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Sous L’orage…

Sous L’orage…

Un désir macabre stimule des hommes et des femmes sur des voies lugubres d’une politique politicienne. Ils suscitent des passions et jouent à se faire peur. Envoient des gens désespérés à la castagne. Comme si des âmes qui reviennent ne leur confiaient pas que, malgré des violences politiques et leurs lots de désolations, des flots de contestations, au Sénégal, c’est sous l’orage, le torrent des élections, que des digues ont cédé et des horizons ouverts. Seulement, le champ politico-médiatique reste un endroit où beaucoup convoitent un bonheur au prix d’une infamie. Il ne cesse d’être labouré par une tromperie. Être ensemble a perdu du sens. Le ridicule, pris au sérieux.

S’interroger sur le pourquoi des querelles pour des saveurs inouïes, c’est boire l’amère boisson de la vindicte. Être confiné en porteur de souffrance, au destin tragique. Le silence envahit votre vie. Vous ne faites plus partie des « braves gens (qui) n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux ». Votre « mauvaise réputation » est scellée. Vous vivez sur votre peine qu’ils continuent à se livrer à leurs excentricités, leurs extravagances. Dans leurs délires d’une fausse originalité, tout y passe sauf : « Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste. » (Charles Péguy) C’est là le ferment du désordre qui n’a pas encore changé un ordre politique au Sénégal.

Un bonheur douloureux

« Les amis de la vérité » sont has been. Ils appartiennent au vieux monde de ceux qui cherchent. Non ceux qui se vantent d’avoir démêlé le vrai du faux, d’être des gardiens du temple de la sincérité. Des commandeurs de l’ordre des honnêtes gens qu’ils décernent selon leur bon vouloir. Ils parlent avec flatterie, débitent un discours serti de mensonges, un boniment emphatique d’un vendeur de morale politique. Or, quotidiennement, leurs pratiques décriées accréditent que morale et politique seraient antinomiques… Que, dans le champ politico-médiatique, poussent des monstres. En effet, combien de morts aux souvenirs mêmes ensevelis, combien de mutilés laissés à eux-mêmes, combien de maisons et autres biens incendiés, combien de caillassages sous l’aveuglement ?

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Des souffles démoniaques sont toujours entretenus. L’abîme chanté. Le bonheur douloureux des querelles et autres chicanes politiques passionne et épuise. La fureur lyrique enthousiasme plus qu’elle ne révulse dans un monde toujours en quête de tumulte et où une bienséance doit être pleine de colère, une sagesse dans le sang. Comme si le train filait vers les années 1950. Lors des joutes entre le Bds (Bloc démocratique sénégalais) et la Sfio (Section française de l’Internationale ouvrière) pour une alternance politique. Hélas, sans ce baay faal, fort inspiré, qui faisait son maajal à travers les artères de Dakar avec son xiin, psalmodiant : « Senghoruma, Laminuma ; maa ngi ci Bamba. Bu wote jotee ma sànnil ki ma neex dellusi ci Bamba » (Ni pour Senghor ni pour Lamine, je suis disciple de Bamba. Lors du scrutin j’exprimerai mon choix et retournerai à Bamba). Ainsi faisait-il une leçon à un pays fracturé et meurtri par une violence partisane. Une sagesse qui doit encore inspirer.

La vérité ne s’accommode pas de l’injure

Certainement qu’il est loin quand, seule la vérité était révolutionnaire. Ces temps-là, une preuve par cet exemple du Parti de l’indépendance et du travail (Pit). C’était en 2001, une déclaration sur une affaire de trafic d’armes. Une réunion du secrétariat du Comité central examinait une plainte formulée à l’encontre de leur secrétaire général par le patron de Dakar-Dem Dikk, Christian Salvy. Un communiqué relevait une méprise faite sur son nom. Toutefois, pour ce parti, « si le directeur général de Dakar-Dem Dikk (…) croit pouvoir, par sa décision, intimider le Pit ou affaiblir notre soutien aux victimes de la manière dont son entreprise a été créée, autant qu’il sache qu’il perd (…) son temps ». Après le communiqué du Pit, Salvy, accompagné de Karim Wade, s’était rendu au domicile de Dansokho. Et de lui dire, entre autres, « je te pardonne car même ton parti sait que tu n’as pas raison ». Aujourd’hui, des politiques manqueraient de vocabulaire et d’une intelligence des situations pour résoudre des problèmes.

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Un autre mal serait dans cette infirmité des partis devenus de simples « machins ». Un président trône et nomme ceux qui seraient dignes de sa confiance. Il n’existe plus de militants. Tout le monde est cadre et/ou autre expert en tout et rien. Chacun aspire à une « haute fonction » politique. On ne sait même plus confectionner correctement une liste électorale, voire d’autres choses menues qui étaient des tâches du militant de base, diablement efficace sans être insolent. La vérité ne s’accommode pas de l’injure, selon Cheikh Anta Diop. Au demeurant, nous ne vivons plus dans ce vieux monde où l’on attendait des politiques des mots qui sortent des pensées tristes.







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