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Coquettes –marakiss

Tata avait fait le pari que Les Lions du Sénégal, Lions de la République ne feraient qu’une bouchée du Lion de la Monarchie. La République étant plus forte, plus puissante que la Monarchie. Tons avait relevé le défi affirmant que c’était grâce aux Anglais que la France et l’Europe avaient pu contenir Hitler dans sa poussée hégémonique. Que Churchill fût son modèle, que la langue anglaise dominait le monde laissant le français à la traine. Donc les francophones ne pouvaient vaincre. Il fallait comme le Gabon frapper à la porte du Commonwealth avant la rencontre pour négocier un match nul et même une prime à l’entrée dans cette communauté. Ça postillonnait sec entre Tata et Tons, ça allait dans tous les sens. Tata traitait Tons de non africain, de déraciné, de Tchip Tchip.

Tons à son tour de reprocher à Tata de ne rien comprendre à la géopolitique, que le football était un terrain de jeu des antagonismes, des influences et des idéologies. Pensant qu’il s’agissait là d’une querelle de ménage autour du lit, la communauté des femmes et en tête la Badianou Gox franchit le portail et proposa une médiation sous forme de pari. 1000 francs par tête. Sénégal – Angleterre. Tata se chargea de ramasser la cagnotte et les bulletins de vote de chacune et chacun car les amis de mosquée de Tons étaient de la partie. On ne compterait les voix qu’après le match. A savoir dans deux jours.

Seuls Tons et son ami Le Borgne avait une préférence pour les Anglais. Comme le vote était à bulletin secret, grande fut la surprise de voir Tata seule décrocher la timbale. Elle avait tout simplement inversé le vote. Ce fut la foire d’empoigne : « Coquette contre marakiss» Et dans la mêlée, nul ne sut où est passée la cagnotte.

Coquette : chaussure de femme

Marakiss : babaouche de Marakech







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