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État D’abandon

État D’abandon

Soudain le drame ! Une douleur sans nom. Une souffrance. Une hérésie. Une aberration. Une faute. Une irresponsabilité. Une colère froide. Une rage au coeur. Puis un silence.

La tragédie de Tivaouane ne s’explique pas. Elle s’explique d’autant moins que l’hôpital qui porte le doux nom de Dabakh a failli sur divers protocoles sanitaires qui l’engagent. Visiblement, un grand écart se creuse au regard de l’irrespect du code strict de déontologie.

Au juste, le serment d’Hippocrate plane-t-il encore sur les hôpitaux ? D’autres démons gâtent aujourd’hui le sommeil des patients qui perdent confiance et patience.

La raison du sinistre, puis du drame et enfin de l’hécatombe ne résiste pas à la réalité. La consternation envahit tous les esprits hantés par les carences dans de nombreux services santé.

Un court-circuit ! Rien pour couper court à cette éventualité d’une autre époque. Un court-circuit, encore une nébuleuse.

Les spécialistes de l’électricité sont-ils associés en amont à l’édification des bâtiments hospitaliers ? Qui détient le monopole des constructions ? Pourquoi ne pas démocratiser l’accès aux marchés en éliminant le gré à gré ravageur ? Transparence jusqu’au bout du bistouri.

Si c’est « ça », que valent alors les installations dans nos infrastructures de santé ? Pas grand’chose.

Puisqu’avant Tivaouane, il y eut Linguère, Louga, Kaolack. Les mêmes causes de négligence ont été relevées mais pas l’once d’une réprobation de ces facéties qui nous angoissent tant.

Partout l’horreur qui, à force de se répéter, s’inscrit désormais dans une affligeante banalité. Faute de mieux on entre à l’hôpital avec le doute chevillé au corps, on en sort avec la certitude d’un moral brisé, d’un mental écorné et la crainte bien réelle de contracter une maladie nosocomiale.

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Le discours évacue souvent la main de l’homme pour ne retenir que la volonté divine.

Vous y ajoutez les « petits présents » et le gros convoi de gens vautrés dans la paresse venus pour soulager les familles endeuillées.

Le tour du cirque est complet. En attendant un soporifique rapport qui disculpe en fonction des affinités ou des rapports de force prévalant.

La vie ne tient à rien au Sénégal où l’indifférence se substitue à l’émoi pour étouffer des sanglots auxquels plus personne n’est sensible.

Nous ne nous indignons plus. Nous nous complaisons. Grave.

Cette renversante version de notre vie nous précipite dans un versant-toboggan mortifère.

Le pays erre. La société divague. L’autorité se dilue. Le présent fuit. Le passé gouverne des êtres désincarnés qui ne croient plus au futur, donc à l’avenir.

Ces nouveaux-nés calcinés, nous infligent une sanction sans rémission.







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