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Objection, Monsieur Le PrÉsident

Objection, Monsieur Le PrÉsident

La force d’un État réside dans la puissance de ses symboles. Le monopole de la force (publique) qui lui est consenti, est une cristallisation de la volonté de vivre-ensemble d’une communauté humaine. Le ciment du contrat social d’une nation donnée est la confiance, exprimée à travers le respect strict des institutions de la République. Afin que celles-ci garantissent l’égalité des citoyens en droits et assurent l’astreinte de tous à des devoirs.

Ces principes généraux rappelés, nous venons d’assister, dans notre pays, à la goutte d’eau qui fait déborder le vase… Définitivement ?

Le président de la République est la clé de voûte des institutions.  Le repère qui porte, sur ses épaules, l’unité de la Nation, sa symbolique humaine. À ce titre, il est protégé par des lois constitutionnelles et des dispositions réglementaires inviolables. Il est, également, isolé de la violence physique par des cordons de sécurité, visibles et invisibles, qui font de lui une personnalité hors d’atteinte. Dans le principe. Cette stature lui donne une aura à la limite du sacré. Cette dimension quasi mythique fait partie des socles fondateurs du pouvoir, en tant que délégation du divin. Nul n’à le droit de la déprécier ou de l’altérer.

Dès lors, voir le président Macky Sall attablé avec un activiste du web qui l’a copieusement insulté pendant des années avec des mots cruels, excessifs et,  de l’avis d’une large majorité de Sénégalais, inadmissibles, est révoltant. Et je pèse mes mots. Nous avions cru à une erreur de communication de la première dame en visionnant la première vidéo. On s’était dit que ce pouvait être une faute, lourde cependant, de son entourage. Nous nous disions que les services du chef de l’État auraient mis de l’ordre, très rapidement. En démantelant, au besoin, le service de communication de madame Faye Sall. Mais rien ne s’est passé… On aurait pu s’en accommoder après tout. Elle n’est pas une institution que je sache !

Mais, voir monsieur le président de la République, au cours de ce qui semble être un dîner entre vieux amis, attablé avec un individu qui l’à lynché à l’excès, tend à valider l’idée selon laquelle on peut insulter impunément celui à qui les Sénégalais ont confié la destinée de leur pays.

Et cela est extrêmement grave !

Lorsque l’outrecuidance et la parole qui dérive ouvrent les portes des lambris de la République, il y a de quoi nourrir de nouvelles vocations ! Pire, les frontières de l’acceptable viennent de reculer d’un cran ! Il est vrai que des célébrités se sont construites sur le terrorisme verbal depuis l’avènement des réseaux sociaux. Mais la célébrité n’est pas un passeport pour l’impunité !

Je suis de ceux qui pensent que l’activiste en question aurait dû, depuis fort longtemps, humer l’air marin de la citadelle du silence. Tant ses vidéos dithyrambiques surfaient sur la vulgarité et l’insolence. Au demeurant, un député, coupable de faits similaires,  donc indéfendable, est incarcéré. En dépit de son immunité parlementaire. Il est de l’opposition,  il est vrai ! Justice à géométrie variable ou injustice calibrée ? La crédibilité des institutions est en question !

En un mot, d’autres questions se posent :

–        Qui a exposé ainsi le chef de l’État aux griffes de cet activiste verbal ?

–        Qui a souillé la clef de voûte de nos institutions ?

–        Qui a voulu insulter l’intelligence de Sénégalais ?

–        Que comptent faire les institutions de la République pour restaurer la dignité de la République ?

À défaut de réponses circonstanciées et convaincantes nous serions fondés à penser que rien ne va plus !

Pour terminer, je nous rappelle la formule par laquelle le sénat romain, dans les moments de crise sociale, investissait les consuls d’un pouvoir dictatorial. La formule était :

 «  Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat. »

 « Que les consuls prennent garde que la République n’éprouve aucun dommage. »

Mais  à quels « consuls » se fier dans le Sénégal d’aujourd’hui ?

info@amadoutidianewone.com

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