Faut-il avoir peur ou laisser passer les sanglants orages ? Qui de monsieur le président de la République ou de l’opposition doit donner raison à la stabilité sociale ? Comment compter sur des médiations heureuses quand toute prise de parole est tenue en joue, accusée de partialité, quand les Khalifes généraux sont écoutés d’une demi-oreille et jamais obéis ? Pourtant, la toute prochaine pêche aux présidentielles de 2024 ne présente qu’une seule mer et un même poisson : le peuple sénégalais. Lui seul décidera. Lui seul choisira le filet dans lequel il veut être pris. Pourquoi alors ne pas le laisser faire, le laisser seul décider le moment venu ? Cela nous éviterait ainsi des bains de sang qui commencent à peser. Le monde qui nous regarde n’est pas fier de nous. Il cherche à comprendre. « Mais que se passe-t-il donc chez vous ? » entend -t-on partout au-delà des frontières, parmi ceux qui aiment ce Sénégal dont le sourire est le soleil du cœur. Il est temps de se ressaisir et d’aller vers l’essentiel : la paix jusque dans la mésentente !
Bien sûr, il peut paraitre difficile de constater ce jeu de souris entre le pouvoir, l’opposition et les exigences de nos institutions judiciaires. Mais si ces institutions permettent ce jeu, il faut l’accepter. Il est arrivé dans notre pays que la politique elle-même soit dépassée par l’ambition de ceux-là mêmes qui en vivent et qui en meurent. Si la politique elle-même est dépassée, comment ne le serions-nous pas, nous la majorité qui en sommes si éloignés ? Nous ne nous mêlons de politique que quand nous sommes appelés à voter pour élire des femmes et des hommes qui nous échappent, une fois élus.
Le meilleur dialogue d’où sortiront obligatoirement des consignes applicables à tous, est celui des urnes ! La vraie démocratie, c’est l’urne quand elle n’est pas violée ! La vraie loi fondamentale, la vraie Constitution, celle qui régule, garantit et arbitre notre commune volonté de vivre ensemble, est celle qui ne s’interprète pas mais qui est ferme, close, sans porte ni fenêtre. Sa garantie serait telle, qu’elle n’aurait même pas besoin de juge pour dire ou ne pas dire le droit, car le droit est fragile et corruptible, diton. Il faudra arriver un jour pas lointain à cet idéal constitutionnel qui arrêtera le jeu meurtrier des politiciens qui embarquent avec eux juges et avocats. Il n’existe pas de plus noble charge que celle d’un juge. Un juge est d’abord l’expression du salut et source de paix. Il punit le mal, certes, mais sa mission est de protéger surtout les citoyens de tout danger et obstacle.
Le dialogue auquel appelle Monsieur le président de la République est louable, au regard de l’impasse meurtrière qui semble s’être installée chez nous. Respectons, cependant, la posture de celles et de ceux qui rejettent cet appel au dialogue comme de celles et ceux qui saluent une telle initiative. Cependant, un appel au dialogue n’est pas un appel à la guerre. Ce serait plutôt le contraire. Apprendre à se parler quand rien ne va plus est meilleur que ne pas se parler. Il faut donner sa chance à tous, pouvoir comme opposition. Ni l’un ni l’autre n’a le monopole de la vérité. S’il y avait un référendum pour aller ou non au dialogue, le oui l’emporterait, sûrement. Armons-nous d’un esprit de conquête !
Il faut donc aller au dialogue mais y aller avec toutes les garanties de réussite. Parmi d’autres propositions qui ne manqueront pas, nous souhaitons ici que ce dialogue initié par le Chef de l’État, puisse être présidé par une personnalité désignée d’accord partie et sortie de leur rang, par un collège des différents dignitaires, Khalifes généraux du Sénégal, l’archevêque de Dakar compris. Avec respect et déférence, je m’adresse ici à Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, l’homme soleil au sourire de sucre, pour qu’avec Serigne Babacar Sy Mansour et avec tous nos vénérés khalifes, soit proposé un nom en leur sein, pour présider ce dialogue qui doit réussir pour faire gagner le Sénégal. Il serait incongru qu’une personnalité politique de quelque camp qu’il soit, puisse présider un tel haut dialogue. L’espace spirituel -je ne dis pas religieux- porteur d’équilibre, de paix, de respect, d’équité, de justice, pourrait nous conduire au consensus. A défaut, confiez donc la présidence de ce dialogue à l’un de nos fils dont la puissance, la culture et le raffinement de l’esprit, ont conquis le monde : Souleymane Bachir Diagne, pour le citer. Je pense aussi à l’éminent et succulent philosophe Mame Moussé Diagne. Je pense au sage et haut ambassadeur Saloum Kandé. Je pense à Pathé Dièye Fall. Sinon, faites appel à l’imam principal de la grande mosquée de la Mecque ! Les esprits comme les cœurs de ceux qui viendront au dialogue doivent d’avance être apaisés, tranquilles, rassurés, éblouis et conquis. D’autres propositions restent ouvertes. Avec respect et humilité.
