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Boullabaissement

On m’a une fois dit que la bouillabaisse est le seul plat français permettant de facturer la rouille au prix du fer forgé.

Qu’il n’y a pas de truands, mais que des naïfs toujours ferraillés par un attrape nigaud marchant à tous les coups. Je saurais vite fait de quel bord je suis.

De l’école senghorienne, abonné permanant á la buissonnière, non pas par réformisme, mais pour les blouses bleu-ciel de Jeanne d’Arc, j’ai vite capté que le synchronisme de deux évènements ne relève pas forcément du hasard.

Prenons pour exemple, la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba, lundi 12 décembre, et la publication le même jour, du rapport définitif de l’audit portant sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le Fonds de riposte contre les effets du covid-19.

Rapport, qui, précisons-le, a été bouclé par la Cour des comptes, quatre mois plus tôt, le 19 août 2022.

Ce rapport aurait pu être publié en septembre, voire en octobre, ou encore en novembre, mais il a fallu le 12 décembre pour l’emballer et le vendre.

On me dira que les bailleurs, qui ont contribué à la mobilisation des 740 milliards de francs CFA, y tenaient, reste que ce tout-arrivesque du 12 décembre me semble plus être provoqué, qu’hasardeux.

Même si, comme dit l’autre, le hasard fait si bien les choses qu’il les fait arriver tout court, donnant toujours l’impression, qu’elles n’auraient pu avoir lieu autrement.

Il n’empêche, que les faits restent ce qu’ils sont. Même s’il en est qui soutiennent que la dérobade tourne autour de 6 milliards, soit moins d’un pourcent du magot. Et que par ailleurs, les épinglés sont présumés innocents jusqu’à ce que verdict s’en suive.

Mieux, les faits seraient effacés si l’amnistie épongeait l’ardoise au terme d’une visite de courtoisie bouclée le 31 décembre 2022.

Un lavage à grande eau en perspective pour une prospective présidentielle ouverte à tous. Sauf le Macky, qui verrait d’un bon œil un successeur blanc comme neige prendre sa suite à l’avenue Roume en 2024.

Ce n’est peut-être pas le son de cloche que scanderont, dès ce vendredi, les matines du séminaire présidentiel de Benno Bokk Yakaar en quête d’appareil repensé et organisé, mais rien ne dit non plus que Goor Mariem ne prendra pas le maquis pour une station plus reposante. Loin des mains baladeuses.

Reste à savoir qui a-t-il sous le coude. Autrement dit, pour qui travaille-t-il, si ce n’est pour lui.

L’intelligence de la vie étant un blanc-seing donné au hasard, l’intelligence politique devrait forcément s’en inspirer.







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