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Sur Un Air De Sopi ?

Sur Un Air De Sopi ?

Pour ceux qui ont vécu les années de braises de l’opposition entre l’opposant Abdoulaye Wade et le président Abdou Diouf, les manifs de ce mercredi rappellent bien des souvenirs. Ceux d’un certain âge se souviennent parfaitement des événements qui survenaient régulièrement lors de cette singulière bataille à deux où chaque formation, le Parti socialiste (Ps) comme le Parti démocratique sénégalais (Pds) avait ses soutiens politiques.

 Le Pds avait quasiment toute l’opposition de son côté, y compris les partis de gauche, et le Ps avait aussi ses soutiens constitués pour l’essentiel de partis sans envergure. La bataille était rude comme de bien entendu mais les deux camps se respectaient et respectaient les règles du jeu. Mais les choses ont commencé à se gâter dès 1988.

Alors que l’élection présidentielle du mois de février venait de prendre fin, Diouf a fait publier des résultats en sa faveur alors que la Cour Suprême n’avait encore rien confirmé. Du coup, Abdoulaye Wade, dont l’équipe électorale avait aussi compilé ses résultats, avait publié de son côté les « véritables résultats » dans ce qui n’était alors qu’un journal de campagne et qui s’appelait tout simplement « SOPI » comme le slogan électoral qui attirait le foules dans tout le pays.

Naturellement, les résultats du PDS donnaient Wade vainqueur face à Diouf, résultats qui avaient été publiés par le journal Sopi. Il s’en était suivi une confusion qui a donné lieu à des déclarations guerrières de part et d’autre. Diouf s’était déclaré vainqueur alors que les résultats officiels n’étaient pas connus et Wade aussi avait décidé qu’il était le véritable gagnant de cette élection et s’était autoproclamé président élu car c’est lui qui détenait les « vrais résultats ».

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Les manifestions contre Diouf se sont multipliées, souvent assez violentes et des arrestations ont eu lieu. Pour couronner le tout, Wade a été arrêté, accusé d’être l’instigateur des violences et d’avoir attenté à l’intégrité de l’Etat. Devant l’ampleur des manifestations, un état d’urgence assorti d’un couvre-feu très strict est décrété. Mais peu de temps après, Wade est libéré et un dialogue s’est instauré entre eux qui a abouti à un Gouvernement de majorité présidentielle élargi au sein duquel figuraient des ministres du Parti démocratique sénégalais. Il s’en est suivi d’autres occurrences qui ont permis à Wade de remporter l’élection présidentielle de 2000.

Les deux hommes ont été patients et se respectaient mutuellement. Ils ont eu l’intelligence et la sagesse de faire la paix à un moment où le pays a failli basculer. Ce retour en arrière juste pour rappeler que la politique n’est pas la guerre et qu’un adversaire n’est pas un ennemi. Pourquoi pensez-vous à Macky Sall ?

En tout cas les manifs de ce mercredi ont démontré au président de la République qu’avec l’opposition, même si elle s’était dispersée quelque peu, c’est du lourd qu’il a en face. Que ce soit Sonko ou Tartempion, Macky aura du mal à s’en sortir s’il persiste à casser de l’opposant et à choisir les candidats qui doivent l’affronter.







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