La guerre républicaine, seule solution pour sortir de cette violence qui mine notre Sénégal et qui risque de nous conduire au chaos. Une bataille républicaine massive et totale avec comme arme miracle l’impératif d’unité nationale. Une bataille de réconciliation nationale pour 2023 avant 2024 s’avère inéluctable. Sinon la victoire des uns, sera improbable et la défaite des autres impossible
VIOLENCE ET CHAOS.
Partir des mots simples pour décrire les maux complexes qui gangrènent notre vivre ensemble, pour décrier la violence qui sévit dans notre cher Sénégal et le chaos qui le guette.
Une tribune pour redire la gravité de l’heure qui a été déjà amplement et abondamment décriée partout, par tous. Aussi bien en public qu’en privé ; aussi bien par l’opinion nationale qu’internationale. A l’intérieur nous sommes tous sidérés. De l’extérieur nous sommes regardés avec stupéfaction.
Indignations à l’unisson. Condamnations à l’unanimité. Un appel à l’unité nationale pour sauver notre belle République du chaos. L’impératif d’unité s’avère inéluctable pour l’année 2023 avant de parler de l’enjeu majeur de 2024.
Car à y voir de près à la surface avec une courte vision l’enjeu demeure la violence réduite aux altercations physiques de l’Assemblée nationale ou aux dérives verbales de l’espace public. Mais à l’appréhender dans sa profondeur, cette violence générale et généralisée et son cortège de déflagrations est bien ancrée dans notre vivre ensemble. Les faits de violence connus s’apparentent à l’arbre qui cache la forêt.
La violence exprimée par les uns et les autres est le résultat d’un long parcours parsemé d’épines et de cactus ; de piques et de cailloux. C’est une escalade de violences, Initialement verbale, elle s’est développée de manière forte et exponentielle. Elle a pris forme avec de l’élan et de l’épaisseur et s’est confortablement installée dans notre vivre ensemble. Une violence multiforme, politique, sociale et économique
Au plan politique, l’on a constaté qu’à force d’invectives, qu’à force de propos agressifs, les débats politiques sont devenus haineux. La compétition s’est mue en animosité. Et les adversaires politiques sont devenus des ennemis. S’y ajoute que c’est une minorité politique bruyante qui exerce la violence sur une majorité citoyenne silencieuse. Des contradictions violentes aux antipodes des oppositions de vision politique de naguère entre Cheikh Anta Diop sur l’antériorité de la civilisation africaine et la vision mondialiste de la civilisation de l’universel de Léopold Sédar Senghor. Ou bien encore de son socialisme africain face au libéralisme de Maitre Abdoulaye Wade. Et L’on pourrait poursuivre la liste de ces oppositions politiques républicaines et fécondes. Avec ces grandes figures emblématiques qui ont fait la fierté et la grandeur de notre République.
Au plan sociétal, c’est le déficit de civisme et l’insuffisance du savoir faire et du savoir être. A la place des intellectuels, ce sont les influenceurs qui occupent la scène sociale. Le savoir qui est la pierre angulaire de tout progrès est placardisé au profit de l’avoir. Nul besoin d’avoir une trajectoire républicaine par le mérite pour contribuer au progrès de son pays. C’est le laissez aller et le laissez faire. Tout est autorisé même ce qui est interdit au nom de la démocratie et des libertés s’y rattachant. Libertés et libertinage sont confondus. La frontière entre la vie privée et la vie publique dans cette ère numérique est devenue floue voire illisibles. Dans le champ républicain on ne débat plus de l’essentiel mais de l’accessoire. Les débats structurels sont remplacés par des échanges sur les parties fines des uns, les frivolités des autres. Et les responsabilités sont partagées depuis l’affaire sweet beauté Adji sarr/ Ousmane Sonko et son déroulé.
Au plan économique, la violence fait l’actualité. Les populations sont violentées avec des crimes économiques sans précédent. Les scandales financiers font foison. Tout grand projet de l’Etat pour inscrire le pays dans l’émergence est une occasion de détournement et de corruption pour dirigeants et fonctionnaires véreux. Le récent rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds de 1000 milliards destinés à sauver la nation en est une illustration parfaite.
