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Lettre Ouverte À La Classe Politique SÉnÉgalaise

Lettre Ouverte À La Classe Politique SÉnÉgalaise

Depuis bientôt un mois, le verdict des urnes a rendu la sentence souveraine du peuple sénégalais, sentence qui est le strict reflet de la situation politique du pays.

Pour la première fois depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, un gouvernement au pouvoir depuis dix ans n’a pas été en mesure de gagner des élections législatives avec une nette majorité lui permettant de gérer les affaires du pays avec les coudées franches.

Ainsi, le président de la République, empêtré dans des opérations de ralliement à son camp des membres de l’opposition pour tenter d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, éprouve des difficultés à former son gouvernement.

À mon avis, cette démarche du président de la République conduit à une impasse politique et gouvernementale, car aujourd’hui, l’entrée massive de la jeunesse dans le jeu politique fait que le peuple jette son regard quotidien sur les moindres faits et gestes du pouvoir par le biais des jeunes qui sont prompts à exprimer leur mécontentement endémique en toutes circonstances.

À mon avis, l’une des pistes de réflexion pour une contribution à une sortie de cette crise consisterait pour le président à réunir autour de lui, son camp et celui de l’opposition confondus, à discuter en toute transparence d’un programme de gouvernement consensuel, à nommer un Premier ministre issu de l’opposition avec une répartition ministérielle lui réservant, comme il se doit, des ministères régaliens et à annoncer dans la foulée sa décision de renoncer à un troisième mandat.

Monsieur le président, cette dernière décision fera de vous un grand homme d’Etat car vous n’avez rien à craindre pour votre bilan qui est en bonne position comparée à ceux de vos prédécesseurs.

En démocratie, un président en exercice est rarement populaire après un premier mandat à cause de l’usure du pouvoir et l’insatisfaction du peuple trop pressé de voir ses aspirations comblées.

Vous êtes déjà entré dans l’Histoire pour avoir été élu démocratiquement.

Mais à la lecture des résultats des élections législatives et locales passées, l’on note que le pouvoir est en perte de popularité donc de toute chance de gagner les futures élections présidentielles.

En prenant en compte ces suggestions, le pays pourra s’installer dans la paix sociale comme cela a été le cas au cours de son histoire depuis son indépendance et se mobiliser comme un seul homme pour s’attaquer à la crise économique et au chômage dramatique des jeunes.

Ainsi, vous et vos compagnons ainsi que toute la classe politique ne manquerez pas de saisir cette occasion de s’installer dans la grande Histoire de notre pays.

Mamoudou Amadou Ly est ancien administrateur de la Banque africaine de développement.







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