Ils sont les têtes de pont des nouvelles guerres de la France en Afrique. Le mythe d’un Emmanuel Macron, le « jeune » président français qui n’a pas connu la colonisation, donc « vierge » de préjugés et non infecté par le virus soixantenaire de la fameuse France-Afrique, n’a pas vécu longtemps, à son premier mandat notamment.
Ce mythe, savamment construit avec l’aide, l’appui, d’intellectuels africains pour la plupart exilés, voire nés et grandis hors du continent, n’a pas résisté à un double mouvement : l’accélération et l’aggravation de la chute de « l’Empire » africain de la France et l’implosion de la démographie africaine avec des arrivées en masse de jeunesses qui, à tort et à raison, estiment que les richesses de l’Occident, l’Europe notamment, leur appartiennent aussi. Donc, elles (les jeunesses) vont les chercher par tous les moyens (pirogues, déserts…) là ou elles sont supposées emmagasinées.
Mais, les hordes de jeunes africains qui tentent désespérément de rejoindre le mirifique Eldorado européen se heurtent aux barbelés qui servent de ceintures de sécurité aux frontières d’une Europe plus fragile que rayonnante. Elle perd son hégémonie plus que centenaire sur le continent, au bénéfice de nouveaux venus qui grignotent ses places fortes et la dégagent de ce qui était jusque-là sa chasse gardée.
Ne pouvant plus résister aux assauts économiques des nouveaux venus (Russie, Chine), l’Europe avec notamment sa division armée avancée, la France, revient aux sources : les guerres. Avec le prétexte de lutte contre le terrorisme, dont ils ont ouvert les portes en faisant imploser la poudrière libyenne.
À grands traits, voici le modus operandi d’une reconquête de territoires en perdition :
Acte I : le prétexte du terrorisme avec le Mali comme terrain de jeu de l’opération Reconquête. Pour le vernis consensuel, on active la fameuse « communauté internationale » : UE, Conseil de sécurité et l’appui indispensable des supplétifs africains : Union africaine, Cedeao, etc. Mais on le sait, ce branle-bas diplomatique est initié, piloté par un membre du Conseil de sécurité : la mère Reine, la France.
Acte II : les « sauveurs » se muent en occupants, qui consacrent, voire organisent, le morcellement du pays. Si on ne crée pas, on regarde d’un bon œil la résurgence des conflits ethniques historiques et latents. On les exacerbe même dans certains cas. Diviser pour régner. Affaiblir l’État central pour le discréditer, rendant ainsi la présence des « sauveurs » nécessaire.
Les jeux de pouvoir, les jeux d’influence, la volonté d’hégémonisme, nécessitent des chevaux de Troie locaux, d’appuis sur des cinquièmes colonnes influentes économiquement et politiquement dans la zone en convoitée.
Le banquier Ouattara est un allié fiable. Et pour cause, il vous doit de trôner à la tête de la Côte d’Ivoire en lui remettant son rival Gbagbo, pieds et poings liés. C’était le premier coup d’État organisé, exécuté et réalisé par la France en Afrique depuis la fin des hauts faits des anciennes barbouzes, armés de la France.
Pour les services rendus (et à rendre dans le futur proche) on « comprendra » le troisième mandat d’Alassane Ouattara : son dauphin (sic!) désigné est mort. Ce n’est pas de sa faute, mais la faute à pas de chance, au destin. Au Bon Dieu quoi ! Troisième mandat bénit.
Pendant ce temps, il brocarde le voisin Alpha Condé avec ses velléités de troisième mandat. Il y met pourtant les formes avec un référendum. Mais non, la Guinée, c’est une vieille haine qui vient de loin, de ce satané Sékou Touré qui a osé défier l’homme de l’appel du 18 juin, le sauveur de la France : de Gaulle. À ce pays, on ne pardonnera jamais rien. On fermera même les yeux, on se bouchera le nez et les oreilles quand il sera victime d’un coup d’État. Ses bras armés idéologiques, propagandistes, Radio France d’Intoxication, pardon internationale (RFI), et sa version télé France 24 mettront le bémol.
