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RÉinventer La RÉpublique

RÉinventer La RÉpublique

Une démocratie majeure et apaisée suppose la maturité intellectuelle, éthique et culturelle, des principaux acteurs de la vie politique et sociale. Mener les destinées d’un pays suppose une bonne connaissance de son histoire et une aptitude à s’y référer, pour analyser les faits présents et anticiper sur les jalons du futur. Regarder dans le rétroviseur avant d’aller de l’avant ! Sous ce rapport, nos principaux leaders politiques contemporains devraient retrouver de l’humilité et s’inspirer de la foi et de la lucidité de leurs aînés. Ceux qui, bon an mal an, nous ont mené au code consensuel de 1992 et à une alternance politique pacifique en l’an 2000, après des décennies de luttes acharnées et résolues! Il faut en effet rappeler aux jeunes gens qui se croient investis d’une mission divine que, de l’UPS Parti unique dit unifié, à la floraison de plus de 300 partis politiques et autres organisations dites de la société civile, un long chemin a été parcouru. À l’heure des jactances et des bavardes sans risques sur les réseaux sociaux, il serait bon de revisiter ces pages d’une histoire récente qui mérite d’être contée. Et de rendre hommage à certains acteurs principaux qui ont joué le jeu des institutions avec hauteur et détachement. Savoir rendre hommage est, aussi, une dimension de la noblesse en politique. Nous en avons grand besoin…

De la crise politique de 1962 à ce code de 1992, il y a eu des temps chauds, et même des victimes tant du côté des manifestants que de celui des forces de l’ordre. Le sang sénégalais est d’une égale dignité. Confondons dans la même prière tous ceux qui, connus ou anonymes, ont irrigué de leur sang notre aspiration à un mieux-être collectif. Mais, pour être à la hauteur de leur sacrifices, prenons le temps d’une vraie introspection ! Car les nuages s’amoncellent et l’heure est grave !

J’ai, hélas, le sentiment qu’un recul important s’est opéré sur le registre du discours politique, de son contenu et des perspectives qu’il ouvre. Avec, pour conséquence, un doute grandissant sur  la fiabilité des institutions. Une érosion conséquente de la confiance des électeurs sur les mécanismes institutionnels. Et, sous ce rapport, la responsabilité pleine et entière des acteurs, tant de la classe politique que ceux de la société, dite civile, est pleinement engagée. Les péripéties actuelles sur l’accouchement difficile du parrainage viennent rendre compte de l’urgence de sauver, et de protéger l’essentiel. Les appels à la violence qui viennent de tous les bords sont preuve de témérité mais non de courage ! Il y a là plus qu’une nuance !

Messieurs et mesdames les politiciens, arrêtez de jouer à nous faire peur ! Ne vous fiez pas à nos cheveux grisonnants pour croire, que nous allons regarder vendanger notre pays sans rien faire. Je lance un appel pressant à la raison pour ne pas laisser précipiter notre pays dans le chaos. D’où qu’il vienne !

Que faire ?

-S’entendre, enfin, sur les vraies priorités de notre nation. Pour s’entendre, il faut s’écouter et se parler ;

-Puis, il va falloir rassembler le maximum d’énergies positives pour atteindre les objectifs fixés, sans réunions nocturnes ponctuées d’espèces sonnantes et trébuchantes. On se sait…

-Sanctionner, de manière exemplaire, tous ceux qui mettront en péril les équilibres restaurés ;

-Refuser le terrorisme du verbiage, inutile et corrosif, qui sape les fondements de notre commun vouloir de vivre ensemble, les bases les plus sacrées de notre nation ;

-Établir, rigoureusement, les mécanismes de gestion équitable des ressources du pays ;

-Mettre le pays au travail !

Cette énumération n’est pas limitative. Elle esquisse, bien sommairement, j’en conviens, le cadre d’une refondation de notre vivre ensemble. Pour l’avènement d’une nouvelle République à réinventer, ici et maintenant !

Rien n’est plus urgent !

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