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Les Masques Tombent

À quoi sert un rapport ? Il fait le point d’une situation donnée. Il éclaire la voie à suivre et souligne les manquements non sans relever les bonnes conduites dans une activité sujette à examen et à caution.

L’étude, puisque c’en est une, s’évertue à décortiquer son objet et, au final, à rédiger une note circonstanciée permettant de mieux appréhender le sujet dans une approche dite contradictoire.

Dans ce Sénégal, si singulier, si particulier, tout semble revêtir une signification bien sénégalaise. Le soupçon est vite aiguisé, la lecture biaisée, les conclusions attisées et tout finit par s’enflammer avec des coupables désignés à l’apostrophe sans autre forme de procès.

Très peu connaissent le rapport au moment de sa conception ou de son élaboration. Mais dès qu’il est moulé, le voilà « jeté en pâtures » souvent sans les précautions d’usage qui vont avec. La circonspection et la retenue étaient jadis de rigueur dans les démarches d’inspection si feutrées fussent-elles.

En revanche, par les temps qui courent, les rapports se suivent et ne se ressemblent pas. On en commande à la pelle. Et, chemin faisant, ils s’enchaînent pêle-mêle et s’amoncellent dans des bureaux où s’estompent les spéculations en attendant d’autres missions pour relancer à nouveau la jactance et la vindicte populaire. L’effet de saturation se fait sentir de même qu’une certaine lassitude gagne nos compatriotes.

La récente publication du rapport de la Cour des comptes remet au goût du jour les délicatesses de la gouvernance publique. Par la sensibilité du sujet, en l’occurrence la pandémie du Covid-19, tout le monde aurait dû s’abstenir de piocher dans les fonds réunis aux fins inavouables de s’enrichir sans cause et, plus grave, sans gêne aucune.

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Moralement parlant, un tel comportement est abjecte, honteux, puisque du malheur des uns (qui s’attendaient à être soulagés), d’autres tiraient leur bonheur propre en subtilisant des deniers dans une avilissante complicité qui en dit long sur leur probité douteuse. Mais que savaient-ils que d’autres ignoraient pour se comporter de la sorte ?

Certains, parmi eux, avaient-ils eu vent que la pandémie en question, loin d’avoir une « cause naturelle » serait le fruit d’une « manipulation humaine » ? Un accident de laboratoire ?

Pour consoler tout le monde et atténuer les dissensions en pleine tragédie, un consensus s’était dégagé pour avaliser la thèse de la transmission par le méchant pangolin de Chine. Pour une fois, les grands laboratoires, eux-mêmes prolongements des grandes multinationales pharmaceutiques, s’accordaient pour retenir une version à servir au monde médusé.

Il n’y avait que l’Américain Donald Trump pour réfuter cette thèse en parlant à tue-tête d’un « virus chinois ». D’ailleurs le Président des Etats-Unis d’alors, grande gueule, en avait voulu à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), complice, selon lui, de la Chine dans la fuite du Covid-19 d’un laboratoire de Wuhan, l’épicentre de la pandémie et une des plaques tournantes de la mondialisation.

En clair, l’Amérique n’y croyait plus et commençait à distiller ses réticences auxquelles ont été sensibles de grands noms de la médecine mondiale : universitaires, chercheurs, praticiens, décideurs, investisseurs et quelques médias notoirement influents.

Nos acteurs locaux, certains parmi les plus réputés, étaient eux de mèche avec « l’air du doute » qui flottait pour deviner l’issue du combat contre ce prétendu « mal du siècle » ? Les lenteurs observées dans l’acheminement des aides multiformes ont indigné plus d’un au Sénégal où mécaniquement on a reproduit le contestable slogan : « Restez chez vous » ! La suite est connue : dans l’affolement et la précipitation, tout et son contraire ont été observés. Dépensez, puis justifiez après ! avait-on entendu…

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D’où provient l’énorme quantité de vaccins inutilisables parce que périmés ? Qui a commandé ? Qui a livré ? Qui a réceptionné ? A quel coût ce vaccin « périmé » nous est-il revenu ? La dissimulation, c’est un métier. Ceux qui s’y adonnent subissent la loi de décideurs très perméables à des groupes de pression. Or ces derniers sont présents au Sénégal et arrosent à coups de milliards de factices officines chargées de la « sale besogne ».

A intervalles réguliers, ces officines se livrent des guerres sans merci, oubliant ou feignant d’oublier qu’elles obéissent à l’index aux désirs et aux caprices des multinationales dont les croisements d’intérêts assez fréquents justifient « la paix des braves » qu’elles signent momentanément pour prospérer sur des marchés émergents.

Les impératifs du grand capital, osons le dire comme ça, dictent leur conduite (et leurs lois) aux relais le plus souvent placés sur orbite à des postes de non moins grandes responsabilités dans nos pays. Les conflits d’intérêts fleurissent à tout bout de champ. Ministres, Directeurs Généraux, Conseillers attitrés, Professeurs titulaires de chaires, et une escouade d’intermédiaires aussi influents qu’inutiles, peuplent cet univers où règne une indescriptible opacité. La transparence, connaît pas !

Or que constate-t-on à l’échelle du monde ? Une recrudescence de foyers endémiques dans des pays pourtant vaccinés et qui se croyaient à l’abri, donc protégés. Autrement dit les thèses à l’origine des ripostes enclenchées s’effondrent comme des châteaux de cartes.

Les certitudes craquèlent. Et la vérité éclate au grand jour. La Chine cherche à se dédouaner pour avoir infligé au monde une épreuve catastrophique. Son aveuglement l’a conduite à ce niveau d’antagonisme dont les résultats lui ôtent de sérieux points de crédibilité. Ceux qui avaient raison très tôt ou trop tôt, en un mot avant tout le monde, ont été écartés au motif qu’ils empêchaient la fraude et la concussion de fonctionner à plein régime.

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L’économie mondiale, durement affectée, s’en remet difficilement. Les actifs, prudents, tardent à se réintroduire, apeurés qu’ils sont par la fragilisation de l’écosystème planétaire. Il se trouve encore des adeptes du confinement chez nous-mêmes, aussi étonnant que cela puisse paraître. Sans doute, après avoir goûté aux délices de l’enrichissement sans cause, ils ne se satisfont pas des fortunes amassées en si peu de temps.

La récente publication du rapport de la Cour des Comptes et la vive polémique qu’elle entretient ne les émeuvent pas outre mesure. Ces gens, peu importent « leurs rangs et qualités », devront rendre gorge, parce que les fonds dilapidés viennent de tous les Sénégalais qui se sont ainsi privés de leur épargne ou de leur consommation potentielle pour les fonds de la Force Covid-19, pilotée par un officier supérieur de l’armée.

L’altruisme des Sénégalais n’est pas qu’une banale hypothèse. Elle est une certitude traduite par une générosité sans faille à l’égard des plus faibles à l’appel du devoir citoyen. Rien ne doit briser cet élan justement.

Ceux qui gouvernent aujourd’hui et ceux qui y aspirent, demain, doivent s’apercevoir que la démocratie constitue un patrimoine politique qu’aucune chapelle ne peut domestiquer. Au contraire, elle est une œuvre en constante évolution pour s’adapter aux contextes qui l’environnent. Le peuple veille.







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