Au Niger, on va préparer la sortie en douceur d’Issoufou, l’allié fidèle de Paris. Juste si on ne l’a pas canonisé. Il faut bien, parce que désormais, le Niger sera la nouvelle base de déstabilisation, de surveillance, bref, l’œil de Paris sur le Sahel. Le nouveau chef d’État, Bazoum qui fut de toutes les répressions des opposants du Tchad, sera intronisé dans des élections « transparentes » alors que la quasi-totalité de l’opposition significative a boycotté l’élection ou certains de ses responsables sont en prison. Paris, au surnom de plus en plus usurpé de « patrie des droits de l’homme » (patrie peut-être, mais plus gardienne) absous les crimes de ses nouveaux alliés qui ouvrent le pays au « redéploiement » de Barkhane..
Le troisième larron des « mercenaires » politiques de Paris, c’est bien sûr le président Macky Sall. Et cela, bien avant qu’il prenne la présidence tournante de l’Union africaine (rien d’exceptionnel à cela).
Ce qui choque (vraiment ?) dans l’attitude des autorités françaises, c’est la pommade quasi aphrodisiaque qu’elles enduisent à doses épaisses sur le massif corps du président.
Depuis deux ans, le président Macky Sall observe un silence bruissant sur sa volonté ou non de briguer un troisième mandat. Avec des arguments que la France ne « pardonnerait » à aucun autre pays du précarré. Évidemment, selon les règles tacites qui régissent l’Union européenne, celle-ci s’aligne sur le silence bienveillant et complice de Paris. Elle se satisfera de ce que décidera le président Macky Sall et que la France bénira.
Plus grave (si c’est possible), sous Macky Sall 17 personnes – des jeunes – ont été assassinées par la police, sans enquête, sans arrestation, sans procès. Silence, on tue. Des rebelles et autres sympathisants, voire militants, de l’ennemi juré de la France : Ousmane Sonko ! Dix-sept jeunes tués par armes à feu, lors de manifestations. Aucune arrestation, aucun procès, certaines fois aucune autopsie, ou des autopsies trafiquées. Et la France se tait. Et ses bras armés d’intoxication (RFI-France 24).
S’ils ne sont pas tués, ils sont torturés dans les commissariats de police et autres postes de gendarmerie. Paris trouve que c’est sans importance. Ils sont considérés comme des « anti-Français ». Ce qui est faux. Ils sont contre la mainmise d’une poignée d’entreprises françaises sur la quasi-totalité de l’économie sénégalaise. Quand les jeunes manifestants s’attaquent aux stations de TotalEnergies ou les magasins d’Auchan, ce n’est pas aux citoyens Dupont et Marianne qu’ils s’attaquent. Ils savent faire la différence. Au contraire de certaines autorités françaises ou responsables politiques pour qui tous les dealers et autres délinquants sont des Sénégalais…
Le président Macron cautionne-t-il que les 17 victimes des balles de la police et de la gendarmerie passent par pertes sans profits ? Aurait-il accepté que 17 jeunes Français soient tués par balles par la police en 17 mois, sans interpellations, sans enquête, sans procès ?
PS: Je voudrais savoir :
Quel État accepterait qu’un groupe de 49 militaires débarquent dans votre pays sans vous en soyez informés ? Et cela pour quelques raisons, missions que ce soit ?
Pourquoi l’ONU a tergiversé pendant cinq jours avant de reconnaître que ces hommes n’étaient pas de la Minusma ?
Pourquoi, la Radio France d’intoxicationinternationale a tout fait pour faire gober que c’était vraiment des militaires ivoiriens, qu’ils étaient vraiment de la Minusma dans le cadre d’opérations habituelles de protection d’organismes privés, comme ce machin Sahel dont j’ai oublié le nom ? Et selon certains chroniqueurs maliens, un Sénégalais connu des Sénégalais, gravitant dans le « Macky land », serait actionnaire de ce machin.
Des « forces spéciales » avec des professions, maçons, chauffeurs, tailleurs et quoi encore ? Décidément, on en veut à la peau des autorités maliennes qui ont eu l’outrecuidance de virer la grande duchesse, la France (sa force d’occupation inefficace, Barkhane) de son territoire. Cette faute, les Maliens vont le payer tôt ou tard. Avec l’aide de supplétifs africains.