Aujourd’hui, c’est par des millions que se compte les usages quotidiens des médias et réseaux sociaux qui bousculent toutes les modes traditionnelles de communication. Cette facilité « de naviguer » à laquelle ont accès tous les jeunes d’aujourd’hui, fait que les langues se dilatent plus facilement et les idées s’affrontent, quelques fois, sans filtrage contrôlé.
Cet état de fait a des avantages mais aussi des inconvénients. Parmi les avantages, nous pourrons citer l’accès facile à l’information, la démocratisation de la liberté d’expression, le renouvellement des modes d’action politiques et citoyennes. A ce propos, il serait utile de rappeler que, au moment où les grandes dictatures censurent les presses traditionnelles de leurs pays, les réseaux sociaux deviennent des modes non seulement de communication mais aussi d’organisation.
L’exemple des Printemps arabes n’est pas si loin de nous. C’est aussi via un simple groupe Facebook qu’est né le mouvement des Gilets Jaunes en France. Une exception sénégalaise ! La chance du Sénégal a toujours été la coexistence pacifique et la bonne entente entre ses différentes communautés religieuses.
Une « exception sénégalaise » qui risque toutefois d’être de plus en plus malmenée et remise en cause par certains germes de conflits récurrents qui, mal gérés ou négligés, peuvent susciter dans le long terme des tensions ou même des dissensions durables et préjudiciables au vivre ensemble. Ces germes sont surtout amplifiés, dans le contexte actuel, par le traitement non réfléchi de certains contenus (provocations délibérées, incitations à la haine ou à la dépréciation religieuse etc.) par les médias et surtout par leur capacité de propagation extensive à travers les réseaux sociaux et l’Internet.
Pendant longtemps, le Sénégal a donc joui d’une réputation de terre d’exception où le pluralisme des confessions et les particularismes des attachements doctrinaux rimaient avec harmonie et juste milieu. Des traditions séculaires de métissage et de mobilité ont préparé et enfanté une société où la parenté, la foi religieuse, l’ouverture à l’autre et l’acceptation de la pluralité, des principes de vie conciliant et des logiques dialogiques ancrées ont été longtemps structurants dans son fonctionnement. Toutefois, les temps semblent changer.
En effet, l’espace public sénégalais devient de plus en plus l’objet d’un travail de capture de la part de nombreux groupes qui s’y affichent de manière plus ou moins bruyante avec des projets plus ou moins structurés de re-façonnage de celui-ci selon leurs desseins propres. C’est ce contexte qui justifie cette campagne que nous déployons à partir d’aujourd’hui. Elle vise à promouvoir le vivre ensemble et lutter contre les discours de haine sur les médias et réseaux sociaux. Le constat est parti du fait que ces derniers ne sont pas assez utilisés, notamment au Sénégal, pour contrer les discours de haine et mieux promouvoir notre modèle de coexistence au moment où plusieurs études montrent que les groupes extrémistes recrutent massivement sur les médias et réseaux sociaux, plus spécifiquement, sur le DarkNet
Pour pallier les graves risques que cette situation fait courir à la stabilité du pays, un mécanisme d’anticipation et de gestion sur les sources de conflits a été imaginé par le Cadre, avec des procédures d’intervention bien définies. C’est dans ce cadre que nous lançons cette campagne contre la Haine et la désinformation sur les réseaux sociaux en ou appuyant sur notre partenariat avec Meta (propriétaire de Facebook, Whatsapp et Instagram pour le moment).
Cette campagne durera 4 mois et sera l’occasion de passer des spots de conscientisation sur tous les médias et les réseaux sociaux. En cela nous souhaitons l’accompagnement de la communauté nationale dans toutes ses composantes. Nous souhaitons que de plus en plus de sénégalais comprennent que la désinformation et le discours de haine ne sont pas conformes à nos croyances et aux enseignements de nos grandes figures religieuses.
AVANT DE PARTAGER UNE INFORMATION, VÉRIFIER, REVÉRIFIEZ POUR NE PAS PORTER LA RESPONSABILITÉ D’UN MENSONGE ET LE GRAVE PECHÉ QUE CELA REPRÉSENTE.
DANS LES RÉSEAUX SOCIAUX, WAXAL LOU BAAX MBAA NGA NOPPI !!!!