Force est de constater que le climat républicain est devenu extrêmement délétère. Un climat venteux, poussiéreux, ensablé. Une atmosphère polluée, anxiogène qui se pointe à l’horizon depuis un bon moment. Une tension sociale qui couve depuis fort longtemps. Et c’est dire que la République dégradée, déchirée avec une fracture sociale profonde verbatim Président français J. CHIRAC et une plaie béante s’est résolument inscrite dans une descente aux enfers.
A cet égard, comment panser la plaie républicaine et la fracture sociale décrites ? Comment penser les solutions et thérapies de soin de cette République malade?
D’emblée une seule réponse à cette interrogation : l’impérieuse nécessité d’une réconciliation nationale pour l’année 2023 préalable à tout rendez républicain de 2024. L’impératif d’unité nationale pour sauvegarder notre commun vouloir de vie commune cher au père fondateur de la nation sénégalaise
La bataille républicaine de la réconciliation nationale s’avère inéluctable pour 2023 sinon nulle bataille électorale pour 2024. Apaiser le climat social et restaurer notre République en agonie dont les piliers institutionnels très fébriles s’affaissent de jour en jour.
S’agissant du pouvoir Exécutif, une rupture de confiance entre les gouvernants et les gouvernés due principalement à une mal gouvernance insatisfaisante qui impacte négativement le bien- être des populations. Des citoyens qui sont préoccupés par leur pouvoir d’achat et qui attendent leurs fins de mois comme leurs fins du monde. Qui attribuent leurs insuffisances et leurs misères à une gouvernance prédatrice et prévaricatrice des deniers publics par ceux qui les dirigent. En lieu et place de les servir, ils ne cessent de se servir à leur détriment.
Concernant le pouvoir judiciaire, le débat s’articule au niveau d’une justice à deux vitesses et à géométrie variable selon que l’on soit au pouvoir ou à l’opposition. L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques est éminemment d’actualité. Sur toutes les affaires pendantes, il n’y a presque plus de frontière entre les droits des uns et les devoirs des autres. Une confusion d’interprétation sur toutes les questions de droit qui nous interpellent. Le principe sacro -saint de l’autorité de la chose jugée est remis en question ; même sur l’interprétation de notre loi fondamentale. En atteste la question actuelle de la troisième candidature du Président SALL pour l’année 2024 et les différentes interprétations déjà agitées. Au demeurant alors que ce n’est ni le moment ni le lieu. Ni le moment car en République on doit se soumettre au calendrier républicain qui fixe les rendez- vous républicains et les débats y afférent en prélude du choix des citoyens, et le temps présent n’est pas dédié à installer le pays dans une campagne prématurée. Ni le lieu car en République, il y a une institution autre que le tribunal médiatique chargée de juger la recevabilité des candidatures pour toute élection républicaine. Encore une violence.
Quant au Pouvoir législatif qui est l’épicentre du séisme de la violence, empruntant les propos de René Dumont tiers-mondiste et ami de l’Afrique force est de constater que « la rentrée parlementaire de la 14ème législature était déjà mal partie ». Avec ce tohu-bohu, ces scènes de turbulence et de chahut au rythme des sons de chaises et de tables. Ce tintamarre en place et lieu de débat. Il ne fait pas exception et reste à l’image nationale. L’on voit un parlement de gueux, teinté de fanatisme et de radicalisme qui tend à faire mourir la République alors que la naissance de notre toute première République y a eu lieu. En parole, des honorables députés crient urbi et orbi qu’ils sont des serviteurs alors qu’en actes ils apparaissent comme des misérables élus dans leurs respectives positions partisanes qui minent la République.
