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Quand Le Covid Enferme Les Corps Mais LibÈre La Communication

Quand Le Covid Enferme Les Corps Mais LibÈre La Communication

A partir du moment où le couvre-feu a été décrété en France le 17 mars 2020, adieu terrasses de cafés, restaurants, cinémas, théâtres et autre sortie dans des musées. Pire, les jardins et les parcs franciliens ont, eux aussi, été bouclés…avec obligation de « télétravailler » ! Puisque je pouvais continuer à assurer un talk-show hebdomadaire consacré à l’Afrique francophone sur YouTube depuis mon domicile parisien, l’impact de cet enferment domestique a été plus psychologique que professionnel. Au contraire, travailler quotidiennement par écran interposé m’a permis de garder, voire même de renforcer mes liens avec mes invités. Ce faisant, j’oubliais l’anxiété des autorisations quotidiennes pour sortir de chez soi et l’isolement physique « intra-muros » qui en est résulté. Jamais la résilience dont faisait preuve mes amis au Sénégal et dans les autres pays de la sous-région n’a été aussi inspirante !

A défaut de pouvoir m’envoler tous les deux ou trois mois vers mon cher continent, mon « hublot de liberté » je l’ai trouvé en ligne. Les thèmes que je discutais avec mes interlocuteurs africains étaient, tous, liés à la pandémie au risque de tourner en rond. Mais c’était difficile de parler d’autres choses avec ce fléau qui s’abattait sur la planète. L’aurais-je voulu que ma direction de l’époque m’aurait, vite, déboutée. Cela a été moins vrai, ensuite, lors des autres confinements, mais pour ce premier coup d’arrêt à notre mode de vie effréné et à nos consommations démesurées, il n’y avait pas d’autres choix que de se lever, manger et se coucher avec des nouvelles anxiogènes sur le Sars-CoV-2 décliné, ensuite, avec toutes les variantes qu’on lui connait aujourd’hui. Dans cette période paradoxale de silence médiatisé à outrance, le champ de nos certitudes se rétrécissait de plus en plus. Nous savions que nous manquions cruellement de masques et de respirateurs et que c’était le sauve qui peut pour s’en procurer. Et que le Covid-19 est une saleté de virus venu de Chine qui fait perdre le goût et l’odorat avant de vous tuer !

L’espoir, selon Euphrasie

Bref, la sinistrose ambiante était en train de me gagner. Pourtant, grâce au combat d’une Ivoirienne, j’aperçus la première lueur d’espoir. Elle m’a fait comprendre que rien n’est inéluctable et qu’il y a toujours un moyen de reprendre sa vie en main. Comment, en effet, ne pas s’émouvoir du sort de nos mamans africaines ? Prises en étau entre la nécessité de « sortir » de chez elles pour gagner de quoi nourrir leur famille et la peur d’être contaminée, elles vivaient les restrictions imposées par les gouvernements pour lutter contre la pandémie avec le plus d’acuité. Partout dans les grandes villes africaines, ce dilemme s’est posé. Fallait-il laisser les habitants mourir de faim ou bien mourir de maladie ? Quand on les a enfermés dans les bidonvilles sans eau, sans électricité et, bien souvent, sans recours médical, comme au Kenya ou en Afrique du Sud, il y a eu des émeutes de la faim, réprimées à coups de bâton et grand renfort de gaz lacrymogènes.

De surcroit, ce premier confinement qui nous est tombé dessus brutalement a, aussi, décuplé les violences conjugales au Nord comme au Sud. Alors, comment mobiliser les femmes africaines et les aider à lutter contre cette catastrophe sanitaire ? Comment éviter qu’elle ne se transforme en une catastrophe économique et un enfer conjugal ? Puisqu’il leur était interdit de se déplacer, de commercer ou de vaquer à des activités génératrices de revenus pour nourrir leurs enfants, comment les femmes du continent pouvaient-elles s’en sortir avec dignité ? A toutes ces questions, la ministre ivoirienne conseillère du Genre, Euphrasie Kouassi Yao, – elle-même confinée à Abidjan qui était littéralement claquemurée -, avait la réponse. « C’est vrai qu’il faut manger, mais d’abord il faut être en vie ! C’est pour cela que nous appliquons strictement les mesures barrières avec une relative facilité pour la distanciation, car elle coûte zéro franc. Cet élément nous a permis de convaincre plus facilement les femmes dans la mesure où elles savent qu’elles n’ont rien à dépenser pour préserver leur vie et se battre pour l’entretenir. Et les résultats sont là, tangibles !», me confiait-elle dans l’émission que je lui ai consacrée à la fin avril 2020.

