Et vlan ! Une gifle, un coup de pied assené jeudi dernier à Mme Amy Ndiaye Gniby, députée-maire, en pleine session budgétaire à l’Assemblée nationale. Violent et désastreux est cet acte, pour ce qu’il donne à voir de la société sénégalaise, en ce moment de lutte et de dénonciation contre les violences faites aux femmes. Et c’est d’autant plus abject qu’il s’est produit dans l’enceinte de la représentation nationale, une institution censée voter des lois pour protéger les populations de toutes conditions.
Parce qu’il est inqualifiable, ce qui vient de se passer doit être sanctionné. Rien, absolument rien, ne saurait en effet l’absoudre. Faut-il le rappeler, on est dans le champ politique, un espace profane où tous les hommes et les femmes se valent, sont d’égale dignité, et méritent par conséquent respect et considération.
Aussi, lorsqu’on décide de descendre dans une telle arène, que l’on soit marabout, prêtre, professeur d’université ou autre, devient-on un citoyen ordinaire, avec tout ce que cela implique : l’acceptation du débat démocratique. En d’autres termes, le non usage de la force dans la brutalité et la bestialité de son expression.
Ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux aujourd’hui, et plus particulièrement à l’Assemblée nationale, n’augure rien de bon et invite chacun et chacune d’entre nous, à un sursaut salvateur. Pour dire stop, ça suffit !
Il est en effet des moments où aucune excuse n’est recevable du fait qu’on ne peut trouver des raisons à l’injustifiable, sous peine de voir la porte s’ouvrir grandement et sans filtre à toutes sortes de dérives. Aussi importe-t-il plus que jamais d’ériger des lignes rouges à ne pas franchir. Il s’agit là d’une condition indispensable au vivre-ensemble.