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Sy Malick !

Sy Malick !

Cent ans. Etre célébré 100 ans après sa disparition, il faut être… un être exceptionnel pour avoir un tel privilège. Seydi El hadj Malick Sy en est un. Ainsi donc, voilà un siècle que Mame Maodo n’est plus de ce monde. En effet, le 27 juin 1922, disparaissait Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Ousmane ibn Demba Chamseddine Sy, après avoir accompli sa mission de commandeur des croyants. A 67 ans à son décès, le fils de Mame Fawade Wélé rendait à son Créateur une copie avec la mention honorable tant est immense sa contribution à la diffusion au Sénégal, en Afrique et dans le monde de l’école de jurisprudence malikite et de la tarikha soufie tidjane. « Zéro faute », diraient les sages de Gaé, village au cœur du Walo où naquit le guide religieux. Si Seydi El hadj Malick est encore et pour l’éternité, présent dans les cœurs et les esprits, c’est parce qu’il n’avait jamais dévié de la voie de la Tijanyya tracée par Cheikh Ahmed Tidiane Chérif avec le souci d’être et de rester le digne continuateur de l’œuvre d’El hadj Omar al-Foutiyou Tall. Le tout et avant tout au service exclusif d’Allah (SWT) et de son prophète Mohamed (PSL).

Tous les chemins mèneront à Tivaouane la Sainte, à partir de ce vendredi 24 jusqu’au lundi 27 juin. Va donc pour Tivaouane ! Pour s’abreuver à la source intarissable que sont la vie et l’œuvre de Maodo en matière d’être et de savoir-être. En digne héritier et dans le sillage de ses prédécesseurs, le khalife général des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour a fait preuve de leadership en célébrant le Centenaire de son vénéré grand-père. Il fallait y penser d’abord et le faire ensuite. Non seulement il y a pensé, mais également il l’a fait. Lui, Mbaye Sy Mansour, est aussi sur le point de réaliser une prouesse historique : achever les travaux de la Grande Mosquée de Tivaouane.

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Il faut remonter à très loin pour mesurer la dimension de l’œuvre qu’il est en train d’accomplir. Sous le contrôle des historiens et archivistes, l’arrêté accordant une parcelle de terrain à Tivaouane à l’effet d’édifier une Mosquée fut signé le 17 février 1903 de la main du Lieutenant-Gouverneur du Sénégal, établi à Saint-Louis. Il accédait ainsi à la demande formulée par les nommés Diocounda N’Diaye et consorts agissant, bien entendu, au nom et pour le compte de Seydi El hadj Malick. A une époque où l’islam avait encore des bastions à conquérir en milieu thiéddo, la vision de l’érudit tidjane reposait sur le fait que « les règles d’application orthodoxe de la religion requéraient les dispositions suivantes : une mosquée, une zawiya et une surface cultivable. Ce n’est pas un hasard si Serigne Babacar Sy Mansour, ce fils de Serigne Mansour Sy Malick, porte sur ses frêles et larges épaules le surnom « gardien du temple ».

Un centenaire peut en cacher ou en révéler un autre. La commémoration du siècle de la disparition de Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick Sy coïncide avec celle des 100 ans de la disparition d’un autre guide tout aussi prestigieux de la confrérie tidjane. Il s’agit de Cheikh El hadji Abdoullahi Niass, père du Cheikh al-Islam Ibrahim Niass dit Baye Niass. Ce n’est pas la seule coïncidence ou curiosité à relever dans la vie de nos vénérés. Seydi Malick Sy et El hadj Abdoulaye Niass, disparus la même année 1922, étaient les aînés de 5 ans de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Et tenez-vous bien, c’est également 5 ans après, en 1927, que disparut le fondateur du Mouridisme. Si le Sénégal commémore aujourd’hui le double centenaire de la disparition, en 1922, d’El hadj Malick et El hadj Abdoulaye Niass, cela signifie que notre pays se prépare déjà à commémorer dans 5 ans, un autre centenaire, celui de la disparition de Mame Serigne Touba. Et vous comprendrez mieux le lien qui existait et qui existe toujours entre Tivaouane et Touba quand on vous dit que parmi les grands bienfaiteurs des travaux de la Grande Mosquée de Tivaouane, figurent de célèbres talibés mourides que sont feus les richissimes Serigne Mouhamadou Mbacké Gayndé Fatma, El hadj Djily Mbaye et El hadj Ndiouga Kébé.

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Question de contexte après tout ce qui précède : peut-on être d’une telle descendance d’érudition, de tolérance, de solidarité et de générosité, en parlant des Sénégalais d’aujourd’hui, et promouvoir en même temps, le manque d’éducation, de discipline, de dialogue et la violence ? Il y a matière à réflexion.







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