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La Confrontation, Macky/ Sonko, C’est Du Perdant-perdant !

La Confrontation, Macky/ Sonko, C’est Du Perdant-perdant !

 
Je rêve d’une réconciliation véritable entre Macky Sall et son principal opposant, Ousmane Sonko ! Le rêve, nous dit, le poète, fait vivre ! Il fait vivre surtout quand l’esprit est assiégé en permanence par le doute, l’angoisse, des lendemains incertains. Et je ne crois pas me tromper en clamant à la face du monde que les dix-sept millions de sénégalais, toutes classes d’âges confondues, rêvent de voir ce pays connaître enfin la paix des cœurs et des esprits.
 
Ce pays, à l’instar de la plupart des pays africains, est fragile ! Très fragile ! L’équilibre sociologique du pays, malmené par une crise économique sans précédent, ajouté à des tensions politiques qui ont fini de scinder le pays en deux se retrouve fragilisé; tout cela, dis-je, doit pousser les uns et les autres à faire dans la circonspection. Dans le discours mais aussi et surtout dans les actes !
 
De fait, il nous revient à chacun et à chacune d’œuvrer pour la paix. Et cette paix que nous convoitons tous et toutes, dépend en grande partie des deux hommes clés de notre système politique, à savoir le président Macky Sall et son opposant le plus coriace, Ousmane Sonko.
 
La quête de cette paix-là est d’autant plus impérieuse que le Sénégal, notre pays, est environné d’un cercle de feu aux ramifications et connexions difficilement maîtrisables. Quand les services secrets des pays les plus puissants au monde y perdent leur latin en cherchant à comprendre ce qui se passe au Sahel, à plus forte raison, les nôtres.
 
Dans ces conditions, est-il sage de continuer à jouer avec le feu dans des procès qui ont fini d’étaler à la face du monde leurs caractères politiques ? Ecoutons à ce propos l’excellent Boubacar Boris Diop qu’on ne peut soupçonner de parti-pris, marteler ses vérités dans une interview, largement relayée par la presse : 
 
« Le verdict est une preuve irréfutable du complot ourdi contre Sonko. Le tribunal s’est vu forcé de l’acquitter tant les charges contre lui étaient ridicules mais n’a pas osé le laisser libre car derrière il y avait une commande politique à honorer ».
 
Le mot est lâché : « commande politique !!! » Alors, attention !
Des indépendances à nos jours, je ne pense pas que le Sénégal ait vécu une crise aussi grave que celle qu’elle est en train de vivre. On a vu passer les événements de 1962 avec deux hommes, Dia Mamadou/Léopold Sedar Senghor, partis pour constituer le couple idéal à même de placer le Sénégal sur la rampe du développement, finir par se séparer du fait de divergences idéologiques et politiques profondes.
 
Cette querelle entre les deux hommes culmina au point que Senghor accusa Dia Mamadou d’avoir fomenté un coup d’Etat. S’ensuivit une crise institutionnelle d’une très grande gravité sans que pour autant les fondements symboliques qui garantissaient la pérennité de la nation sénégalaise ne soient ébranlés.
 
Mai 68, l’Etat, mis en place par Senghor se trouve au bord de l’effondrement avec des grèves ponctuées de violence dans les secteurs stratégiques du pays. Mais là aussi ce qui fait le charme de ce pays, à savoir la bonne entente entre les différentes ethnies, ne s’est pas trouvé rompu.
 
Ce bel équilibre qu’on a su préserver contre vents et marées, pourrait voler en éclats si nous n’y prenons garde. Et la politique dans sa version la plus négative et la plus hideuse est passée par là. Osons dire les choses telles qu’elles sont.
 
Dans cette affaire de mœurs qui empoisonne l’espace public depuis plus de deux ans et qui met en cause l’homme politique le plus populaire du moment, les citoyens sénégalais ont l’impression qu’on en veut à quelqu’un qui dérange. Les événements malheureux qu’on a vécus en 2021 et en 2023 en témoignent d’une certaine manière.
 
Mars 2021, le Sénégal bascule dans une furie destructrice difficilement imaginable dans un pays où on a toujours loué le caractère policé et tolérant de ses habitants. Et ce n’est pas tout, Juin 2023 : rebelote ! Des Sénégalais descendent en masse dans les rues suite à l’annonce d’un verdict défavorable à l’opposant Ousmane Sonko.
 
