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«le RÈgne Des Baadoolos»

«le RÈgne Des Baadoolos»

A l’origine, le mot baadoolo désigne un sous-groupe de la caste des géér chez les wolofs. De nos jours il correspond plus ou moins à la classe sociale des prolétaires mais il a également pris un sens péjoratif et désigne une personne vile, sans honneur, vulgaire, bref un « homme sans qualité » pour paraphraser l’écrivain autrichien Robert Musil.

Ce mot semble parfaitement convenir à cette catégorie de personnes que l’on appelle les politiciens, ici au Sénégal et sans doute ailleurs aussi.

« Baadoolo du ci juddu, ci jikko la » (adage Wolof)

« Ce sont des baadoolos qui nous dirigent » (Me El Hadj Amadou Sall)

 Ils s’en mettent plein les poches et jouent aux grands seigneurs

Avec les deniers publics et l’argent de nos impôts

Qu’ils dilapident sans pudeur et sans états d’âme.

Maintenant qu’ils sont devenus riches comme Crésus

Au moyen d’on ne sait quels tours de magie noire

Les baadoolos méprisent les pauvres et les démunis

Oubliant qu’eux-mêmes ont longtemps été dans la galère

Pour ne pas dire qu’ils ont flirté avec la misère.

Ils ne connaissent ni la honte ni le remords

Et ne pensent qu’à s’enrichir pas tous les moyens : Corruption, mensonge, vol, gabegie, peu leur importe

Ce qui compte c’est d’avoir d’opulents comptes en banque

Et des coffres forts bourrés de rutilants lingots d’or.

Tels des vampires ils sucent le sang boivent la sueur

Et se repaissent de la chair de leurs concitoyens

Qui n’ont plus que la peau sur les os et meurent à petit feu.

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L’hubris enivre les baadoolos qui se croient tout puissants

Et qui infligent toutes sortes d’outrages et de tourments

A ceux qui s’opposent à leur folie sans limites. Ils ignorent sans doute à quels graves dangers ils s’exposent « Car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure 1 »

Les baadoolos sont insolents, indécents, arrogants

Ils cultivent la morgue autant que l’immoralité

Ils encouragent la débauche, le vice et le stupre

Et sèment à tous vents la violence et le crime.

 Les baadoolos envoient en prison les citoyens intègres

Mais laissent circuler librement les bandits de grand chemin. I

ls blâment ceux qui restent fidèles à leurs convictions

Mais célèbrent comme des héros les pires renégats

Car pour eux la traîtrise tout comme la félonie

Sont le meilleur moyen de parvenir à leurs fins.

La mauvaise foi est la religion des baadoolos

Qui crachent sur la vérité pour justifier leurs méfaits

Et piétinent avec hargne les lois les plus sacrées

Soutenus en cela par des magistrats sans idéal.

Les baadoolos font tout pour instaurer la dictature

Et pour légaliser l’injustice et l’iniquité.

De quoi donc auraient-ils peur, eux qui ne croient en rien

Ni en la justice des hommes ni même en celle de Dieu ?

Qu’ont-ils à craindre de tous ces lanceurs d’alerte

De tous ces pseudos défenseurs des droits de l’homme

Qui veulent les empêcher de tourner en roue libre

Et qui ne sont en fait que des opposants déguisés ?

Ces trouble-fêtes ne font que prêcher dans le désert

Et les baadoolos auront tôt fait de leur clouer le bec

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En lâchant sur eux leurs adjudants et leurs commissaires

Qui se feront un plaisir de les passer à tabac

Ou bien même de les faire passer de vie à trépas !

Les baadoolos sont convaincus que la raison du plus fort

Est toujours la meilleure et la plus efficace

Que la force des arguments n’est qu’une pure illusion

Qui ne saurait égaler l’argument de la force.

Ils croient mordicus que l’argent peut tout acheter : L’honneur, la dignité, le respect, la fidélité

Et toutes ces nobles vertus qui leur sont inconnues.

Les baadoolos crient sur tous les toits qu’ils sont des démocrates

Mais refusent obstinément de quitter le pouvoir

Auquel ils s’accrochent avec l’énergie du désespoir.

Ils violent en toute impunité les lois établies

Car la seule règle qui leur paraît acceptable

Est celle qui les autorise à faire ce que bon leur semble

Même s’il faut pour cela supprimer les libertés

Et s’imposer par l’arbitraire et par la terreur.

Les baadoolos sont cyniques et ne reculent devant rien

Ils sont prêts à mettre le pays à feu et à sang

Pour rester au pouvoir et conserver leurs privilèges

Mais leur funeste dessein ne se réalisera jamais

Car un jour ils partiront par les urnes ou par la force

Et le peuple souverain saura reconquérir ses droits !

Aboukarim Camara

Goorgoorlunjaay@gmail.com

Hérodote







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