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Vingt-six Septembre

Ils étaient partis joyeux comme un lendemain de fête

Des souvenirs plein la tête

Familles commerçants visiteurs

Et surtout jeunesse en devenir

Prête pour les défis qui forgent leur avenir

 

Par une nuit sombre et sans étoiles

Ils sont plus de mille engloutis par la mer en furie

Engloutis comme l’océan avale le fleuve Gambie

 

Balloté par les eaux

Le cœur affaibli par une longue convalescence

Un poumon atrophié faute de traitement

Le Joola vieillissant n’en pouvait plus

D’une charge au-dessus de ses forces

 

La panique et les vents ont eu raison de son équilibre

Le voilà la tête dans l’eau

Pendant que se débattent sans espoir

Mille cœurs vaillants voués à une mort atroce

 

Pendant ce temps

Quelque part sur la terre du Sénégal

Les gendarmes de la mer ont déserté leurs positions

Inaccessibles aux signaux de détresse

Les « autorités » dorment d’un sommeil paisible

A l’heure où une tragédie titanesque

Emporte des âmes innocentes

 

J’ai mal pour mon pays des négligences coupables

J’ai mal d’un fatalisme qui innocente les bourreaux

J’ai mal des discours creux qui bouchent tous les silences

J’ai mal d’une incapacité de prévoir et d’agir

 

Je souffre avec tous ceux qui ont tout perdu

 

Et je me joins à toutes les révoltes

Qui crient Justice et demandent des comptes







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