Ces événements tragiques avec leurs lots de morts, de blessés, de biens matériels saccagés, ont mis l’économie du pays, tous secteurs confondus, en apnée.
 
Mais plus grave, la situation a révélé une profonde déchirure dans le tissu social. Des ethnies qui vivaient en parfaite harmonie, commencent hélas à cultiver une certaine méfiance entre elles.
 
Au fait, les ressorts sociologiques sur lesquels ce pays s’est jusqu’ici arc-boutés, sont fortement ébranlés par les turbulences vécues ces dernières années. Combien d’analystes ou d’observateurs lucides n’ont pas manqué de sonner l’alerte ? Et malheureusement, on ne les a pas écoutés.
 
N’empêche qu’il faut continuer encore et toujours à parler même si certains, goguenards, peuvent faire dans la raillerie : « Encore un rêveur pour penser que ces deux là -Macky Sall et Ousmane Sonko- peuvent se retrouver autour d’une table vu le mur de méfiance, d’incompréhension voire de h…qui les sépare ». Il est temps, à mon humble avis, de trouver un schéma dans lequel il n’y aurait ni perdants, ni gagnants, et qui pourrait enfin remettre le pays au travail.
 
Cette direction dans laquelle je pousse et depuis toujours, ne trouve malheureusement pas l’agrément de certaines personnes. Normal, me direz-vous !
 
Ces esprits qui sont dans la logique du jusqu’au-boutisme, vous disent que dans cette affaire Sonko, il faut éviter de créer un précédent dangereux en n’appliquant pas le verdict de la justice.
 
Mais ces gens, oublient-ils que la justice est donnée au nom du peuple ? Oublient-ils encore que la justice, si compétente soit-elle, ne peut avoir raison sur tout un peuple ?
 
Le peuple, dans son écrasante majorité, a déjà blanchi Sonko. C’est cela la vérité ! La vérité historique ! Fort de ce qui précède, je crois savoir que l’idée émise par l’éminent juriste Doudou Ndoye, doit être saisie au bond pour une sortie de crise définitive.
 
Au fait, les Sénégalais ont trop souffert de cette affaire, Sonko/Adji Sarr. Sachons dès maintenant, en nation responsable qui assume ses erreurs, dépasser cette page tragique et douloureuse de notre histoire.
 
Les Sénégalais souffrent ! Et terriblement ! Cheikh Yérim Seck qu’on ne peut considérer comme un anti-Macky, dans un débat épique, qui l’a opposé à Oumar Seck Ndiaye, un monsieur que je venais de découvrir et qui m’a laissé une forte impression, disait ceci : « Les Sénégalais sont fatigués ! Des jeunes de plus en plus nombreux, vivent dans le chômage et ne voient poindre à l’horizon aucune perspective d’avenir sérieuse. » Ce regard que CYS porte sur la situation du pays, qui peut le contester ? Personne !!!
Dès lors, il faut s’attaquer aux fondamentaux sans lesquels aucune nation n’est viable.
 
Tout compte fait, la clé de la résolution des problèmes que nous vivons présentement, se trouve entre les mains du président Macky Sall. Pas ailleurs !
 
C’est vrai que la posture qui est celle du président Macky n’est pas facile parce que dans son entourage, il y a des va-t-en guerre qui lui suggèrent d’en découdre avec Sonko. Idem chez Sonko !
 
Je crois savoir que ceux ou celles-là qui indiquent au président Macky Sall la voie de la confrontation, sont ses pires ennemis. On ne peut pas réellement aimer quelqu’un et le pousser à une confrontation à l’issue incertaine. Attention !!!
 
Quarante-six (46) jeunes, tués entre Mars 2021 et Juin 2023, nous dit un journal de la place. C’est trop ! Qu’on n’en rajoute pas ! La belle réputation du Sénégal, vitrine de la démocratie en Afrique, commence à craqueler gravement, au point que certains amis du Sénégal s’inquiètent !
 
