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Les SÉnÉgalaises, Victimes CollatÉrales De La Violence En Politique

Les SÉnÉgalaises, Victimes CollatÉrales De La Violence En Politique

Au Sénégal, depuis plusieurs années, le discours conservateur contribue à l’explosion du nombre de faits de violence contre les femmes. Mais désormais nous allons plus loin, notre démocratie représentative en devient malade.

Dans le cadre des prochaines élections législatives qui semblent occuper toute l’actualité nationale, nous apprenons en effet, selon les informations rapportées par la presse locale, que la liste portée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, pourrait être rejetée par la Direction Générale des Élections, pour le principal motif du non-respect de la parité.

Si certains électeurs ne se sentent plus représentés aujourd’hui par leurs élus, que dire de la place des femmes dans cette politique à courte vue.

Une fois de plus dans ce dossier, le maire Barthélemy Dias a raté le train de l’histoire en mettant en cause la démocratie représentative, après avoir boycotté le Forum Mondial de l’Eau tenu à Dakar le 21 mars 2022 sous des prétextes aussi obscurs qu’irrecevables.

Les élus et les politiques de tous les partis confondus ont-ils conscience du désamour des Sénégalais envers la classe politique et, surtout, de l’énorme manque de confiance à leur égard ? Vont-ils en plus se mettre à dos les sénégalaises ? Je parle rarement, à titre personnel, de mes déconvenues avec les affaires au Sénégal, mais j’y ai investi et perdu tous mes biens gagnés en Europe, à cause d’hommes et de comportements violents dirigés contre les femmes. Je leur promets la monnaie de leur pièce.

Être opposant en politique doit-il signifier verser dans l’anarchie et l’irresponsabilité ? Si le maire de Dakar s’est donné en spectacle à la direction générale des élections, alors que son rôle essentiel est de défendre les institutions et le respect de la norme, pourquoi les citoyens et les citoyennes devraient-ils respecter les lois ? Le respect des lois est une exigence démocratique, mais nous devrions reconnaître, au moins aux femmes la possibilité de désobéir au nom de la résistance à l’oppression.

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Comment comprendre par exemple l’irrésistible ascension de certains opposants en politique, quand elle masque une réalité pour le moins terrifiante.

Envers la femme, la violence n’est même pas liée aux conflits sociaux qui traversent notre société et qui dégrade le climat entre les citoyens et les élus. Ce n’est qu’une affaire de sexisme et de vieux monde assoiffé de pouvoir.

Autant la violence contre les élus est inacceptable, autant la violence des élus envers la société doit être condamnée car elle alimente la défiance envers les élus et relève d’un manque de respect envers les institutions et les fonctions de représentants. Quant à vouloir s’imposer à ses concitoyens par la violence, c’est toujours chose absurde qui n’aboutit qu’à une lente désagrégation du professionnalisme et de la rigueur dans l’application des lois et règlements électoraux.

« Le problème de Dakar s’appelle Macky Sall et on va régler ça une bonne fois pour toutes… » Ainsi parle le maire Barthélemy Dias ! À entendre ça, on se dit que la société a du plomb dans l’aile.

De son côté, Macky Sall planche sûrement sur le nom de son prochain Premier ministre. En décrivant les réseaux sociaux comme « un cancer des sociétés modernes et une peste mondiale », notre président Macky Sall, lors d’une réunion avec des organisations syndicales, a fait part de sa volonté de réguler ce qu’il considère comme des dérives sur internet. Il n’en fallait pas moins à la horde sauvage et anonyme, dont le courage n’est pas la qualité première, pour interpréter cette volonté de changer les règles d’internet et des réseaux sociaux comme une tentative de censure et d’atteinte à la liberté d’expression dans le pays.

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Car voilà notre complexe, quand un chef d’État étranger dit que les plateformes de médias sociaux doivent être tenues responsables des discours haineux et de la désinformation en ligne, le monde entier applaudit. Mais lorsqu’un chef d’État africain surtout de la zone francophone commence par réfléchir ainsi, c’est qu’il prépare une pilule amère pour son peuple.

Macky Sall, au nom de l’État, c’est à dire de la loi, c’est à dire du peuple, rappelle l’urgence de réglementer les réseaux sociaux, car c’est à nous, la démocratie, de fixer les règles du jeu. On criera à la censure. Sauf qu’il est parfaitement possible d’encadrer la haine sans verser dans la censure.

C’est aux géants du Web, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ou encore Twitter de se plier à de nouvelles règles très strictes et c’est à nous de leur imposer d’éradiquer les contenus illicites et dangereux de leurs plateformes.

Limiter les zones de non-droit, suspendre les utilisateurs qui violeraient la loi en multipliant les discours de haine ou les annonces frauduleuses… Oui, la fête doit se terminer pour ceux qui portent atteinte à la sécurité publique ou au respect de la dignité humaine. Et il en va de la responsabilité des dirigeants politiques de ne pas inciter nos concitoyens à faire preuve de violence, à l’occasion d’événements attisés notamment par une forte mobilisation sur les réseaux sociaux.

Rappelons que le numérique offre aussi la possibilité à tout citoyen de faire entendre sa voix et qu’internet n’est pas une menace pour la démocratie, tout au contraire.

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Seulement la révolution numérique a atteint le continent africain et s’y déploie avec rapidité et vigueur en présentant d’énormes avantages mais peut-être en sautant quelques étapes de régulation. La technologie ne doit pas faire peur. Seule son utilisation frauduleuse, (piratage, harcèlement, diffusion de fausses nouvelles…) doit être contrôlée pour ne pas mettre en danger nos sociétés et nos démocraties.

Les dirigeants ont également compris l’intérêt d’utiliser le numérique quand ce dernier est employé à bon escient, car quand les gouvernants n’ont pas peur d’entendre leurs concitoyens, la technologie se révèle un merveilleux outil.

Mais je m’éloigne de mon sujet, courage les femmes !







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