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Macky Sall Doit Consulter Son Opposition

Macky Sall Doit Consulter Son Opposition

Le Président de l’Union africaine a pris son bâton de pèlerin. Les caméras du monde entier ont immortalisé le voyage de Sotchi. Le blé tendre a alimenté l’entrevue avec Poutine. Qui ne fut pas un festival d’idées claires et d’envergure. On le regrette. Bijou d’architecture sous les bombes, l’Ukraine pourrait hisser le drapeau blanc. Sur son drapeau du reste, sont inscrits deux symboles forts : le blé et le soleil. En se bornant à la crise alimentaire, on fait un aveu d’échec. L’Afrique est plus cigale que fourmi. On pinaille plus qu’on ne travaille. En règle générale, les dirigeants africains brillent par la pauvreté des diagnostics et des grilles de lecture. La mer noire a noyé la matière grise. L’art du feu de paille. La grisaille ne sera pas feu de paille et ne fera pas long feu. La crise multiforme n’a pas encore commencé. Elle est à venir. Les subventions et amortisseurs de chocs sont autant de moignons qui n’arrêteront pas la mer moutonneuse.

La dernière envolée des prix du supercarburant frappe les plus aisés, voire la classe moyenne qui roule des mécaniques. L’inflation généralisée est le nouveau carburant. Le moratoire sur le diesel est une poussière sous le tapis. Le parti de la demande sociale s’exprimera dans les urnes. Détresse et faiblesse du pouvoir d’achat ensevelissent les infrastructures de dernière génération. « La cité, ce ne sont pas les pierres, ce sont les hommes », aux yeux de Platon. Tout l’or du monde n’égale pas le capital humain. La République qui est le bien commun, la discipline, la bonhomie, la sécurité, la justice ont un lien inextricable.

La foule agglutinée place de la Nation ce mercredi est un signe de maturité. Le président de la République doit écouter et consulter l’opposition. Il n’y a pas eu de suite dans les idées après les audiences élargies dans la foulée du Covid. En prenant les rênes de l’Ua, le chef de l’Etat aurait gagné à être dans les mêmes dispositions d’ouverture et d’altitude. Sur un tas d’autres sujets, il doit moins écouter les courtisans que les conseillers pour donner une chance à la concertation. Dans le camp d’en face, on pourrait être grisé par le succès du rassemblement. Il verserait dans l’excès et l’outrance. Le ton plaintif à l’encontre du Conseil constitutionnel et son jugement de Salomon n’autorise pas le déchaînement de paroles tranchantes comme la lame de rasoir. Toute maladresse se paie tout de suite. C’est plutôt le temps de la justesse et celui de la petitesse. Sauf que, autant dans l’opposition qu’au sein du pouvoir, on se comporte de plus en plus comme des gamins. C’est au niveau d’une cour d’école.







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