De tout notre cœur, nous souhaitons que très vite la date de ce dialogue national soit fixée et que tous y soient invités, partis politiques comme mouvements citoyens, société civile. Que tous viennent à la table du dialogue avec pas plus de quatre doléances prioritaires. Il s’agit d’aller droit au but et de lever autant que possible les obstacles majeurs qui plombent la paix dans notre si cher pays bien-aimé. Le pouvoir comme l’opposition doivent partager les responsabilités. Chacun doit céder du terrain pour se retrouver autour de l’essentiel : sortir notre pays des orages sanglants.
Personne d’autre ne le fera à notre place. Nous pouvons gagner ensemble et faire rentrer la nuit à la maison pour laisser poindre un jour lumineux et ensoleillé qui ressemble au véritable visage de notre pays.
Que chacun brise en lui le sombre miroir du rejet et de la haine. Qu’Allah couvre de son manteau de laine le président de la République et tous les leaders de l’opposition et qu’IL guide leur cœur et leur bras vers ce qui les élèvera à tout jamais dans l’histoire du Sénégal. Puisse Le Seigneur rendre douces, tranquilles et prometteuses les pensées de Macky Sall en les posant sur les héritages de ses prédécesseurs. L’heure est grave. Très grave. Tout un peuple a le cœur qui bat ! Penser préserver la démocratie et non l’appliquer, serait la pire des lèpres et faillites politiques. Cessons de faire de la politique « un exercice pour sac à malices ». C’est ensemble, pouvoir et opposition, que nous devons rebrousser chemin, car nous sommes un même pullover et tirer le fil c’est défaire tout le pullover ! En Afrique, ne faisons pas du Sénégal une piteuse banlieue. Nous sommes un pays insubmersible ! Nous sommes une grande et belle étoile ! Ne l’éteignons pas !
Celui qui appelle au dialogue est déjà installé dans la voie de la paix, peut-on lui céder. Il porte d’avance une responsabilité que ceux qu’il appelle à le rejoindre autour de la table n’ont pas affirmé encore. Mais que l’on ne lise point ni faiblesse, ni peur chez celui qui invite. Ceux qui répondent à l’appel doivent également y aller avec la paix pleine le cœur. Mais d’eux aussi, que l’on n’attende point ni faiblesse, ni peur, ni compromis coupable. Qu’il soit partagé et compris qu’un président de la République ne doit pas être humilié et abaissé à une charge de charretier. Une opposition ne doit pas être bravée, humiliée, réduite à une charge de barman. Tous ceux qui seront autour de cette table du dialogue portent le même nom, le même drapeau, le même parti, la même dignité : Sénégal !
Apprenons que le pouvoir comme l’opposition sont comme « les deux faces d’une pièce de monnaie. Ils ne peuvent pas se regarder en face, mais ils restent quand même ensemble » puisqu’ils habitent le même Sénégal et servent le même Sénégal. Ne serait-ce que pour cette raison, le dialogue doit être possible ! Si Macky Sall réussit son dialogue, « il sera heureux. » S’il ne le réussit pas, « il deviendra un philosophe ». Il n’existe pas d’un côté ceux qui veulent le dialogue et de l’autre ceux qui le rejettent. Il n’existe que ceux qui croient et ceux qui doutent. L’Homme politique est insoluble ! Il vient d’être classée comme la seule espèce humaine menacée dont on souhaite l’extinction, disent des scientifiques !
Question anecdotique : si dans une course, vous arrivez à dépasser le 2ème qui est devant vous, vous finissez à quel rang ? Certainement pas 1er ! Vous êtes classé 2ème tout simplement, car il vous restait encore à dépasser le 1er qui est toujours devant vous. Pour dire que le SÉNÉGAL sera et restera toujours et pour toujours le 1er . Tout Chef d’État est un éternel second. Tous, nous servons d’abord le Sénégal. Tous nous partirons. Le Sénégal restera. Le chant glorieux ou maudit du Chef qui l’aura servi ou trahi, restera aussi et pour longtemps. Avec le temps, tout se paie ! « Seuls vivent les morts dont on chante le nom », écrit Senghor ! Toujours se rappeler de la prière de Moïse au Dieu Unique : » Si je n’ai pas grâce à leurs yeux, efface moi de l’histoire de mon peuple. »
Qui disait que les hommes politiques sont tellement pauvres qu’ils n’ont que l’argent et ne cherchent que le pouvoir ? Ils seraient aussi tous des diabétiques avec une seule insuline : les prébendes ! Vrai ou faux, changeons la donne ! Quittons le ring. Quittons la lampe à pétrole pour l’électricité afin que l’esprit gagne sur l’ignorance et le gain ! Puisse l’appel de ce dialogue être comme un appel vers Jérusalem où plusieurs religions célèbrent le même Dieu. Le Sénégal est notre Dieu Unique. Réinjectons du rêve dans ce pays porté à la souveraineté par un poète. Ensemble, sauvons notre pays en réussissant la plus savoureuse des salades de fruits à la table du dialogue, c’est-à-dire du respect mutuel, du consensus, de l’écoute, de l’affermissement de notre démocratie et de notre vivre ensemble ! Que personne ne rebrousse chemin ! Que personne ne soit chef de meute ! Fermez vos fourreaux ! Sortez de l’entre-soi ! Refusez de rétrécir votre cœur. Soyez ferme sur l’avenir du Sénégal. Pensez au peuple sénégalais ! Nous ne connaissons rien et il n y a rien qui soit plus cher que lui !