Entre nous….On ne vit sur cette planète terre qu’une seule et dernière fois. Nul ne peut prolonger ou raccourcir le temps prédéterminé pour cela. Entre les deux termes que sont la naissance et la mort, chaque être humain est libre de ses faits et gestes. Libre d’en assumer les responsabilités et donc d’en subir les conséquences. Après les paramètres de base que lui installent ses parents, par son éducation et l’instruction acquise au fil du temps par des structures telles que l’école, le daara ou, tout simplement face aux épreuves de la vie, chaque individu se prépare à interagir avec les autres membres de la société. Tout un système de convenances morales et sociales appelées traditions formatent nos consciences et forgent nos personnalités. A l’échelle de la nation, ces héritages sont encadrés dans un corpus de valeurs juridiques dont la Constitution est la charpente. C’est ce que l’on appelle la République. Au sein de celle-ci, des lois et règlements arbitrent nos conflits latents ou ouverts. Nos modes de conquête, de gestion et de transmission des pouvoirs sont définis et doivent être respectés par tous. A tout prix !
Car, tout cet édifice repose sur un seul socle : la confiance ! Un principe immatériel et non écrit qui cimente la cohésion de toute communauté humaine. Rien ne peut fonder une nation harmonieuse en dehors de la confiance, absolue et partagée, sur la solidité, mais surtout l’impartialité des Institutions. Celles-ci rassemblent et gouvernent notre communauté de vivre-ensemble librement consentie. En vérité, la nation et la République se fondent, principalement, sur la confiance. Elles se renforcent par la solidarité. Elles se nourrissent à la sève des bons comportements. Le respect mutuel et le traitement équitable devant les lois canalisent les violences et les contiennent.
Cela étant dit :
– Qui ne sent, dans notre pays le Sénégal, une remise en cause périlleuse des équilibres fondateurs de notre nation ? A tous les nivaux. Et même sur des sujets qui avaient été portés à la dimension sacrée. Par exemple, les relations inter-ethniques séculaires, sources de parentés à plaisanterie qui nous font rire, les uns des autres, dans la bonne humeur et la joie ? Des rires qui tissent, au fond des cœurs, des fils lumineux de fraternité consentie.
– Qui ne sent, aussi, la défiance montante à l’endroit des pouvoirs régaliens, et notamment de la Justice dont les décisions sont de plus en plus contestées et les auxiliaires désignés à la vindicte populaire ?
– Qui ne constate un morcellement de l’autorité qui profite aux esprits, malfaisants et malveillants, qui capturent l’intérêt général au profit de leurs agendas cachés ? Toute cette rage à s’emparer des ressources publiques au profit de la cupidité sans limites de certains…Nul besoin de nommer les gens. Nommons les choses et chacun se regardera au miroir de ses propres turpitudes…
Alors ce matin, en vous rasant ou en vous maquillant, prenez le temps de vous mirer… Prenez le temps d’évaluer vos faits et gestes, apparents ou cachés et définissez-vous : être parmi les justes en toutes circonstances ou louvoyer au gré de gains immédiats au péril de soi. En dépit de soi.
Parlons peu. Parlons bien.
La Justice doit être juste. Pour mériter notre respect. Le cas échéant, elle va perdre notre confiance. Définitivement !
La République doit être le reflet de la diversité de ses composantes. Aucun déséquilibre dans ce principe n’est tolérable.
La paix se fonde sur le respect mutuel. Le pouvoir et l’opposition ont la même dignité constitutionnelle. Veillons à donner à chacun la latitude de jouer son rôle et d’exercer ses droits dans toute leur plénitude.
Face à la stratégie de la terre brûlée, que ceux qui se ressemblent s’assemblent pour conjurer la montée des périls.
Au bord du chaos ? Reculons !