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Burkina : Une Transition Sobre Qui Fait Exploser Le Salaire De Ses Ministres

Question à un million et demi de francs CFA : que fait un régime à la légitimité approximative, récemment propulsé par la force –même dissuasive – à la tête d’un État garroté par des attaques terroristes, des poussées inflationnistes et la dégradation des services publics ? Au Burkina Faso, la junte du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a répondu, par décret, le 15 avril : la rémunération des ministres burkinabè a été augmentée de 145 % et celle du premier d’entre eux de 155 %. Un membre « subalterne » du gouvernement touche désormais 2 386 256 francs CFA (3 638 euros), sans les avantages liés à sa fonction prestigieuse. Une décision dont le « peuple » tant invoqué n’aura confirmation que quelques semaines après, par voie de presse…

70 fois le salaire minimum

Bien sûr, dans ce genre de situations peu inédites, il existe un arsenal de trompe-l’œil à mettre en sauce à grand renfort de langue de bois et de jargon financier. Et voilà le secrétaire général du gouvernement et son porte-parole à la pagaie dans les médias, défendant la nécessaire harmonisation de la rémunération des personnalités de l’administration, soulignant le caractère « statique » du précédent texte sourd à l’évolution du coût de la vie, et dénonçant même d’anciennes pratiques comme la négociation individuelle des salaires ou l’existence de « trop perçus » par d’anciens ministres.

Certes, chacun peut entendre le concept de « saine régularisation » qui peut même aller jusqu’à l’assèchement des tentations corruptives. Mais un régime arrivé sans onction électorale et sans programme préalable ne peut que faire le lit, dans l’opinion, de ce dont il abuse naturellement : le populisme.

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