Partageons l’inquiétude de ce compatriote, El Hadj Gorgui Wade Ndoye, journaliste accrédité auprès de l’ONU, Genève : 
 
« En me rendant à l’ONU, le lendemain pour couvrir la 111e session de la conférence du travail…J e croise le regard de la délégation guinéenne. L’un d’eux, un ami avec hésitation, m’interpelle : « Mais. Qu’est-ce qui se passe ? On n’attendait pas ça du Sénégal ! »
 
Le lendemain, c’est au tour d’un malien de lui lancer ces mots terribles : « Si le Sénégal tombe, c’est toute l’Afrique notamment francophone qui tombe ! » Je tressaillis, je sais de quoi il parle, dixit El Hadj Gorgui Wade Ndoye.
 
Comme vous le voyez, monsieur le président : l’heure est grave ! C’est pourquoi, l’histoire, LA GRANDE HISTOIRE, attend de vous que vous surmontiez tous les affects qui tirent l’homme vers le bas pour vous élever à la hauteur des espérances de tout un peuple, à savoir faire la paix avec votre principal adversaire politique.
 
Du coté de Sonko comme de votre côté, il y a lieu que vous fassiez des efforts pour dépasser toutes ces incompréhensions qui ont fini de créer une barrière entre vous. Ce n’est nullement de la faiblesse que de tendre la main à l’autre. C’est là, il me semble, la marque des grands hommes.
 
Je dois conclure et c’est pour remercier de vive voix, les Alioune Tine, Pierre Goudiaby Atépa et tous les autres qui, dans l’ombre, se battent inlassablement pour faire triompher encore le génie sénégalais, capable dans les moments de doute et d’incertitude, de ramener la paix des cœurs et des esprits. Que tous ces hommes et femmes, magnifiques de grandeur et de beauté intérieure et qui s’activent pour prêcher la bonne parole, que tous ces grands messieurs sachent qu’ils ont la reconnaissance éternelle des dix-sept millions de sénégalais.
 
El Hadj Mansour Mbaye, communicateur traditionnel, a l’habitude de marteler ces mots : « Chaque sénégalais doit veiller à ne jamais compromettre la cohésion sociale, ni par la parole, ni par les actes. Le Sénégalais est connu pour sa propension à dire de belles choses et à faire de belles choses. »
 
Que les autres – tous les autres – qui véhiculent un discours incendiaire en portent la responsabilité et devant Dieu et devant les hommes.
 
Que dire encore sinon convoquer ces mots sublimes, marqués du sceau de la lucidité et signés du poète Amadou Lamine Sall. Que ces mots retentissent dans la conscience de tous les chefs d’Etat africains et autres futurs dirigeants de ce continent et soient source de méditation pour eux : 
 
« Nous voudrions ici, de cette tribune, dire aux chefs d’Etat de notre cher continent : aidez la démocratie à se construire ; si elle est construite, consolidez là ; si elle est consolidée, renforcez là ; si elle est  renforcée, protégez là ; si elle est protégée, garantissez là de sorte que même contre vous, et après vous, elle tienne comme force de loi ! Aidez-nous enfin à ne pas céder à la malédiction d’une insoutenable incapacité à nous développer. Nous pouvons et devons vaincre : « le mauvais infini » ! in DEFENSE DE SE TAIRE, TOME 1 Culture, Enracinement et ouverture, éditions feu de brousse, 2eme trimestre, 2022, Dakar.
 
Voilà qui est excellemment bien dit ! Evitons de tomber dans les excès ! Faisons la paix si nous voulons avancer. Je ne cesserai de le dire. Si l’Afrique du Sud, post apartheid n’a pas basculé dans la violence, elle le doit grandement à un homme qui a su s’imposer des limites et les imposer à ses proches. Mais bon, n’est pas Mandela qui veut !
 
La maestria de Nelson Mandela en politique et qui a ébloui le monde, c’est cette force morale qui lui a permis de vaincre la haine, les rancœurs, le désir de vengeance. Plaise à Dieu que ce grand monsieur qui a honoré le genre humain et dont l’HISTOIRE s’honore, inspirer les sénégalais de tous bords. Ils en ont grandement besoin.
 
Monsieur le président Macky Sall, faites preuve de longanimité en commençant d’abord à libérer tous les détenus à qui on reproche des délits d’opinion, afin qu’ils puissent passer la Tabaski en famille. Ce serait là un acte majeur en faveur de l’apaisement !
QUE DIEU SAUVE LE SENEGAL !
 
Fait à Pikine le 18 /06/2023
Madi Waké TOURE, Assistant Social, Conseiller en Travail Social
tmadi70@yahoo.fr
 
 


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