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Football Senegalais, Les Fruits Murissent

Football Senegalais, Les Fruits Murissent

La moisson fut belle à la cérémonie des Caf Awards, organisée par la Confédération africaine de football (Caf) pour célébrer le football africain et récompenser les performances majeures. Le Sénégal a été le grand gagnant de cette belle nuit du football africain avec les récompenses de meilleure sélection du continent pour l’Equipe nationale masculine, de meilleur entraîneur pour Aliou «El Tactico» Cissé, de meilleur but pour Pape Ousmane Sakho du Simba Fc de Tanzanie, de meilleur jeune joueur pour Pape Matar Sarr et le graal du Ballon d’or africain pour Sadio Mané. Ces récompenses sont pleines d’enseignement tant elles sont révélatrices d’un aboutissement d’une marche pour le football sénégalais. J’avoue avoir lu, avec un pincement au cœur, La Saga de l’Equipe nationale de football, le livre de Mamadou Koumé publié avant la Can 2021, en regrettant l’absence de titres pour nos Lions après tant de belles campagnes. Cette «anomalie», maintenant réparée, renseigne que la concrétisation dans toute entreprise peut prendre le temps des dieux.

Le Sénégal a été récompensé aux Caf Awards tant par l’expression de ses talents individuels que par la symphonie cohérente de son potentiel collectif. Il y a comme trame de fond à ce succès, une politique sportive pertinente qui a donné toutes les chances au football et lui a permis, essai après essai, d’évoluer, de s’éprouver, de corriger ce qui n’allait pas. Le succès est bien une affaire au long cours et cela, l’équipe à la tête du football sénégalais l’a compris pour s’être obstinée malgré les critiques à porter à bout son projet avec le sélectionneur Aliou Cissé. Le succès est également une affaire de volonté politique, car le chef de l’Etat Macky Sall a cru aux chances du football pour y miser de grosses billes afin d’atteindre un jour la place qui est la nôtre. Il faudrait militer à ce que la politique volontariste à l’égard du football fasse tache d’huile pour toutes les autres disciplines sportives.

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Il n’y a pas meilleure vitrine du Sénégal que le sport et sa culture. L’accompagnement de son rayonnement est un impératif qui devrait être inscrite en lettres d’or dans toutes les politiques du pays. Mbougar Sarr soutenait, lors de sa décoration dans l’Ordre national du Lion, que le Sénégal a toujours brillé par sa culture. Aujourd’hui que le sport s’y ajoute, il ne faut pas négliger le potentiel que des sélections nationales performantes apportent en termes de soft power. Un Sénégalais qui se déplace à l’étranger est avant tout interpellé sur El Hadj Diouf et Sadio Mané, au détour de conversations, avant de penser à Macky Sall ! La spirale de succès du football sénégalais, à travers les faits d’armes de l’Equipe nationale masculine de football, est à encourager pour qu’elle déteigne sur le football féminin et la participation de nos clubs aux compétitions africaines.

Le président du Casa Sports, Seydou Sané, confiait à la rédaction du journal Le Quotidien, les immenses défis qui attendent son club pour sa participation à la Ligue des Champions africaine en étant le club fanion de tout le Sénégal. La marche sera d’autant plus haute pour la perle du Sud après la razzia des Sénégalais aux Caf Awards.

Voir Sadio Mané et Pape Matar Sarr prendre les principales récompenses saluant les performances individuelles montre que l’équipe du Sénégal a un présent garanti, mais garde les promesses d’un avenir radieux en gardant ses viatiques de rigueur, de pragmatisme dans la quête du résultat et de discipline dans l’organisation.

Les joueurs sénégalais font les gros titres des marchés des transferts, ils évoluent dans les plus grosses écuries et cela ira crescendo en nous dotant d’un football local de qualité, en mesure d’être un réceptacle de talents auxquels les portes du monde ne sont pas encore ouvertes. Le potentiel économique et social d’un écosystème viable du football local sénégalais peut être énorme. Les travaux de Mickaël Correia, auteur d’Une histoire populaire du football, sur la dimension économique et socialisante des championnats Navetanes donnent de belles pistes sur une professionnalisation effective de notre football.

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La symphonie mise en orchestre par Aliou Cissé avec notre Equipe nationale est le tableau sublime de ce que serait le Sénégal, si chacun, à sa station, jouait pleinement sa participation dans l’atteinte de gains communs et la poursuite d’idéaux. Tout est à notre portée si la volonté qu’il faut est de mise. Un des sélectionneurs des Lions, Alain Giresse, nous rappelait à juste titre, à une certaine époque, que notre Peuple avait «une haute estime de son football» bien qu’il n’avait rien gagné. Aujourd’hui, les Sénégalais peuvent clamer tout haut que leur football s’invite à la table des grands et peut représenter fièrement tout le continent africain partout. Nous avons investi dans notre football, nous avons cru en lui, nous pouvons fièrement croquer les fruits de ses succès présents et futurs.







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