Elle venait d’aider au lancement, le 24 avril, du projet « BASE », dont l’acronyme signifie : « Banque d’amour et de solidarité efficace.» Une initiative qu’elle a pilotée grâce à la chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions », dont elle est la titulaire, et l’Organisation de femmes du Compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire (Cocofci) qu’elle coordonne depuis dix ans. Pour cette militante de longue date de l’autonomisation des femmes, pas question de s’apitoyer. Au contraire, réagir c’est le déclic pour commencer à s’en sortir : « il ne s’agit pas de se lamenter mais de réagir en unissant ses forces », n’a-t-elle cessé de marteler pendant toute l’émission.

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Quand un compendium peut en cacher un autre

Et d’ajouter pour bien me faire comprendre que la survie, c’est d’abord une question de volonté : « face au Covid-19, il faut faire preuve de solidarité. Pas d’entraide sociale mais bien de solidarité, car c’est ce qui va nous apporter des solutions à long terme en Afrique ! » En Côte d’Ivoire, il y a du coton à profusion, du fil et du caoutchouc. Alors, pourquoi ne pas les transformer en masques au lieu d’en importer ? « En combinant nos ressources, sur le plan humain, et grâce aux contributions de nos membres et de ceux qui nous soutiennent, nous allons créer une usine pour fabriquer des masques », préconisait-elle. 

Grâce à une contribution de 1 000 francs CFA (1,50 euro) versée par chaque adhérent de BASE, – femmes comme hommes -, la fabrication des masques made in Côte d’Ivoire a pu commencer. Ceux-ci ont ensuite été distribués gratuitement aux personnes les plus vulnérables, notamment aux diabétiques en y ajoutant des doses d’insuline. Cette distribution s’est également accompagnée de transferts monétaires pour les plus nécessiteux grâce à des cartes prépayées éditées par les opérateurs téléphoniques.

Que faut-il retenir de cette initiative ? Quelques mesures simples mais ingénieuses, comme coudre ses propres masques ou faire soi-même son gel ou son savon pour se laver les mains, facilement duplicables partout dans la sous-région. « Cette maladie est venue nous rappeler que l’être humain est au centre de toutes choses. On peut avoir des ressources financières ou être un homme politique bien placé et mourir du Covid-19. Amour, solidarité et audace, jamais les valeurs qui fondent notre action au Compendium n’ont été aussi utiles. Les mesures ingénieuses pour les femmes ivoiriennes, c’est de faire au mieux avec ce que nous avons », a-t-elle ajouté.

Le « panier de la ménagère » des femmes rurales

Au même moment, au Sénégal, trois grandes agences des Nations unies (FAO, UNFPA et ONU Femmes) lançaient un programme d’aide internationale appelé « Le panier de la ménagère. » Doté de 450 millions de francs CFA (environ 68 millions d’euros), il était destiné aux femmes productrices ainsi qu’aux jeunes pour renforcer les systèmes alimentaires et la protection sociale des familles vulnérables au Covid-19. Les ménages bénéficiaires ont été sélectionnés à partir du registre national unique et d’un ciblage communautaire. Les femmes et les jeunes filles victimes de violences basées sur le genre et souffrant de fistules obstétricales, ainsi que des clubs de jeunes filles dans les zones d’intervention, ont également pu bénéficier de cette initiative. Destiné à protéger la production locale et à faciliter l’écoulement des récoltes, ce panier de la ménagère version africaine devait permettre, selon le représentant de la FAO, de « renforcer l’accessibilité à une alimentation variée et diversifiée ainsi que l’état nutritionnel de 300 000 personnes dont environ 37 500 ménages vulnérables. »

Pour la Directrice régionale d’ONU Femmes Afrique de l’Ouest et du Centre de l’époque, Oulimata Sarr, aujourd’hui ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, ce programme « rentre en droite ligne avec notre initiative appelé les femmes font partie de la solution. Les femmes font partie aussi bien des petits producteurs mais en seront aussi des bénéficiaires. » En Côte d’Ivoire, où les femmes rurales sont également très nombreuses, l’aide internationale pour passer le cap de la pandémie a tardé. « La production alimentaire repose à 80% sur les agricultrices ivoiriennes. Alors un coup de pouce des Nations unies pour aider les foyers modestes à acheter de la production agricole locale serait le bienvenu. Bien sûr, la question de cette production locale qui n’arrive pas à s’écouler ou bien le problème de sa commercialisation dans un rayon plus vaste se posait bien avant la pandémie. Mais c’est justement dans cette période de crise que nous devons aider nos femmes rurales à se restructurer. Or, nous ne pourrons pas le faire sans l’appui de nos partenaires au développement », a commenté Euphrasie Kouassi Yao.

