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Législatives 2022 : Un Islamiste Interpelle Les électeurs Et Les Futurs Députés Musulmans.

Législatives 2022 : Un Islamiste Interpelle Les électeurs Et Les Futurs Députés Musulmans.

C’est un citoyen sénégalais, mais surtout un musulman, qui a le cœur meurtri, la mort dans l’âme, qui s’adresse à ses concitoyens sénégalais de toutes les couches. On s’achemine vers des élections législatives, mais il me semble que les Sénégalais, particulièrement les musulmans, pour la plupart, ignorent le rôle de l’assemblée nationale.
 
Son rôle ne se limite pas à contrôler l’action du gouvernement et à alléger la souffrance des populations, à voter le budget national principalement alimenté par les musulmans, qui sont à hauteur de 95% de la population du Sénégal. Son principal rôle est de voter des lois et règlements pour un code civil et pénal, c’est-à-dire de mettre en place des lois et règlements qui régissent la vie nationale comme le mariage, l’héritage, les relations entre citoyens etc. Toutes ces lois sont votées par les députés. Mais savent-ils ce qu’ils votent ? Les électeurs sénégalais, à hauteur de 95% de musulmans, savent-ils qui ils élisent ?
 
Rappelons que l’islam repose sur 5 piliers que sont la profession de foi (il n’y a de pouvoir que celui de Dieu – l’unicité de Dieu), la foi en ses prophètes, la prière, la zakat et le pèlerinage à la Mecque. Les lois qui régissent la vie du musulman sont concentrées dans la profession de l’unicité de Dieu. Ce qui signifie que le musulman est appelé à voter des lois conformes à la charia (code civil et pénal islamique) telles qu’elles figurent dans la sourate 5, versets 44, 45 et 47. Dieu dit : « Quiconque vote une loi sans se conformer à la charia (code civil et pénal islamique) est un mécréant, un pervers et un injuste ».
 
Or, c’est nous qui élisons les députés. Une fois à l’assemblée nationale, ils votent des lois et règlements laïcs. Toutes les lois qui régissent le peuple sénégalais sont laïques. En résumé, la laïcité est un mode d’organisation sociale sans Dieu. Elle ne tient compte ni des prescriptions, ni des proscriptions de l’islam. D’ailleurs, tout récemment en 1993, un grand responsable de la loge maçonnique sénégalaise avait avoué à travers le quotidien national « le Soleil » n° 6.859 du 14 mars 1993 ceci : « le credo de la maçonnerie réside dans la laïcité de l’Etat ». Les lois laïques légalisent le concubinage, la consommation d’alcool, la viande de porc, le jeu de hasard, la prostitution etc., contrairement à l’islam qui interdit tout cela.
 
Le code laïc de la famille a été voté en 1972 au temps du président chrétien, Senghor. Il avait abusé de Abdou Aziz Sy Dabakh, Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, El Hadj Ibrahima Niass, El Hadj Seydou Nourou Tall etc. Eux tous avaient systématiquement refusé que le code laïc de la famille soit voté, car il s’inscrit en porte-à-faux avec l’islam. Mais en catimini, Senghor avait fait voter la loi à l’assemblée nationale par les députés socialistes. Le défunt député-avocat de Tivaouane, Assane Dia, avait fait un rapport sur ce coup de force de Senghor.
 
Présentement, le gouvernement s’active pour faire voter et légaliser l’avortement médicalisé, dicté ou même imposé par les occidentaux et porté par nos féministes sénégalais. Le mouvement « Samm Djikko yi » se bat pour criminaliser l’homosexualité. Mais les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar refusent de la criminaliser.
 
Est-ce que les Sénégalais savent le rôle de notre assemblée nationale ? Elle n’est là que pour voter des lois laïques qui défient l’islam. Ainsi, j’interpelle les guides religieux à faire comme ceux de 1972 que j’ai précédemment cités. Pour rappel, la première assemblée constituante du Sénégal date de 1959 à Saint Louis et réunissait 47 députés. Quand le député de Kaolack, Ibrahima Seydou Ndao, avait constaté un vice de forme, il avait boudé. Sur ordre de Senghor, les députés avaient imposé la laïcité aux Sénégalais. En 1972, Senghor a réédité son coup et a imposé le code laïc de la famille devant l’impuissance des chefs religieux de l’époque. Que les guides religieux disent aux Sénégalais les enjeux de la prochaine assemblée nationale. Si cela ne dépendait que de moi, personne ne voterait dans ces législatives de 2022. Ce serait une alerte pour les musulmans de montrer que c’est une assemblée contre la cause de l’islam. L’islam est un projet de société, un système de vie, un mode de vie qui a ses propres lois portées par un code civil et pénal qui s’inspire des lois coraniques et de la tradition du prophète (Psl).
 
D’ailleurs, une bonne partie des acteurs politiques, des chefs religieux, de la société civile et de la presse d’Etat et privée, ne sait pas ce qui se trame, elle ignore les grandes questions qui interpellent la communauté islamique sénégalaise. Ce qui est sûr est que, pour l’assemblée nationale du 31 juillet 2022, tout Sénégalais électeur est comptable et responsable devant Dieu, ici-bas et dans l’au-delà.
 
