La cérémonie du Ballon d’or France Football, qui s’est tenue en début de semaine, a été l’occasion de récompenser les plus grands talents de la planète football. Karim Benzema est auréolé du Ballon d’or pour ses performances durant toute la saison dernière. Sadio Mané est pour sa part deuxième à ce classement. Une prouesse remarquable, d’autant plus que c’est le plus haut classement d’un joueur africain au Ballon d’or, exception faite du sacre du «King» George Weah en 1995.
Le Sénégal et l’Afrique ont de quoi être fiers de Sadio Mané pour tout ce qu’il fait sur le plan sportif. Sadio Mané, par la force de son talent, ne cesse de faire rayonner son pays. Il contribue tout haut aux succès sportifs de ses clubs, y inculque une dynamique faite de travail, d’éthique et d’abnégation. Il prêche par un exemple qui finit par faire office de modèle d’inspiration auprès de ses coéquipiers. Ce n’est pas pour rien que le capitaine des Reds, Virgil Van Dijk, voit dans le départ de Sadio Mané, le chaînon manquant dans la machine Liverpool. Ce n’est guère un hasard si les têtes managériales du Bayern Munich dont Oliver Kahn et Hassan Salihamidzic, voient en l’enfant de Bambali, le joueur avec lequel les clubs de football qui se sont hissés au rang d’institutions se consolident.
La contribution sportive et professionnelle de Sadio Mané s’apprécie mieux au sein de l’Equipe nationale du Sénégal. Son leadership discret, son amour du maillot, son respect de l’humain ont fini d’être transmis à tous ses coéquipiers en sélection. La spirale de succès connue par nos Lions ces dernières années, s’arrime à la dynamique professionnelle et sportive animant Sadio Mané. La construction du triomphe dans la patience est une valeur qu’il ne cessera jamais de nous enseigner. Une jeunesse comme la nôtre, en mal de repères, peut trouver en Sadio, un pilier de ce qui peut se faire de mieux en croyant en nos potentialités et surtout en acceptant d’œuvrer avec un objectif précis à terme.
L’enfant de Bambali aura inscrit son nom dans tous les livres de records et d’exploits du sport, mais ses meilleures œuvres sont sociales et humaines. Les organisateurs du Ballon d’or ne s’y trompent pas en décernant le premier «Prix Socrates» à Sadio Mané pour ses projets à vocation sociétale et humanitaire. Par les possibilités que lui offre son talent de footballeur, Sadio Mané parvient à mobiliser autour de lui pour conduire des initiatives d’une importante portée communautaire et d’une précieuse valeur utilitaire. Ses investissements dans l’éducation, la santé et l’amélioration des conditions de vie de populations sont à saluer et sont une belle leçon à toute personne dans une station d’autorité ou d’influence, qu’il n’y a que les investissements dans les hommes et l’amélioration des conditions de leur dignité qui se valent. On voit même que les initiatives de sportifs à l’attention des populations sont celles avec les meilleurs impacts. Les efforts de Gorgui Sy Dieng ou de Idrissa Gana Guèye, par leur travail associatif, sont colossaux et changent bien des destinées.
L’entraîneur de basket-ball, Mike Krzyzewski, «Coach K», légende du sport universitaire américain, disait, quand lui furent remis les rênes de l’Equipe nationale des Etats-Unis (Team Usa), après une série d’échecs aux Jeux Olympiques et aux Mondiaux de basket, que dans la constellation de stars qu’il avait, il lui manquait un «vrai» leader. Il trouvera ce leader dans la figure du défunt Kobe Bryant, qui aidera dans une armée faite de stars de la Nba aux ego et talents surdimensionnés, à obtenir une médaille d’or aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, tout en insufflant une dynamique d’équipe sans précédent. Un documentaire disponible sur Netflix, The Redeem Team, revient très largement sur cet épisode de la Team Usa et des nombreux actes de leadership discret et humain par lesquels toute une équipe fut forgée à l’image de Kobe Bryant.
Le Sénégal a en la personne de Sadio Mané, un leader jeune qui, dans son théâtre de prédilection comme dans le vécu quotidien, ne cesse de nous prodiguer des leçons d’une grande valeur. Aliou Cissé connaît la valeur humaine et sportive de Sadio Mané pour en avoir fait le compagnon fidèle de sa marche dans nos sélections nationales, de la campagne des Jeux Olympiques de Londres 2012, jusqu’au sacre à la Can 2021. C’est une bouffée d’oxygène, à une époque où les faux prophètes, se voulant les champions de la jeunesse, pullulent et que les antihéros sont adoubés, de voir un leader, en toute étoffe, se dresser par le poids de ses œuvres. Nous croisons les doigts et ne cessons de prier pour voir encore d’autres succès de ce fier fils d’Afrique. Merci d’être ce si beau héros sénégalais, Sadio.