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Mais au-delà de cette aide alimentaire pour booster le « consommer local », ce sont les populations elles-mêmes qui doivent « apprendre à se faire confiance et à travailler ensemble », a-t-elle ajouté. Car les actions entreprises pour aider ces populations doivent être pérennisées. Sinon que se passera-t-il après que les dons ou les envois de vivres ont été épuisés ? « Nos sœurs agricultrices sont pauvres non pas parce qu’elles ne produisent pas, mais parce qu’elles n’arrivent pas à écouler leur production. À nous de les mobiliser pour qu’elles puissent mieux vendre leurs produits sur les marchés locaux. L’organisation des femmes du Compendium ne fait pas de politique et respecte toutes les religions. C’est par la mobilisation que nous améliorerons l’entrepreneuriat féminin, surtout l’entrepreneuriat rural », insiste-t-elle.

En ces temps de pandémie où le confinement risquait d’affamer nombre de citadins, il était donc vital que la production dans les campagnes ne s’arrête pas. Même si le consommer local est loin d’avoir supplanté les importations de denrées de première nécessité, à commencer par le riz, la coordonnatrice du Compendium s’est engagée à tout faire pour que cela change. À une condition : que les femmes prennent le leadership sur cette question ! Comme, par exemple, traduire en langues nationales ce que les Ivoiriens appellent les « informations vraies », celles qui permettent de toucher les populations féminines les plus démunies et, souvent, analphabètes. C’est ainsi que les vendeuses dans les marchés, dont Abidjan regorge, ont pu être sensibilisées au fait qu’elles devaient s’installer en quinconce et non plus côte à côte pour pouvoir respecter les mesures barrières.

Les leçons d’Ebola

Dès le mois de février 2020, j’avais eu la chance de m’entretenir avec d’éminents scientifiques africains m’avertissant de la (relative) préparation du continent face à ce qui n’apparaissait encore, en Europe, que comme un nouvel épisode de grippe aviaire. Mais il y en a une en particulier à qui je voudrais, ici, rendre hommage. Puisqu’on allait renter dans le registre des grandes pandémies, il me semblait légitime d’interroger ceux qui vouent leur vie à la recherche. Le Professeur Francine Ntoumi épidémiologiste reconnue mondialement pour ses travaux sur le paludisme, fait définitivement partie des « grands » reconnus par leurs pairs. Pour cette enseignante-chercheuse en immunologie de l’université Marien-Ngouabi à Brazzaville où elle a fondé, préside et dirige encore actuellement la Fondation congolaise pour la Recherche médicale, c’est bien la terrible épidémie d’Ebola, en 2015, qui a permis aux autorités sanitaires de nombre de pays africains de prendre, très tôt, la mesure du danger qui les menaçait et de réagir par anticipation.

Interrogée par téléphone depuis l’université de Tübingen (Allemagne), où elle enseigne comme professeure associée et cheffe d’un groupe de recherche à l’Institut de médecine tropicale, ce docteur en biologie moléculaire et spécialiste des maladies infectieuses a estimé que les gouvernements africains avaient eu raison de se préparer à une augmentation significative du nombre de malades infectés par le virus. Car, en l’absence de système de santé performant et du fait d’habitudes de vie communautaires, « l’épidémie de Covid-19 pourrait se répandre comme une traînée de poudre sur le continent, même si ce virus tue moins que celui de la grippe. Mais les connaissances sur ce virus étant encore très limitées, les données sur sa transmission galopante et inquiétante. » En plus de l’Égypte et de l’Algérie, qui comptent parmi les pays africains ayant le plus de liaisons avec la Chine, « l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Maroc pourraient également être à risque », a prédit la scientifique congolaise.

Aussi s’est-elle réjouit que des mesures préventives aient été prises pour « faire face à toute éventualité », appelant à encore plus de vigilance dans les pays africains à risque. Dans nombre d’aéroports du continent, la température des voyageurs, -particulièrement ceux venant d’Asie -, était vérifiée dès le mois de décembre 2019. À Brazzaville, d’où elle est originaire, « ce dépistage est même devenu systématique et des hôpitaux ont été réquisitionnés pour accueillir d’éventuels malades », a-t-elle témoigné. La capitale de la République du Congo, Brazzaville abrite le siège africain de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière avait été très lente à réagir, en avril 2014, au moment du déclenchement de l’épidémie d’Ebola dans trois pays d’Afrique de l’Ouest. Mais, cette fois, l’agence onusienne semblait déterminée à tirer la sonnette d’alarme « le plus tôt possible » pour ne pas avoir à répéter les erreurs commises après la propagation fulgurante du virus de la fièvre hémorragique qui avait fait plus de 11 000 morts en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.

