Avec vous, le Sénégal ouvre une nouvelle page de son Histoire : il y a le 4 avril, date de l’accession de notre cher pays à la souveraineté internationale. Désormais, dans l’esprit de tous vos compatriotes, et pour la postérité, il y aura cette date du 3 juillet 2023.
Votre Peuple attendait, les yeux rivés sur vous et sur ses écrans, votre prise de parole, au lendemain de la Tabaski et de votre retour des Lieux saints.
Dès l’entame de votre adresse à la Nation, vous avez tenu à rappeler, en même temps que votre état d’âme, votre posture et vos missions : «C’est en forte conscience des responsabilités qui m’incombent que je voudrais m’adresser à vous, ce soir, en ma qualité de garant du fonctionnement régulier des institutions, de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale.»
La juriste que je suis, saisit la pleine portée de ces mots dont tout chef d’Etat tire la légitimité de son pouvoir. Et c’est bien, ce soir du 3 juillet 2023, la posture de chef d’Etat qui est votre première source d’inspiration, qui vous a amené à insister, d’entrée de jeu, sur la priorité qu’est pour vous la stabilité de notre pays, le Sénégal. En homme qui cherche et a toujours recherché le dialogue et la paix, vous vous êtes mis à l’extrême opposé de ce et de tous ceux qui auraient ou ont eu un malin plaisir à déstabiliser le Sénégal, en cherchant à instaurer au quotidien, le règne de la violence, de la terreur et l’exercice illégal de la force.
Tous vos compatriotes, disais-je, avaient ce soir du 3 juillet, les yeux rivés sur vous, les oreilles attentives, soucieuses de ne rien rater de vos propos, et c’est avec sérénité, assurance et conviction que vous avez analysé le vécu quotidien de votre Peuple : «Le contexte est difficile, les inquiétudes, les angoisses sont là. Mais je sais que le Peuple sénégalais a les ressources spirituelles et culturelles, traditionnelles, sociales pour transformer ces moments d’épreuves en une chance pour la paix.»
C’est pleinement conscient de cette gravité de l’heure que, suivant l’exemple de vos trois prédécesseurs et à l’instar de tous nos leaders historiques africains confrontés à de semblables grands défis, que vous avez trouvé et dit les mots qui ont eu un effet magique. Et notre presse de s’envoler dans des UNE pleines d’éloges :
-«Macky Yewwina askan wi» (Macky libère le Peuple» (WalfQuotidien)
– Macky au panthéon des grands du monde (L’As)
– Macky, quelle grandeur ! (Le Soleil)
Vous avez exhibé les fondements de vos actions d’Homme d’Etat : «J’ai un code d’honneur et un sens de ma responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole.»
Une telle confidence est un appel à relire votre parcours de vie, depuis votre enfance, dans les différentes villes et régions du Sénégal où vos parents vous ont conduit, faisant de vous le ciment des ethnies de notre pays : un vrai Pulaar inséré chez les cousins Sérères qui lui donneront la compagne de sa vie, Marième Faye…
Excellence, Monsieur le président de la République, «Gacce ngalama» !
Vous avez redonné éclat et prestige au Sénégal, que beaucoup, à l’échelle de la planète, étaient prêts à vilipender. Vous, le récent président de l’Union africaine, avez administré à vos pairs une leçon de bonne gouvernance et de démocratie, fermant les bouches qui se délectaient de pouvoir traîner dans le mépris notre chère Afrique, continent où éclosent et prospèrent des tyrans politiques.
Et nos éminents artistes, Youssou Ndour et Baba Maal de s’exclamer, quasiment à l’unisson : «Tu viens d’honorer tout un Peuple et toute l’Afrique.» «Par cet acte de haute portée, vous honorez le Sénégal et l’Afrique.»
En affirmant haut et fort : «Mes cher(e)s compatriotes, ma décision, longuement et mûrement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024.» Vous avez provoqué un déferlement d’émotions et de réactions qui sont, vous le reconnaissez vous-même, des marques «d’admiration, de confiance et de fidélité sincères».
Et les uns et les autres, nous avons frémi, pleuré, gémi, hurlé de surprise, certes, mais aussi et surtout, de fierté !
Vous nous permettez, Excellence, cher Macky Sall, de vous dire toute notre affection, notre attachement indéfectible, à vous et à notre Présidente, Marième Faye Sall. Avec beaucoup de discrétion et d’efficacité, elle vous appuie, à sa manière, en venant en aide aux populations qui en ont le plus besoin. Nous l’avons vue, dans les quartiers et maisons inondés, au début de votre premier mandat. Nous savons qu’à travers l’action de sa fondation, Servir le Sénégal, elle pourrait à juste titre, reprendre votre propos : «Le Sénégal dépasse ma personne.»
Une belle devise pour tous, Sénégalaises et Sénégalais.
Maître Nafissatou DIOP CISSE
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