Il existe quelques domaines d’exception où la compétition – au sens commun d’obtenir, au détriment de l’autre, la plus grosse part du gâteau – est mauvaise.
Elon Musk, le patron de Tesla, a mis dans le domaine public sa technologie et son savoir sur les voitures de sport électriques. Pourquoi l’a-t-il fait dans un domaine où, assurément tout est secrètement gardé et où, l’avantage concurrentiel est la règle ?
Interrogé sur le sujet, il évoque trois raisons principales qui ont guidé ce choix à priori irrationnel :
– Plus il y aura d’acteurs dans le secteur, plus l’infrastructure globale pour ces voitures grandira et cela favorisera son entreprise à lui ;
– Une plus grande popularité des voitures électriques, hormis une transition plus rapide des voitures à essence vers les voitures électriques, signifie aussi plus de ventes potentielles de voitures pour lui ;
– Elon Musk est convaincu en procédant ainsi, de rendre service à l’humanité en préservant l’environnement par la mise en service de voitures électriques.
Comme Musk, nous autres coachs, pratiquons également l’entre-soi, en coachant et mentorisant nos propres collègues coach. Nous ne le faisons pas pour les recommander à nos clients. Nenni. Nous le faisons parce que nous comprenons que plus le marché voit des bénéfices dans le concept de coaching, plus cela profitera à chacun d’entre nous. Tout mauvais coach dessert la communauté du coach et de fait, rend les clients plus sceptiques à utiliser les services de coaching. Il est donc vital de raffermir la compétence du coach, pour que le public soit rassuré à utiliser avec confiance nos services.
Aussi bien pour Musk que pour nous autres coach, l’idée est d’inverser la règle du Monopoly ou plus prosaïquement d’agrandir le gâteau pour avoir une plus grosse part au lieu de restreindre le nombre de convives. « Avoir 10% de l’éléphant vaut mieux que 100% de la souris », dit un proverbe africain.
La Politique (avec un grand P) ne devrait pas échapper à ce nouveau paradigme :
Pour assurer la bonne notoriété d’un homme politique, il faudrait assurer le succès des autres hommes politiques. Surtout ne pas choisir la voie de les réduire à leur plus simple expression et vouloir être le seul coq de la basse-cour.
Il est de leur responsabilité individuelle de rendre la fonction d’homme politique attractive. Ils le feront en améliorant leur leadership, en l’élevant au niveau formateur et multiplicateur de leaders dans leur propre parti.
Par l’exemplarité, ils assureraient que leurs pairs, cultivent le respect entre soi, exhibent des qualités intrinsèques de rigueur et d’éthique, sont travailleurs et montrent un sens élevé de l’État. Ce faisant, ils rendraient service au Sénégal – comme Musk rendit service à l’humanité – en mettant à sa disposition des hommes politiques capables, vertueux, pétris de sens civique et ayant le respect de l’adversaire.
Si la perception de l’homme politique change auprès des citoyens ils seront alors plus nombreux à venir au vote pour choisir leurs candidats.
Là encore, il s’agit d’agrandir le gâteau, passer de la souris à l’éléphant pour pouvoir avoir une plus grosse part de celui ci et ne pas jouer au Monopoly !
Tidiane Sow est Coach en communication politique.