Le temps de la justice n’est pas le temps de la politique. En France, on peut dire que c’est le cas. Quand François Fillon, le favori de la présidentielle 2017 a été inculpé à quelques jours des élections, personne n’a accusé les juges d’avoir un agenda politique.
Au Sénégal, le doute est permis, car dans l’affaire Sonko il est évident que les juges ont tenu compte du calendrier électoral parce que certains politiques ont des privilèges de juridictions. Il ya aussi deux poids deux mesures entre les politiques et les citoyens ordinaires, mais aussi entre les politiques eux-mêmes.
En termes simples, pourquoi les jugesont-ils été diligents dans l’affaire SitorNdour prestement envoyé en prison et pourquoi traînent-ils les pieds avec Sonko-AdjiSarr depuis plus d’un an ? Etre opposant et politiser son dossier a été la défense efficace pour le chef de l’opposition.
Sitorndour, ami du président de la République, qui a été son chef de cabinet à la Primature avant d’être directeur général du Coud, n’a pas eu le privilège de juridiction ou comme disent les wolofs «CoumbaamndeyakCoumbaamulndey».
Pour les mêmes accusations, SitorNdour, l’ami du Président, croupit à ebeuss alors qu’Ousmane Sonko nargue les juges en déclarant sa candidature en 2024 pour se créer une nouvelle immunité politique après avoir perdu son immunité parlementaire. Etant donné qu’être politique, c’est s’octroyer une zone de non-droit, pourquoi Khalifa Sall et Karim Wade ne demanderaient-ils pas l’amnistie ?
Mamadou Dia, Abdoulaye Wade, Karim Wade et Khalifa Sall, Idrissa Seck, ont eu à passer devant les juges, mais souvent pour des raisons politiques. Sonko est le premier homme politique de cette envergure à y être convoqué pour une affaire de mœurs. Il y va de la crédibilité de la justice que d’éviter le déni de justice dans cette affaire afin de respecter le vieil adage qui dit : «Selon que vous soyez riche ou pauvre, la justice vous rendra blanc ou noir.»
Avec les affaires Sonko et Sitor, il n’est pas faux de dire qu’au Sénégal, selon que vous soyez opposant capable de politiser votre dossier, la justice se hâtera ou prendra son temps. N’est-ce pas demain, samedi 20 août, l’AG annuelle de l’UMS ?