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L’Ère Des Vulgaires

L’Ère Des Vulgaires

Des personnalités de la majorité dont El Hadj Kassé, Aymerou Gningue ou Abdoulaye Makhtar Diop, ont signé une tribune dénonçant l’anti-républicanisme d’une partie de l’opposition. Le fond de leur propos est juste ; ils posent une question essentielle dans le champ politique actuel. Mais je crains que leur appel ne soit arrivé trop tard et surtout qu’il élude des sujets importants sur la responsabilité de la majorité dans la situation actuelle. On a aussi une opposition. Qu’on mérite finalement.

Que Ousmane Sonko soit un fasciste est pour moi une évidence. Je l’ai dit plusieurs fois. D’ailleurs, depuis des années, je traite du fascisme rampant sénégalais sans avoir une illusion sur le caractère audible de mon discours. L’époque veut entendre autre chose, il faut accepter de s’y plier.

Plusieurs fois, à travers des échanges avec des personnalités proches du chef de l’Etat, j’ai abordé le danger fasciste qui nous guette, avec notamment la montée du parti Pastef. En retour, je ne recevais que désintérêt ou petits calculs politiciens indignes du danger qui arrive.

En mars, avec un groupe d’amis, nous avons lancé un appel pour un front républicain. Quatre dirigeants de l’opposition avaient réagi positivement.  Les personnes de Benno Bokk Yaakaar contactées n’avaient même pas daigné avoir la politesse de répondre positivement ou négativement. Aujourd’hui, ils ruent dans les brancards pour appeler au danger anti-républicain. Ils ne se soucient pas au fond de la République. Cela fait douze ans qu’ils contribuent à la salir par des attitudes désinvoltes et par une vulgarité sans nom. Ils s’agitent car ils ont peur. Ils savent que cette opposition séditieuse est prête à la violence et peut s’en prendre physiquement à eux et à leurs familles. Leur tribune n’est que la manifestation de la peur, mais aucunement un intérêt majeur pour la République.

Depuis des années, je documente le fascisme sénégalais au mépris des uns et des autres, si je ne reçois pas insultes, menaces et calomnies. Pastef est un parti dont l’Adn est la violence. Son discours guerrier est pauvre en idées et est rempli d’insultes et d’invectives. Ses cadres dirigeants sont animés d’une velléité putschiste nimbée dans de la violence.

Sans idées, sans projet sérieux, on se complète comme on peut… Dans notre pays, on fait désormais la promotion de gens médiocres et vulgaires qui, dans un pays normal, seraient la honte de la Nation.

Revenant à nos tribuns qui crient au fascisme : en mars qu’avez-vous fait quand la maison d’un avocat a été incendiée et le discours et les actes de violence normalisés ? Vous saluez publiquement la tournée dite économique du Président en vous gaussant de sa popularité, sans analyser finalement ce qui nous arrivait, disséminant les germes de la guerre civile.

L’APR est responsable aussi de la violence sotte de son opposition. On ne cherche pas à humilier ses opposants tout le temps. On ne banalise pas la prison pour des leaders politiques. Ousmane Sonko est une fabrication de l’APR, un pantin fabriqué devenu un danger grave pour des millions de Sénégalais.

L’Apr ne peut gouverner notre pays et se laver de toute responsabilité concernant la situation actuelle. Le parti n’apporte aucune pensée doctrinale ni aucune avancée théorique et intellectuelle pour notre démocratie. Repaire de gens médiocres, de petits prétentieux qui se croient talentueux et stratèges. Rares sont ceux qui y pensent. Abdoul Aziz Diop est seul à essayer de penser au sein de cette niche à apparatchiks. Même quand des gens y pensent et élèvent le niveau, ils subissent brimades et exclusions. Le regretté ABC en a fait les frais. Sa mémoire hantera vos consciences longtemps.

«Quand on sème dans le champ du voisin, c’est le voisin qui récolte.» Quand on singe des méthodes outrancières, il ne faut jamais être surpris de voir les électeurs préférer l’original à la copie. Les populistes et les fascistes prospèrent sur la misère sociale mais aussi sur l’incapacité des gouvernants à répondre aux préoccupations des citoyens, notamment ceux qui souffrent dans les zones urbaines. Ils avancent aussi grâce à l’appui d’une presse irresponsable qui ne se soucie plus de la vérité. En France, 89 députés racistes ont été élus aux Législatives alors qu’ils étaient huit à la précédente mandature. Là-bas, Macron a mené une politique de droite dure sur l’économie et s’est souvent aligné sur les fantasmes islamophobes de certains de ses ministres, tout en développant un propos méprisant vis-à-vis des précaires. Et une presse a ouvert ses rédactions à des individus qui quotidiennement crachent sur des millions de gens des horreurs racistes. Dans ce contexte, il ne faut pas être surpris de la montée constante des populistes et de ce que la société devient un lit du fascisme.

Nous vivons quasiment la même situation au Sénégal. Un cocktail terrifiant se conçoit, et il va accoucher de la guerre civile. Une opposition dont la partie la plus significative est un conglomérat d’agités qui se sont auto-exclus du champ républicain. Un pouvoir qui malgré ses bons résultats économiques met en relief des personnages fantasques à la médiocrité affligeante. Une presse dont de grands pans ne se soucient plus ni de la vérité ni de l’équilibre. Je ne reviendrai pas sur ces sinistres entrepreneurs électoraux de la Société civile dont Twitter est en même temps le mur des lamentations et le panneau publicitaire dans ce généreux business de la peur.







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