Il y a 10 ans, en août 2013, après un processus d’échanges et de pratiques communes locales et nationales, Ferñent et des doyens militants historiques du PAI fusionnaient dans Yoonu Askan Wi issu d’une séparation au sein de And Jëff entre les révolutionnaires et les capitulards de la lutte des places dans les gouvernements libéraux néocoloniaux. En rompant ainsi le cycle infernal de la division historique au sein de la gauche, plus encline à se ranger derrière les libéraux ou les sociaux libéraux, cette fusion enclenchait la marche vers l’unité des révolutionnaires de la gauche historique sans et contre l’opportunisme.
En 2016, deux ans après la naissance du parti patriotique de la jeunesse, Pastef, contre le népotisme de la mal gouvernance gabegique, corrompue et la soumission servile aux impérialistes, était lancé le débat interne à Yoonu Askan Wi pour l’unité organique du camp patriotique contre le pouvoir libéral (APR) et social libéral (BBY/PS/AFP) néocolonial.
2017 fut la première participation du camp patriotique aux élections législatives dans le cadre de la coalition Ndawi Askan Wi qui a préfiguré et préparé la présidentielle 2019, avant son élargissement à d’autres composantes de l’opposition lors des locales dans la coalition Yewwi Askan Wi et des législatives étendant le front électoral à la coalition Wallu en 2022.
Effrayé par le score de 16 % à la présidentielle 2019 et la courbe ascendante à grande vitesse de l’adhésion populaire, en particulier de la jeunesse, qui ne cesse de monter, le gouvernement de Macky/APR/BBY, qui avait sous-estimé Pastef jusqu’ici, s’est mué en dictature de plus en plus ouverte pour casser par des atteintes liberticides gravissimes la dynamique de la conquête électorale du pouvoir par le camp patriotique.
Le pouvoir de la seconde alternance libérale, ayant vu l’hégémonie culturelle de la « mondialisation libérale » s’effondrer sous les coups de la montée en puissance du patriotisme souverainiste impulsée par Pastef, les gauches révolutionnaires, les alter ou anti libéraux et les activistes anti-impérialistes, se lance dans une fuite en avant répressive en bafouant toutes les lois et la Constitution du pays. Macky/APR/BBY piétinent les droits individuels et collectifs et érigent l’arbitraire et l’illégalité par une soumission au vu au su de tout le monde de pouvoir judiciaire en plus d’une utilisation administrative de la police et de la gendarmerie voire de l’armée sans aucune base légale pour interdire Pastef, mettre en prison le candidat Sonko après l’avoir séquestré à domicile et embastiller près d’un millier de membres de ce parti ainsi que des journalistes, des activistes, des médecins, des avocats, des citoyens.
TOUT SE PASSE COMME SI IL NE RESTE PLUS A CE POUVOIR FASCISANT QUE LA FORCE BRUTALE EN DEHORS DE LA LOI POUR EMPÊCHER L’INEXORABLE CONQUÊTE DU POUVOIR PAR LES URNES DE SONKO ET DU CAMP PATRIOTIQUE.
En outre, tous les discours sur « la république, la nation, l’unité nationale, l’intégrité territoriale » ne peuvent effacer la terrible et dangereuse impression qu’une des dimensions de la tentative d’éliminer Sonko de la course présidentielle est le refus d’un « président d’origine casamançaise ».
Mais ce faisant, cette dictature s’embourbe dans des impasses :
politique parce que le rejet populaire est d’autant plus massif,
ethniciste parce que les tueries par balles apparaissent facile en Casamance sans compter les paroles ethnicistes,
judiciaire parce que tous les complots des procédures, des mandats de dépôts, des contrôles judiciaires et des verdicts iniques, même l’arbitraire de sa mise à l’arrêt et de la dissolution administrative de son parti ne le rendent nullement inéligible jusqu’ici,
répressive parce que le pouvoir est responsable du recours aux nervis, du nombre indéfini de morts, des tortures, des blessés et la résilience du peuple dans sa résistance continue de se manifester de diverses manières dans le pays et dans la diaspora et
diplomatique parce que les masques de la « démocratie sénégalaise » tombent aux yeux de l’opinion publique africaine et internationale sous les coups de boutoirs de l’injustice tyrannique.
Ce pouvoir a perdu toute crédibilité même pour les enfants, chaque sortie des ministres ou thuriféraires de ce régime vomi fait automatiquement faire un bond de sympathie à Sonko et au camp patriotique. Les tentatives de construire une image médiatique de « violent, terroriste, de jihadiste, d’atteinte à la sûreté de l’État, voire à l’intégrité de la nation » est perçues comme autant de balivernes pour benêt tout comme le silence voire le « coude » présidentiel sur les scandales qui n’en finissent pas d’éclabousser les gouvernants à tous niveaux épinglés par les rapports des corps de contrôles de l’État (OFNAC, IGE, IGF, Cour des Comptes, etc.).
L’évolution du rapport des forces durant les 7 mois qui nous séparent de la présidentielle au-delà de la violence et les mensonges de l’État hors la loi pour justifier l’injustifiable met en jeu à la fois la résistance constitutionnelle du peuple et le cul de sac qu’est l’imbroglio diviseur que sera le choix de son candidat successeur dans l’APR. Comment ne pas constater le silence bruyant des autres partis couchés de BBY prêts à avaler tout ce que leur servira Macky Sall après sa renonciation qui prend des allures de préparation d’un wax waxeet par la recherche du chaos et voire même de la guerre françafricaine contre le vaillant peuple du Niger.
La bataille pour la candidature de Sonko est menée jusqu’au bout tout en gardant un regard lucide sur l’évolution du rapport des forces dans la lutte pour stopper l’empêchement arbitraire et illégal à sa participation à la présidentielle du 25 février 2024.
Mener cette bataille juste à le double objectif suivant : œuvrer à chasser par les urnes ce pouvoir fascisant tout en gardant le cap sur l’impérieuse nécessité de sauver, si on ne peut le faire autrement, le projet patriotique par une transition qui devra mettre le pays sur les rails de l’État de Droit pour réparer les terribles injustices infligées par Macky/APR/BBY à Sonko, Pastef, au camp patriotique dans son ensemble et au peuple, en particulier la jeunesse héroïque dont on n’oublie pas les martyrs. Le pouvoir moribond de la seconde alternance libérale néocoloniale veut pousser au boycott de la présidentielle par l’actuelle violence arbitraire de l’État hors la loi pour n’avoir comme « adversaire » que ceux qu’aura choisi le président Macky Sall. Gagner la candidature de Sonko ou le cas échéant présenter une candidature de transition est une arme entre les mains de Sonko lui-même et le camp patriotique pour déjouer le piège de Macky/APR/BBY.
La victoire est au bout de la persévérance dans l’effort durable pour que triomphe la souveraineté nationale.
10/08/23
Diagne Fodé Roland