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«elections Inclusives» A-t-on Dit ? Qui Est Exclu ? Qui A Exclu ?

La vérité, la bonne foi, le bon sens, la loyauté et la raison sont-ils devenus une denrée très rare au Sénégal ? Eh oui, le débat en cours dans notre pays autour des élections législatives est vicié à souhait par certains acteurs de la société. Cependant il a l’avantage de faire tomber beaucoup de masques, notamment de voir comment notre société est minée non seulement par l’absence de repères, de références, mais surtout par la dégradation des valeurs et l’aliénation des hommes et structures.

L’on ne le dira jamais assez, notre pays est malade, non pas de son système électoral très avancé démocratiquement, mais du comportement hypocrite, de la versatilité déroutante, de l’absence d’honnêteté intellectuelle et de loyauté d’une frange  importante des parties prenantes à la ¬démocratie. Au Sénégal, malheureusement c’est cette floraison de  «machins» ¬difficilement identifiables  dans leur genre, qui grouillent autour de nobles concepts comme «droits humains» ou «Société civile» qu’il faut s’efforcer, à chaque fois que de besoin, d’éprouver les actes et paroles, à l’étymologie de ce dont ils se réclament, pour s’empêcher de brocarder l’histoire, la mémoire collective à la base de la création des  idéaux qu’ils sont censés porter. Toute loi est créée par la communauté, pour la communauté et ¬s’applique à tous les membres de la communauté. Ensuite, celle-ci est organisée sur un modèle de vie sociale, autour d’une puissance publique librement acceptée et chargée de -l’application de cette loi. La République en est l’incarnation du prototype organisationnel parfait. Donc l’on n’attend pas plus des structures chargées de défense des droits humains ou de la Société civile qui reste le bras des communautés, d’être à côté du pouvoir ou  de l’opposition,  mais à califourchon sur la loi, sur ¬l’intérêt de la communauté, et non sur des intérêts d’individus ou de groupes.

Dans ce cadre et sur le débat en cours relatif aux Législatives, aussi bien l’attitude que le discours de beaucoup de responsables de la Société civile et d’organismes de défense des droits humains, ainsi que de beaucoup d’intellectuels et politiciens opportunistes, jurent d’avec le Droit, l’intégrité morale et intellectuelle, en demandant des élections inclusives qui n’existent dans aucun pays au monde et plus grave ¬encore, ils ne poussent pas la réflexion sur les fâcheuses conséquences  ¬politiques, sociales, économiques qui en résulteraient.

Il s’y ajoute  la légèreté et l’impertinence de l’argutie avancée selon laquelle des «pontes» politiques, incapables de se conformer à la loi, seraient écartés si les élections se tenaient. Et voilà qu’au même moment où l’on cherche à salir notre vieille et belle démocratie où chacun dit et fait ce qu’il veut, insulte, diffame, calomnie jusqu’à la plus haute Autorité, appelle à l’insurrection, sans coup férir, que l’on veuille nous fabriquer des ¬mandarins politiques qui, sans eux, la vie s’arrête. Mais bon sang ! Qui a exclu qui ? N’est-ce pas un mandataire qui s’est gouré deux fois malgré la -perche qui lui a été tendue par le Conseil constitutionnel une première fois. Non, que Yaw dise aux Sénégalais si sa liste «compétit» ou pas ? Ou bien n’a-t-elle-pas confiance à ses suppléants ? Auquel cas notre démocratie ne doit attendre rien de bon dans l’antre du «Monstre». Que la jeunesse fasse bien attention car dans la mare politique se cache bien un «yeew», un gros boa.

L’attitude responsable, ¬républicaine et patriotique de tout observateur neutre est de demander l’application stricte de la loi électorale, le respect du calendrier pour libérer le Peuple, la population active, pour qu’elle puisse vaquer à ses occupations. Dans ce cadre, il faut saluer cette fois-ci la ¬position courageuse, lucide et républicaine du Forum du justiciable. Ce qu’on demande à ces organisations n’est ni des ¬prédications funestes, ni le beau temps en hiver, mais l’équidistance, l’observation des règles de jeu et le respect de la loi par tous les acteurs.

Oui, le pays est malade de cette complaisance entre nous, cette «kersa» pour dire à l’autre la vérité, de cette compromission ou «massla» devant la loi, mais surtout de cette paranoïa ¬rampante née d’une  stratégie -d’intimidation de tous ceux qui ne sont pas dans une pensée ou dynamique similaire. C’est là aussi un coin du voile levé pour se faire une idée de cette nouvelle démocratie de ceux qui pensent que notre démocratie recule.

Oui, le pays est gravement malade par son ¬secteur vital de la communication qui ne s’intéresse pas aux trains qui arrivent à l’heure, qui ravive polémiques et tensions, qui promeut et encense les médiocres, qui délaisse les faits et nourrit les commentaires.

Enfin, le mal du pays c’est aussi l’affaissement de l’autorité de l’Etat, trop absoute dans une quête quasi irrationnelle de préservation de l’image du pays, de notre démocratie, pendant que des dérives déconsolidantes se trament quotidiennement sous sa barbe. Il n’y a pas de démocratie sans respect de la loi.

 Walmaakh NDIAYE

Observateur politique







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