de ses comportements politiciens inappropriés et blâmables, qui risquent d’exercer une influence néfaste sur ses pairs africains, a osé plaider pour la suppression de la limitation des mandats …

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Et pourtant, il est à seulement à une encablure d’entrer dans l’Histoire, en tant que premier chef d’État sénégalais à organiser une élection présidentielle sans y participer.

Si personne ne peut disputer au pouvoir actuel le trophée peu glorieux de l’infamie politique, l’opposition sénégalaise n’en est pas pour autant, blanche comme neige.

Nous n’en voulons pour preuve que la consternation dans laquelle sont plongées de larges franges de notre peuple, au vu des réactions de certains leaders de premier plan de Yewwi Askan Wi, après la publication de la liste des candidats aux prochaines législatives.

C’est justement ce concept de « leader » qu’il faudrait revisiter, car dans son acception actuelle, il porte préjudice à l’opposition sénégalaise. Il n’est pas question, ici, d’user de leadership pour élaborer des contenus programmatiques, en vue de faire aboutir les revendications populaires mais, très souvent, d’initier des stratégies de positionnement individuel (ou d’appareil). Or, ces prétentions émanent souvent de dirigeants de partis de dimension modeste voire de groupuscules peu représentatifs, aux prétentions démesurées.

Par ailleurs, la frénésie électorale dans laquelle sont les hommes du pouvoir empêche l’opposition de cerner les véritables enjeux que constituent la défense des droits économiques et sociaux des travailleurs des villes et campagnes ainsi qu’une véritable refondation institutionnelle inspirée des conclusions des Assises nationales.

Pas étonnant, dès lors, qu’ils s’emmêlent les pinceaux, dans la confection de leurs listes, prêtant ainsi le flanc devant un adversaire, dont la détermination ne fait l’objet d’aucun doute, mais qui se heurtera très certainement sur le roc de la résistance populaire.

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leelamine@nioxor.com







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