L’impératif d’unité nationale comme arme miracle
Une fois le constat d’une République en agonie et d’une nation malade. Aux grands maux les grands remèdes. Dans ce vaste champ républicain en ruines une guerre républicaine doit être engagée sans tarder avant qu’il ne soit trop tard. Face à chaos debout prêt à s’emparer de la république. Avec comme seule arme l’impératif d’unité nationale. Une arme miracle qui n’est ni mirage ni utopie
Toutefois dans cette bataille pour la réconciliation nationale qui s’avère inéluctable pour l’année 2023 avant tout enjeu de 2024 il faut la mener avec organisation et méthode. « philosophie du Président SENGHOR ». Chacun son rôle et sa mission.
A Monsieur le Président de la République de mener cette bataille de réconciliation nationale pour l’intérêt du Sénégal et l’honneur de la République.
En présidant aux destinées de la République, vous êtes également le Chef de l’Etat et le Chef des Armées. Ce faisant, il vous appartient de mener cette bataille républicaine pour apaiser notre pays, pour sécuriser nos concitoyens. Un climat républicain serein et paisible est la condition sine qua none pour toute vision de progrès et de prospérité inhérente à chaque société. Monsieur le Président, il vous appartient de siffler la fin de la récréation avec autorité sans autoritarisme. Parlez à votre peuple surtout à propos des violences économiques. Parlez à vos collaborateurs indexés qui ne respectent pas le jeu républicain en se démettant de leurs charges et se mettre à la disposition du pouvoir judiciaire pour clarifier leur innocence présumée. En même temps ne pas gêner l’autorité et le gouvernement qui est la structuration du fonctionnement du pays. Aussi, Un appel à l’ensemble de la nation même, à vos concitoyens les plus virulents ne serait pas une faiblesse coupable mais un devoir historique.
Il vous appartient de mobiliser les forces de la nation. Il vous appartient de rassembler tous les Sénégalais. Il vous appartient de nous guider pour l’année 2023 sur le chemin de l’unité nationale. Que les sénégalais d’ici et d’ailleurs soient unis dans cette bataille de réconciliation nationale. Qu’ils soient liés dans la résistance républicaine. Pouvoir comme Opposition puisque tout part du champ politique.
Vivement que toutes les affaires judiciaires pendantes des acteurs politiques ou des militants républicains en maille avec la justice soient purgés au nom de la réconciliation nationale.
Vivement que les ressources attendues pour 2023 deviennent la gloire de notre Sénégal à l’instar des Emirats Arabes Unis, modèle d’intelligence économique.
Le message attendu pour 2023 quoique cela vous coute est un dialogue national d’anthologie en vue d’une Conférence nationale pour la réconciliation des esprits et des cœurs conformément à la volonté du peuple sénégalais traduite dans la configuration parlementaire issue des dernières élections.
Aucune majorité absolue de part et d’autre
Ma conviction est que le leader naturel de l’opposition Ousmane SONKO répondra positivement quel qu’en soit le prix. Parce que dans sa clairvoyance, il fait la différence entre l’exigence de compromis républicain de l’heure et la compromission. Entre responsabilité et faiblesse. Il comprend l’aspiration de ses concitoyens et l’enjeu républicain de mener le combat pour permettre à notre pays d’accéder à une souveraineté pleine et entière (économique, éducationnelle sanitaire…). Et que le vrai débat, c’est de transformer nos ressources pétrolières et gazières en richesses. De débattre sur les visions d’industrialisation et de numérisation de notre économie avec comme préalable l’apaisement national.
Ma conviction est que les sages de la République comme les anciens Présidents Diouf et Wade répondront à l’appel pour sauver la République et par ricochet leurs héritages.
Ma conviction est que tous les dignitaires religieux épris de paix seront présents.
Ma conviction est que la jeunesse activiste ou pas doit être de la partie.
Parlez à votre jeunesse par crainte qu’elle s’égare dans les pénombres du populisme politique et du terrorisme intellectuel comme vous suggérez votre défunt frère d’arme ABC CISSE.
Pour l’année 2023 l’année de la synthèse et de la réconciliation, tous ensemble pour une Co construction de paix et de progrès.
Pour l’année 2024, l’année du choix, seul le peuple est souverain.
Vive le Sénégal. Vive la République.