En 2020, le Président de la République était en visite à Keur Massar afin de s’enquérir de la situation due aux eaux de pluie. A cette occasion il a promis d’injecter 15 milliards de francs CFA pour lutter contre les inondations. En plus de cette somme on nous parle aujourd’hui d’un avenant de 2 milliards ; si on ne rabâche pas le plan ORSEC (qui devient, avec la récurrence, plan ECHEC).
Après deux hivernages (2021 et 2022) nous constatons avec bonheur que la partie réservée à une entreprise chinoise est bien faite. Par contre, celle confiée à l’entreprise que dirige semble-t-il un sénégalais (Mb. F.) n’a pas évolué (si elle n’est pas pire). Le constat d’un tel échec est manifeste au quartier UCAD1&2 de Keur Massar. Cette malhonnêteté de l’entrepreneur en question est particulièrement lourde de conséquences. L’une de ces conséquences, reste la remontée capillaire qui a poussé certaines familles à abandonner purement et simplement leur domicile.
Ce qui ajoute à notre peine c’est l’indifférence et l’arrogance de ceux qui sont chargés des travaux à effectuer. Cette double attitude cache l’incompétence et surtout la malhonnête de ces gens-là.
-indifférence : personne ne fait preuve d’un sens élevé de l’humain ; ils sont tout simplement inhumains ;
-arrogance : elle dissimule mal leur incompétence ;
-incompétence : l’entreprise en question a montré ses limites dans d’autres travaux (stades) qu’on lui a confiés ;
-malhonnêteté : où sont passés les 15 milliards ? Pourquoi on nous cache le plan d’action ou ce qui en tient lieu ? Si l’avenant (2 milliards) est accordé quelle garantie avons-nous qu’ils ne vont pas l’utilisé comme ils ont fait de leur part des 15 milliards reçue ? Un Ministre de la république (O.G.) que j’ai traité de menteur devant des micros et des caméras n’avait-t-il pas déclaré que les problèmes étaient réglés à 98 pour cent.
Par ailleurs, à la veille des élections législatives, certains candidats de la coalition au pouvoir sont venus solliciter nos voix mais de manière maladroite. Car ils nous ont fait comprendre que nous n’avions aucun intérêt à voter pour l’opposition car elle n’a pas d’argent donc elle n’est pas en mesure de régler nos problèmes. De quel argent nous parle-t-on ? Sommes-nous des chiens pour que l’on nous tienne en laisse ; avec l’argent du peuple, en plus ? Si ce n’est pas l’expression de la déchéance morale de leur part, ça y ressemble. Quels BADOLOS!
Le seul socle sur lequel on peut bâtir un groupe (primaire comme secondaire) c’est l’éthique. Mais cela suppose de la part de chaque membre du groupe, une ETHIQUE de l’EQUITE. Hélas ! Ceux qui donnent les marchés publics comme ceux à qui ils les donnent n’ont aucune éthique. Le groupe ne peut pas reposer sur le vol et le mensonge. Dans les familles (groupe primaire) vol/mensonge, dans les entreprises (groupe secondaire) surtout publiques, vol/mensonge. Comme l’a dit fort justement Sembène Ousmane (Le Mandat) : « Fi ngorr laago lafi » ; en d’autres termes, « La vertu est un handicap dans notre pays ». C’est bien dommage.
Terminer par une telle conclusion serait indigne de tout intellectuel ; car après avoir « détruit » il faut « construire ».
Pour cela, je reviens sur le mandat social de l’intellectuel : ECLAIRER. Mais qui doit-on éclairer ?
Le DECIDEUR. Mais qui est le décideur ? C’est le peuple ; c’est lui le mandant. Ceux qui parlent en son nom (les élus) sont juste des mandataires. La question qu’il convient de se poser c’est : sur quoi le mandant s’est-t-il fondé pour choisir le mandataire ?
S’est-il appuyé sur : des liens affectifs ; l’enveloppe offerte à l’approche de l’élection ; le sac de riz déposée la veille de l’élection ; le mensonge murement réfléchi ? Si c’est cela qui a guidé son choix alors on peut aisément comprendre ce qui ce passe au Sénégal.
Par contre si le mandant (le peuple) se fonde sur l’éclairage que lui donne l’intellectuel alors il fera un bon choix. Je rappelle que l’intellectuel n’est pas forcément le diplômé (cf. Lettre aux bacheliers mon article, sur internet). Il se caractérise par deux valeurs indissociables : morale et intellectuelle. Ensuite, c’est un devoir que d’informer le peuple de la manière dont les institutions qu’il a secrétées sont gérées ; informer également sur la gestion des ressources (humaines, matérielles, financières et immatérielles) dont il dispose. Une ressource, par définition, on l’optimise. C’est la ressource humaine qui optimise toutes ressources. Nos ressources sont-elles optimisées : à l’Université, à la gendarmerie, dans les ministères, dans les structures sanitaires, dans l’armées, dans nos ambassades…
La réponse, hélas, c’est NON ; cela faute de ce socle qu’est l’EQUITE. (Lire mon article sur internet : « Le Sénégal : valeurs et antivaleurs ».