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Assemblee Nationale, L’opposition A Perdu La PrÉsidence À Cause De Ses Propres Turpitudes

Assemblee Nationale,  L’opposition A Perdu La PrÉsidence À Cause De Ses Propres Turpitudes

Les élections législatives du 31 juillet 2022 nous ont plongé dans un contexte législatif inédit. L’opposition et le pouvoir sont renvoyés dos à dos par les électeurs. Aucune coalition ne détient la majorité absolue. Les forces politiques en présence s’équilibrent.

La première session de la nouvelle Assemblée Nationale a été marquée par l’élection du président qui s’est déroulé dans un climat indigne de représentants élus du peuple. Des écarts de langage et de comportements qui n’honorent absolument pas un député ont été notés.

L’opinion démocratique s’est désolée en condamnant tous ces agissements irresponsables et puérils. La démocratie n’est pas un ring de boxe, n’est pas une arène de lutte encore moins la guerre, elle n’est pas non plus une scène de théâtre où on joue à la vedette. Ce n’est pas de l’adversité gratuite, de l’animosité et de la haine.

La démocratie est un cadre d’échanges, de concertation, de dialogue favorable à l’expression d’idées, de concepts, de propositions au nom et au service exclusif du peuple. L’éthique démocratique bannit l’égoïsme politique, l’esprit partisan, l’instrumentalisation de la fonction à des fins personnelles et politiciennes.

Le comportement éthique exige que le député, une fois dans l’hémicycle, ne représente plus un parti ou une coalition, il ne respire, ne pense et n’agit que pour l’intérêt du peuple qui en revanche lui dote généreusement de tous les moyens et toutes les opportunités qui lui facilitent l’exercice de sa fonction.

Des querelles de procédures folklorisées par des attitudes de cowboys, de lutteurs, de comédiens ont mis à nu les limites du caractère et de la personnalité citoyenne de nos représentants. Des promoteurs de l’outrage, de la violence, du tripatouillage, ont pris au piège notre auguste Assemblée Nationale.

Ils sont tous coupables, coupables du désordre gratuit, de la dévalorisation, de la dévaluation, de la désacralisation de la deuxième institution républicaine, du crime de lèse-majesté. Rien ne peut justifier ces comportements. Une gaffe ne peut pas justifier une autre gaffe, une insulte ne peut pas justifier une autre insulte, un comportement indélicat ne peut justifier un autre comportement indélicat, une bassesse ne peut pas justifier une autre bassesse.

Lorsqu’un âne te donne un coup de pied, si tu le lui rends, tu deviens un âne comme lui, dit le proverbe. Bref, une réponse vile ne peut justifier en aucun cas une réaction vile. Autrement dit, il est inutile de répondre à la bêtise par la bêtise. Ils ont dégradé cette assemblée au degré zéro. Ils se sont discrédités aux yeux du monde entier en discréditant l’institution qu’ils incarnent.

Le paroxysme du désordre s’est traduit par l’envahissement de l’institution par des gendarmes que l’opposition a payé chèrement par la perte de la présidence. L’opposition avait des chances de remporter haut la main cette élection du président de l’assemblée. Elle pouvait proposer 10 à 20 candidats à la candidature de la présidence.

La seule posture efficace et intéressante était pour l’opposition de s’accorder sur un modus operandi qui consistait à voter unanimement pour le candidat de l’opposition au deuxième tour. Au lieu de cette sagesse, elle a passé son temps à se laisser diviser par les choix des candidats au premier tour, ce qui n’était ni pragmatique, ni rationnel encore moins lucide.

En versant dans un tapage enfantin pour déjouer les pièges, les jeux et les manipulations d’un pouvoir en désarroi, l’opposition a manqué d’expérience, de lucidité, de modération, de maturité, ce qui lui a fait perdre son trophée. Le peuple a honte de vous tous, merci de rectifier, merci d’être sages !

Dr Abdoulaye TAYE

Enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop à Bambey







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