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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Merci Et A Jaraama Mane !

Merci Et A Jaraama Mane !

Notre compatriote vient de décrocher la 2ème place du prestigieux ballon d’or mondial derrière Karim Benzema, doublé du prix Socrates (remis pour la première fois) récompensant les joueurs engagés dans des projets sociétaux et caritatifs.

 Il s’agit d’un double hommage, rendu au footballeur et à l’homme. Avec ce classement prestigieux, Sadio Mané entre définitivement dans l’histoire mondiale de ce sport.

Avant cela, Sadio a tout gagné, en particulier : la Ligue des champions UEFA en 2018/2019, la Coupe du monde des clubs en 2019, la Ligue anglaise en 2019/2020, la Super Coupe de l’UEFA en 2019/2020, et, la Coupe d’Afrique des nations en 2021, la Coupe d’Angleterre en 2022 et la « Emirates FA CUP » en 2021/2022.

A titre individuel, Mané a été deux fois ballon d’or africain en 2019 et 2022, 2ème meilleur buteur de la ligue anglaise en 2018/2019, 2ème au classement du ballon d’or mondial de 2021. Le tout, sans tambours ni trompettes ! Le profond ressenti est la fierté, au Sénégal, en Afrique et dans le monde entier tant les vertus qu’il incarne sont universelles.

Sadio est humble et partageur. Il ne dira jamais « j’ai été ballon d’or africain à deux reprises », mais plutôt « j’ai gagné la coupe d’Afrique avec l’équipe du Sénégal ». Il tirera systématiquement la couverture sur toute l’équipe et non sur lui seul.

Sadio aime son prochain, et cela se voit à l’œil nu. Malgré son palmarès extraordinaire durant la saison 2018/2019, Sadio Mané a terminé à la 4e place derrière Messi, Cristiano Ronaldo et Virgil Van Dijk. Sur son co-équipier Van Dijk classé 2ème devant lui ? « Il est le meilleur de Liverpool » répond-t-il alors qu’en arrière-plan les gens parlent d’injustice, de scandale, voire de discrimination parce qu’il n’a pas été hissé à la première place.

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Face au tollé, que rétorque Sadio Mané ? « Messi est le meilleur du monde » ! A propos de Karim Benzema ballon d’or 2022? « En toute sincérité, il mérite le trophée » ! dixit l’enfant de Bambali arrivé à la seconde place, étouffant la polémique dans l’oeuf.

Il est patient et sait que, lorsque le moment sera venu, il n’y aura plus de doute sur sa suprématie. Aux supporters égyptiens qui le questionnent sur son co-équipier Mo Salah, il répond : « the King! » Honorer l’autre ne vous enlève rien de votre propre valeur, dit l’adage !

Quid d’El Hadj Ousseynou Diouf, son prédécesseur au Ballon d’or africain? « Mon idole de jeunesse » clame t-il, restituant à cet immense footballeur la place qu’il mérite dans le panthéon du football africain lui qui a donné au Sénégal, en compagnie de la génération 2002, l’une de ses grandes fiertés en même temps qu’une résonnance mondiale à notre pays. D’aucuns pourraient penser qu’accorder tant de place aux autres relèverait d’une forme de faiblesse, de manque d’ambition ou alors de l’hypocrisie.

A mon sens il s’agit plutôt de patience, d’empathie, d’humilité et de sincérité. Des gens comme Sadio ne se sentent à l’aise que dans un monde où ils vivent en égale dignité avec leur prochain. Sadio est un vrai leader. Il ne le revendique pas avec force, mais le suggère.

Très patient et confiant en ses capacités, il attend que les autres le découvrent, ce qui ne saute pas aux yeux d’emblée. Un vrai leader c’est d’abord un compétiteur, et Mané l’est assurément parce qu’à compétences égales, il en fait toujours plus que tous les autres. Quand Sadio joue, c’est comme si sa vie en dépendait. Il peut aller jusqu’à risquer sa vie (match contre le Cap Vert en coupe d’Afrique) pour réaliser son rêve de brandir la coupe sous le regard brillant de bonheur de ses compatriotes.

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Sadio est un humaniste Il joue pour rendre heureux, sa communauté, Bambali, le Sénégal, l’Afrique, ses entraîneurs, ses co-équipiers, ses fans du monde entier. Il est aimé dans le monde du football et audelà, et cité en exemple par des leaders religieux comme exemple de persévérance dans l’effort, d’humilité (la séance de balayage d’une mosquée à Liverpool est devenue virale), de foi et de détachement du monde matériel.

De peur d’être prisonnier de propos qui l’encensent au point d’altérer son jugement, il prendra les devant en encensant l’autre. Lorsqu’il joue, le monde entier le regarde ; son message d’humilité, d’ardeur au travail, d’empathie et de simplicité est si puissant qu’il ébranle les plus endurcis. Il est désormais plus qu’un joueur de foot ; lui, c’est Sadio Mané, un concentré de valeurs humaines et sociétales.

Le prix Socrates vient magnifier la manière d’être de Sadio en société. Jusque-là, le footballeur était une sorte de gladiateur des temps modernes ; avec l’institution de ce prix dont il est le premier récipiendaire, gageons qu’il s’agit d’une invite d’une des instances du sport le plus populaire de la planète, à une plus grande implication du footballeur dans la société. Il faut dire cependant que l’excès d’humilité a son revers.

 Sadio a été si humble à Liverpool malgré son apport déterminant que même son coach Jurgen Klopp s’y est trompé. Il aura fallu qu’il quitte ce club après six années de succès majeurs pour que soit établie de façon indiscutable la place centrale qu’il y occupait, sans jamais l’avoir revendiquée. Malgré son apport éminent dans le jeu et les performances, il est même revenu que son traitement salarial était en retrait par rapport à celui des autres stars de l’équipe, et que la considération pour lui n’était pas totale.

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Klopp a laissé partir Sadio au Bayern dans des conditions considérées par Paul Merson comme « la pire affaire (qu’il ait vue) dans le foot depuis très, très longtemps ». Klopp devait penser quelque part que ce départ renforcerait son image d’entraîneur faiseur de miracles, transformant des joueurs inexpérimentés en prodiges. La suite lui a donné tort si l’on observe les débuts poussifs de Liverpool dans les diverses compétitions sans Mané.

Sadio au Bayern, c’est toujours l’esprit du jeu collectif qu’il incarne en butte à l’individualisme érigé en règle plus que partout ailleurs. Le crédo du Bayern, c’est l’efficacité. Vous ne marquez pas de buts, vous ne comptez pas, même si vous faites marquer d’autres. En sus du défi de répondre aux attentes de ses dirigeants qui ont illuminé de son nom le stade du Bayern, Sadio doit désormais relever le défi de devenir le meilleur joueur du monde dans les deux prochaines années. Pour cela, il a besoin de temps pour s’affranchir de son « mindset » qui le fait servir les autres quelquefois à ses dépens, de vite s’adapter au jeu de son équipe et aux attentes de son club, et enfin accepter d’aller davantage vers la lumière. Il en est capable, et c’est pourquoi, à ce stade, chaque Sénégalais devrait lui exprimer sa fierté et ses encouragements afin de le pousser à se surpasser.

C’est le Sénégal qui y gagnera d’en faire l’archétype du jeune Sénégalais que nous voulons.

Pour ma part, je lui dis bon vent, Ajaaraama Sadio Mané, Diadieuf !







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