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De La Cohabitation

De La Cohabitation

Pile je gagne, face tu perds. À ce jeu la défaite est interdite entre la majorité parlementaire sortante, Benno bokk yaakaar, et l’opposition qui affiche son ambition de réaliser l’alternance à l’Assemblée nationale. Pourtant il y aura bien, dimanche, un vainqueur et un vaincu. L’arbitre, le peuple sénégalais sera sans complaisance. Il votera soit pour la continuité, soit pour un changement de majorité. Dans la seconde hypothèse, bonjour la cohabitation entre le président de la République et une Assemblée contrôlée par l’opposition. Hypothèse qui poserait également l’équation du choix du Premier ministre qui, selon la Constitution, conduit la politique de la nation définie par le président de la République. Ce serait alors une première historique.

La cohabitation est-elle possible au Sénégal ? Oui dans le principe. Mais difficile dans la réalité. En effet, au regard du mode de scrutin au niveau départemental, scrutin majoritaire à un seul tour, c’est le « raw gaddu » qui prime. L’essentiel se joue dans les départements. Concrètement, il suffit à une liste d’obtenir une seule voix de plus que les autres pour rafler l’ensemble des sièges en jeu dans un département. Plus un camp est uni -pouvoir d’un côté et opposition de l’autre- plus il a des chances d’avoir une majorité confortable. Une illustration pour mieux comprendre. Dans le cadre de l’élection présidentielle et en raison de la forte probabilité d’un second tour face au président sortant, il est stratégiquement recommandé de favoriser une pluralité de candidatures au sein de l’opposition. La raison est simple : nul ne peut être élu président de la République au premier tour sans majorité absolue en plus du verrou du quart bloquant. Cette stratégie gagnante a été expérimentée en 2000 et en 2012. En revanche, il est plus indiqué pour les opposants de promouvoir l’unité lorsqu’il s’agit des élections législatives. Celles-ci se différencient de la Présidentielle par l’homogénéité dont devrait se prévaloir l’opposition. Ce qui n’est pas le cas.

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C’est à cette aune qu’il faut lire la création de l’inter-coalition Yewwi-Wallu autour du pacte suivant : chacune des deux coalitions s’engage à soutenir l’autre dans chaque département où les chances de l’emporter sont réelles. Cet enjeu majeur explique les accusations de Ousmane Sonko contre les autres coalitions de l’opposition et la réplique acerbe de ces dernières aux propos du leader de Yewwi askan wi. Le vote utile pourrait se frayer un chemin pour simplifier le choix des électeurs. Reste à savoir qui va bénéficier de ce vote utile.

L’électeur observe en fin connaisseur des enjeux politiques. Il a eu trois semaines, durée de la campagne électorale, pour écouter, entendre et comprendre. Et dimanche, il dira : « Ma décision est prise, je délibère ». Elément non moins décisif : le taux de participation. L’empathie ou l’apathie, suscitée auprès des Sénégalais par les 8 listes en compétition, pèsera lourd dans les urnes. La météo ne sera pas en reste. Les yeux sont tournés vers le ciel.







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