Revenons au refus catégorique des recommandations de Dieu. Ce qui a perdu Satan, il avait refusé de se prosterner devant Adan, tel qu’il est dit dans le coran : « Rappelle-toi lorsque ton seigneur dit aux anges de se prosterner devant Adan, tous le firent excepté Ibliss qui, par orgueil, refusa et choisit le camp des mécréants », sourate 2 – verset 34. C’est également la même faute commise par Adan : « Nous dimes, ô Adan, résidez, toi et ton épouse, dans le jardin du paradis et nourrissez-vous en paix de ses délices là où vous voudrez, mais n’approchez pas cet arbre pour ne pas être transgresseurs », sourate 2 – verset 35.
 
C’est justement pour avoir refusé de se conformer aux injonctions du seigneur que Satan et Adan sont donc semblables aux musulmans qui ne se conforment pas à la charia (code civil et pénal islamique) et surtout aux députés qui sont bien conscients qu’ils votent des lois laïques contre l’islam.
 
En faisant une analyse, on se rend finalement compte que les musulmans qui ne se font pas régir par les lois du code civil et pénal islamique sont traités de mécréants au même titre que Ibliss. Ils ont commis aussi la même faute qu’Adan qui n’avait pas respecté l’injonction de Dieu en touchant l’arbre qui lui était interdit. Aussitôt, Dieu l’avait traité de transgresseur.
 
Au vu de cette analyse, on en déduit que tout musulman qui ne se conforme pas aux lois et règlements islamiques ont le même sort que Ibliss mécréant et Adan transgresseur. Voici l’illustration faite par le coran : « Quiconque ne juge pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, eh bien voilà les mécréants, les transgresseurs, les pervers », sourate 5, versets 44, 45 et 47.

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Par hypocrisie, les intellectuels laïcisants définissent faussement la laïcité comme un mode de gouvernance à égale distance des religions. Si c’était vraiment le cas, on permettrait aux musulmans d’être jugés dans les cours et tribunaux conformément à la charia (code civil et pénal islamique). La charia règlemente tout : le mariage, le divorce, l’héritage, le meurtre, le vol, la diffamation, etc.
 
A la mosquée, pour sceller un mariage, on le fait conformément à la charia et à la sunnah. Après cet acte officiel religieux, on délivre un acte de mariage. Mais l’Etat ne reconnait pas ce mariage. Il faut un certificat de mariage délivré par la mairie ou le tribunal avec des témoins pour que l’Etat reconnaisse cette union conjugale ou même un divorce. C’est la preuve qu’aux yeux de l’Etat, la religion ne compte pas. Même le divorce fait à la mosquée n’est pas reconnu. Il faut que l’Etat laïc constate cette séparation par un certificat de divorce pour qu’elle soit reconnue.
 
Bref, la laïcité est le mal absolu à combattre. Tant qu’elle est en vigueur, l’islam ne prospèrera pas au Sénégal. D’ailleurs, c’est depuis notre indépendance en 1960 que les colonisateur français avaient envoyé au Sénégal des coopérants techniques comme conseillers juridiques dans tous les ministères. Ce sont ces missionnaires qui sont à l’origine de notre code civil et pénal qui s’inspire de la France d’où est importé le concept de la laïcité de l’Etat. La oummah sénégalaise est donc mise devant ses responsabilités.
 
Enfin, je voudrais interpeller le doyen Ibrahima Pathé Sène du PIT, auteur d’une contribution intitulée « Les grands enjeux des législatives du 31 juillet 2022 ». Il a invité les acteurs politiques à accepter la décision du conseil constitutionnel au lendemain des élections législatives. Oui, mais il faut ajouter à la seule condition que le conseil constitutionnel soit juste, raisonnable et équitable. Une paix sociale doit avoir comme fondement la vérité et la justice. Aussi, le doyen a parlé de terrorisme-jihadiste. C’est l’islam qui est visé, il ne fallait pas tomber dans le piège des occidentaux.
 
Doyen, vous auriez dû seulement parler du terrorisme, et nous savons que c’est une construction des Occidentaux, particulièrement des Américains et des Français. Bokkou Haram, Daesh etc. sont des mouvements terroristes formés, équipés et financés par les Occidentaux. Tous les attentats opérés au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nigeria, en Syrie, en Libye etc. sont commis par ces terroristes à la solde des Occidentaux. Ces derniers sont derrière ces attentats qu’ils mettent sur le dos de l’islam pour ternir l’image des musulmans à travers le monde. Ce n’était pas pour rien que la première dame des Etats-Unis et secrétaire d’Etat américain, Hilary Clinton, a reconnu officiellement que ce sont les Américains qui sont derrière ces mouvements terroristes.
 
Cheikh Oumar TALL
Directeur de publication du mensuel « Le jour – Al Yawmou »

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