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Crash

Le désordre, dans lequel nage le Sénégal, fait la promotion de nos malheurs, dont les affres s’abattent, comme par hasard, à chaque fois que la joie s’en trouve collectivement partagée et exprimée.

On a eu le Joola en 2002, nous tenons le drame Siliko en 2023. Sans comparaison si ce n’est la conjugaison tenace de l’inconscient.

Tonton Doudou, mara vénéré de notre famille, a l’habitude de conseiller moults sacrifices, en début d’années, pour conjurer le mauvais sort.

Imposant immolations de coqs, de chèvres, versements de potions et lavages, qui n’ont jamais empêché les esprits maléfiques, de trouver malin plaisir, à endormir les chauffeurs, à dérouter les tableaux de bord, à exploser des pneus finis depuis l’an quarante.

Il y en a toujours de plus forts sur qui rien n’a d’emprise, répète inlassablement Niokhor un autre tonton, cousin de l’oncle Doudou.

Sans blague, l’heure ne se prête pas à la dérision. Pas après le massacre de six kilos, abonnés au goose bumps ketchup et le manque d’hématies à Kaffrine.

Ironie morbide que cette traite de sacrifices ! Les offrandes ont du chemin à faire, encore, dans le torrent de larmes nationales intarissables. On ne joue pas avec les traditions. Elles sont trop ancrées dans notre société ambivalente, et nous-mêmes trop entravés par les chaines de l’indiscipline, pour que la discipline ronfle, comme un moteur bien huilé dans le décode de la route.

Il fait bien de sortir la chicotte le Macky, encore qu’il rétrograde dans la restriction des libertés, et rétropédale dans l’envers de l’épaisseur des pneus autorisée par le marché d’occasion.

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Sont passés sur l’autel des holocaustes les quarante morts de trop, dénoncés du bout des lèvres, par de squelettiques devoirs d’indignations amnésiques d’exigences.

Comme si une amnistie passée par là, effaçait les civilités urbaines et la cité de la mémoire bienséante.

On verra si le suivi, donne manquante du chainon de vie, étouffera les pots d’échappements de vieilleries amorties à biens de richesses maculées de sang.

Finies les paroles, place aux actes, fussent-ils accélérés.

On ne protège ni ne sécurise la vie, si on est incapable de la respecter, et on ne peut continuer de passer de vie à trépas, parce que l’on n’est pas en mesure de s’offrir un voyage dans un bus climatisé de 52 places.

Nul n’ayant le droit de vendanger la vie, arrêtons le massacre, ce d’autant que l’évocation du pronom nul, entend la locution quoi qu’il en soit chez Marcel Prouts.

Honni qui pense politique. Il n’est guère question d’abréger ou prolonger une durée de pouvoir, encore moins de limiter son mandat à deux vitesses.

Ne me faites pas dire ce que vous entendez.

Entre allusion et illusion, la désillusion n’est jamais loin.

Comme le dit tonton Doudou, c’est en donnant un sens et un but à la vie que l’on prend conscience des limites et va á l’essentiel, parce qu’à défaut, on rira jaune de sa turpitude, la tragédie et la mort dans les yeux.







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