Le panorama du paysage bancaire local est en recomposition, les prises de participation de la caisse de dépôts et des consignations sur le capital de la BNDE et de la Banque Agricole furent des signes encourageants.
L’option d’une de banque de développement dédiée aux financements des pme et pmi, à la micro-activité et à l’entreprenariat des jeunes et femmes manque cruellement dans le tissu bancaire et financier local.
Selon le tableau monographique du secteur fait par le ministère de l’Économie et des Finances du Sénégal, les PME forment près de 80 % du tissu des entreprises locales et emploient jusqu’à 60 % des actifs, elles ne représentent cependant que 16 % du portefeuille des ressources octroyées par les banques de ce fait, elles ne contribuent qu’à hauteur de 30% au PIB.
Nos entreprises qui sont de la taille de pme et pmi pour la plupart manquent de capitaux propres, de financements moyens et longs et d’appui pour l’innovation et la croissance malgré les efforts louables du régime actuel qui a mis en place la BNDE, le FONGIP, le FONSIS et moult projets et programmes pour assurer le financement adéquat de ces unités économiques qui sont facteurs de richesse et d’emplois.
Ce rappel montre l’enjeu que peut représenter la cession des actifs détenus par BNP- PARIBAS dans le capital de la BICIS, un véritable pôle financier local qui a permis de lancement de Orange – Money et innove dans le crédit aux entreprises, aux particuliers pour l’équipement et l’habitat. Le Sénégal ne maîtrise plus de nos jours sa cadence de développement à cause d’un secteur bancaire et assuranciel aux mains d’étrangers d’ailleurs la première banque du Sénégal en termes de capitaux propres et de total de bilan est marocaine.
En l’absence de banques publiques et de système de collecte de l’épargne des sénégalais, c’est depuis Paris, Londres, New York et de plus en plus Rabat que les décisions sur le financement de l’activité privée au Sénégal se prennent. Le cœur bancaire du Senegal est dominé par trois pôles issus de la colonisation avec : CBAO – Société Generale – BICIS puis ECOBANK – BOA – Banque Atlantique et enfin BNDE – Banque Agricole. Le capitalisme national y représente la portion congrue.
En attendant la manne pétrolière et dans un contexte d’endettement au bord de ses limites, notre destin économique nous échappe. L’opportunité s’offrait pour nos patrons locaux de profiter du désengagement de BNP- PARIBAS sur la BICIS pour réclamer une plus grosse part de marché dans les dépôts bancaires en achetant les actifs ainsi cédés ; malheureusement notre patronat frileux, toujours aux abonnés n’a pas pu saisir cette opportunité.
C’est le Vista Holding SA du banquier Burkinabé de 47 ans, Simon Tiemtoré qui a racheté, selon la presse électronique, les parts de la Bicis mises en vente par la holding mère BNP – PARIBAS, encore une occasion perdue.
Moustapha DIAKHATE
Expert et Consultant en Infrastructures Ex Conseiller Spécial PM