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L’espoir de la recherche

Membre de plusieurs comités scientifiques et réseaux scientifiques internationaux en Afrique et en Europe, le Professeur Ntoumi apporte également son expertise à l’Union africaine (UA) en tant que membre du panel de haut niveau sur les technologies émergentes et membre du consortium for Covid-19 vaccines clinical trial (CONCVACT) de l’Africa-CDC. A ce titre, sa première préconisation a été de développer une communication efficace sur le coronavirus SARS-COV2. « Ce serait le meilleur moyen pour que les populations locales, qui sont essentiellement informées par les réseaux sociaux, sachent quoi faire en cas d’épidémie sans céder à la panique. ».

Quant au vaccin pour lutter contre le coronavirus SARS-COV2, cette chercheuse de haut vol, qui a obtenu de nombreuses récompenses dans le cadre de ses travaux sur les souches de Plasmodium falciparum responsable du paludisme, était dubitative.  « Je n’ose pas faire de pronostic (en ce qui concerne SARS-COV2) tant on a annoncé de fois qu’on allait élaborer un vaccin (contre le paludisme) d’ici à deux ans. Or, à ce jour, il faut bien le reconnaître, il n’existe aucun vaccin contre aucune maladie parasitaire !», s’était-elle insurgée. Ce qui ne l’a pas empêché, ensuite, d’étudier activement l’immunité de la population congolaise et de séquencer le virus SARS-COV2 en circulation au Congo, indispensables données pour comprendre cette maladie et pour l’évaluation des vaccins ou des traitements. Son domaine de prédilection, toutefois, reste la recherche sur les maladies infectieuses représentant un problème de santé publique pour le Congo. Ceci incluant les maladies à potentiel épidémique comme le chikungunya, Dengué et Ebola.

Impliquée depuis janvier 2009 dans le renforcement des capacités de la recherche biomédicale par le biais du Réseau régional pour la recherche clinique en Afrique centrale (Cantam – Central Africa Clinical Research Network, www.cantam.org) et le réseau panafricain pour la préparation et la riposte aux épidémies de maladies infectieuses (Pandora-ID-Net, www.pandora-id.net), le Professeur Ntoumi et ses équipes travaillent également en utilisant une approche « Une seule santé ». En effet, les équipes multidisciplinaires (entomologistes, médecins, biostatisticiens, bio-informaticiens, anthropologues, sociologues, généticiens, etc.) travaillant aussi bien sur l’humain, sur l’animal et sur l’environnement sont impliquées car les maladies sont la conséquence du bouleversement de plusieurs facteurs et pour leurs solutions, il faut considérer tous les angles. De plus, la population africaine utilise encore énormément les plantes médicinales pour se soigner et cela ne peut être ignoré. Il va falloir que les scientifiques travaillent main dans la main avec les thérapeutes afin de trouver les médicaments de demain et apporter la pleine contribution de l’Afrique.

« L’avantage que nous avons en Afrique centrale, c’est notre immense réservoir animal et végétal qui peut donner lieu à d’innombrables études. Il faut donc que nous développions davantage de recherches endogènes, notamment sur les agents pathogènes zoonoses qui se transmettent naturellement des animaux à l’être humain, et vice-versa. C’est ainsi que nous pourrons le mieux contribuer à éradiquer les épidémies et faire avancer la science en général », m’avait-elle encore confié.

Sans la pandémie, je n’aurai jamais échangé aussi intensément avec cette femme visionnaire qui s’est battue toute sa vie en tant que « femme africaine dans les sciences, une carrière extrêmement difficile à mener à cause des pesanteurs culturelles !», reconnait-elle sans fausse modestie. Alors, on se sent moins seule devant tant d’engagement, même si les nouvelles formes d’interaction « en distanciel » sont, parfois, horripilantes. Comme pour tout le reste, on finit par s’y habituer. Parfois un peu trop vite. N’oublions pas que pour beaucoup d’Européens, le moment le plus dur du « confinement » a été le « déconfinement » ! Autant de néologismes qui sont aujourd’hui rentrés dans le vocabulaire courant et que les medias ont contribué à populariser.

Christine Holzbauer est journaliste/reporter, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle a longtemps vécu au Mali et au Sénégal où elle représentait de grands journaux français, sillonnant par ailleurs les pays du Sahel pour ses reportages. Depuis son retour en France, elle continue de couvrir les grands évènements ayant trait à l’Afrique en plus de produire, réaliser et présenter depuis Paris une émission de télévision qui s’appelle « Mon heure d’Afrique. »







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