Abidjan, capitale de la première économie de la zone Franc : la Côte d’Ivoire compte 8 000 000 d’habitants sur 2 200 km2 , soit 21,5 % de la population du pays, et représenterait 60 % du produit intérieur brut du pays. Comme toutes les villes africaines, le parc automobile vétuste émet trop de gaz carbonique et les véhicules fonctionnant au gasoil dégagent trop de souffre. Le système de transport collectif n’y échappe pas avec des véhicules amortis et hors normes.
La forte industrialisation avec le port d’Abidjan, l’urbanisation galopante, siège des grandes banques internationales dont la BAD et la BRVM, la métropole d’Abidjan ne maitrise plus son urbanisation entre quartiers huppés du Plateau, vitrine de la modernité et l’hypertrophie des communes d’Adjamé et de Yopougon. Le premier centre d’affaire de l’Afrique de l’Ouest voit une demande explosive de mobilité que les autorités administratives n’arrivaient plus à maîtriser malgré la mise en place de l’Autorité de la Mobilité Urbaine du Grand Abidjan (AMUGA)
Le futur métro d’Abidjan en mode PPP et le BRT sont les premières réponses structurelles cependant elles n’offraient pas de solution immédiate et forte pour atténuer la pollution provoquée par le système de transport artisanal complètement informel qui s’est développé pour desservir les populations des quartiers périphériques et la banlieue abidjanaise.
Face à ce défi titanesque de restructuration globale et de modernisation du réseau de transport en commun, les autorités ont mis en œuvre un projet innovant – la première dans toute l’Afrique – de mobilité verte avec l’introduction de véhicules tout électrique avec les bus et les autobus de toute la régie des transports publics à Abidjan.
Avec ce projet les autorités ont fait d’une pierre deux coups : forcer le renouvellement du parc de transport et décarboner tout le système de transport public avec objectif zéro émission de Co2 à l’orée de 2035. On n’anticipe autour de la lagune ébrié le futur de la mobilité urbaine avec le ministère de l’Environnement ivoirien qui cible surtout les transports en commun et les taxis. La transformation de la capitale ivoirienne se fera avec les énergies vertes sans soufre ni plomb donc zéro émission de gaz à effet de serre.
Les véhicules administratifs suivront les bus et taxis ainsi Les fonctionnaires ivoiriens auront la possibilité d’acquérir des voitures électriques à prix réduits.
Alors qu’à Dakar nous en sommes à notre énième décision administrative de forcer la mise en fourrière des cars rapides et ndiaga ndiaye, Abidjan force son destin et anticipe son futur grâce à une vision, une ambition et surtout une volonté politique inébranlable.
Moustapha Diakhate est Ex-Cons spécial PM Expert et Consultant Infrast.