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Ousmane Tanor Dieng Ou La Recherche Constante De L’excellence Et Le Souci Permanent Du Concret

Ousmane Tanor Dieng Ou La Recherche Constante De L’excellence Et Le Souci Permanent Du Concret

Beaucoup, parmi ceux qui se sont intéressés à l’actualité au Sénégal au cours des années 1990 à 2019, retiennent de Ousmane Tanor DIENG le rôle central qui lui était prêté dans la gouvernance du Président Abdou DIOUF durant son dernier mandat à la tête de l’État, sa manière républicaine de s’opposer au Président Abdoulaye WADE et l’apparente sobriété de ses attentes dans son compagnonnage avec le Président Macky SALL. Il y a aussi le bel hommage unanime qui lui a été rendu après son décès brutal, avec comme point d’orgue la mobilisation sans précédent des populations de son terroir pour l’accompagner à sa dernière demeure. Mais Ousmane Tanor DIENG n’était pas seulement cet homme politique exceptionnel qui a marqué beaucoup d’esprits par sa patience, son courage, sa ténacité et sa pudeur ainsi que son profond attachement à ses racines. C’était aussi et avant tout un haut fonctionnaire pétri des qualités qui distinguent les serviteurs exemplaires de l’État.

Ainsi, en tant que Conseiller diplomatique du Chef de l’État de janvier 1981 à avril 1988, Ousmane Tanor DIENG s’attachait à abondamment nourrir la réflexion du Président de la République par des fiches sur des sujets parmi les plus brûlants de l’actualité diplomatique ou en rapport avec les relations du Sénégal avec ses partenaires. Il le faisait dans une totale loyauté, cette posture qui conduit à procéder à l’analyse la plus exhaustive et la plus objective possible, et à formuler des suggestions visant exclusivement à aider le Chef de l’État à prendre la décision la meilleure pour la bonne conduite de sa mission. Ses éventuels intérêts n’entraient jamais en jeu et le rejet de ses suggestions, somme toute rarissime, ne suscitait en lui aucun état d’âme et, par conséquent, n’affectait en rien sa propension à se saisir de toute question sur laquelle il estimait avoir des idées susceptibles d’être utiles au Président de la République.

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Par ailleurs, Ousmane Tanor DIENG Mort de François Mabcabou : un crime d’état commis par un régime assassin, aux abois Ousmane Tanor Dieng était un homme de bien avait à cœur de soumettre au Chef de l’État des projets de discours à la fois bien écrits, avec un niveau de langue digne de son statut, et contenant deux ou trois messages forts, destinés à susciter l’adhésion à des idées porteuses d’avancées ou la mobilisation pour des causes d’intérêt national. Il faisait tout son possible pour que la parole du Président de la République, tout en étant belle à entendre, soit utile ou, à tout le moins, fasse naître l’espoir ; les citations dont les allocutions étaient émaillées étaient choisies, avec grand soin, à ces fins. C’est dire que l’enfant de Nguéniène devait beaucoup lire. Et il lisait beaucoup, en effet : revisitant assez souvent les classiques de la littérature française, il guettait l’annonce des dernières publications littéraires dans le quotidien Le Monde, Le Monde diplomatique et le Nouvel Observateur, journaux dont il ne manquait aucune édition. Le soin particulier ainsi apporté à la préparation des projets de discours à soumettre à la très haute attention du Chef de l’État faisait que ces projets connaissaient 4 à 5 versions avant leur mouture finale.

Devenu Directeur de Cabinet du Chef de l’État, Ousmane Tanor DIENG est resté fidèle à la loyauté et au culte de l’excellence qui ont été ses qualités les plus marquantes en tant que Conseiller diplomatique. Aussi, s’était-il réjoui de l’arrivée à la Présidence de la République, comme Conseillers, d’esprits aussi brillants que les Professeurs Souleymane Bachir DIAGNE et Malick NDIAYE, et le Colonel Papa Mbareck DIOP, sans oublier la collaboration ponctuelle, chaque fois que de besoin, d’éminents intellectuels comme l’immense Professeur Djibril SAMB. C’est ce qui explique aussi l’intérêt qu’il portait aux journalistes Babacar TOURÉ, Mame Less CAMARA, Papa Samba KÂNE et Mamadou Oumar NDIAYE ; il considérait ces derniers comme faisant partie des meilleurs de leur génération et estimait que comprendre et prendre en compte leurs idées et leurs postures, marquées du sceau de l’indépendance et de la liberté, était utile dans le cadre d’une gouvernance ouverte.

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Enfin, Ousmane Tanor DIENG, qui aimait faire relire par son collègue Conseiller diplomatique ses fiches et ses projets de discours, savait faire confiance à ses collaborateurs une fois que ceux-ci l’avaient convaincu que, au service de l’État, ils partageaient les mêmes valeurs que lui. Il ne manquait aucune occasion de le leur faire sentir et s’employait à les aider à être dans les conditions matérielles qui leur permettraient de rester fidèles à ces valeurs et d’être des serviteurs exemplaires de l’État.

Fraternellement Babacar Carlos MBAYE







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