Difficile de savoir de quel bord se ranger : diplomatie ou action guerrière ? Le meilleur est de privilégier le dialogue si la junte y adhère et il serait souhaitable qu’elle y adhère. A défaut, s’il faut agir, agir en faisant d’un coup trois coups : libérer à la fois le Mali, le Faso, la Guinée Conakry ! Ce serait plus juste, plus équitable et plus… économe !
Mais le dialogue est la voie la plus sage, la plus consensuelle. La vérité est que la CEDEAO s’y est prise tard, très tard en regardant faire tous ses coups d’État militaires ! L’Union Africaine de même ! Un gâchis et une incompétence sans nom !
Pourquoi le Niger, tout de suite, serait le seul à être libéré et pas les autres, tous les autres ? Complexe, difficile à comprendre ! Pourquoi subitement toute cette hâte et ce besoin de libérer l’Afrique des coups d’État militaires ? Pourtant c’est cela le bon réflexe mais il semble venir un peu tard ! Oui, il n’est que temps d’arrêter les appétits militaires en Afrique mais il n’est que temps également pour les pouvoirs civils de mettre un arrêt à leur appétit de pouvoir et de richesse !
Si les militaires Nigériens donnent l’exemple en regagnant les camps militaires et laisser le choix du peuple s’imposer, nous aurons gagné avec un retour des civils ! Si la CEDEAO réussit son action de reconquête du pouvoir parla force sans sacrifier ni Bazoum ni le peuple nigérien, ni une jeunesse érigée en rempart, tant mieux ! Elle aura gagné et rattrapé son insuffisance et son incompétence constatée par tous !
L’essentiel pour la CEDEAO est d’éviter l’échec de la reconquête du pouvoir par la force ! Ce serait une véritable catastrophe de plus dont nul ne connait les conséquences ! Que la CEDEAO mesure tous les risques de son intervention militaire. Que les putschistes mesurent tous les risques de leur refus insensé et orgueilleux du rejet du dialogue !
Le coup de gueule de mon Président, le Président Macky Sall, relève sans doute d’une vision, d’une très longue vision, que c’est maintenant qu’il faut libérer l’Afrique des coups d’État militaires. D’aucuns peuvent dire mais pourquoi le pense-t-il seulement maintenant avec un tel agacement ? A toute chose son heure ! Sa visite récente chez Poutine et son échange aigre-doux avec l’actuel Président putschiste du Burkina Faso, ont dû le convaincre de vaincre le mal, c’est-à-dire d’arrêter d’accéder au pouvoir par les armes !
Prions ? N’avons-nous pas trop prié ?
Agissons plutôt pour trouver la sortie la meilleure, la plus humaine, la plus efficace et la plus utile pour le Niger et son peuple. Il est temps que le berceau de l’humanité, notre Afrique si belle et si ardente, soit le soleil du cœur !
Par Amadou Lamine SALL
Poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Lauréat 2023 du Grand Prix de Poésie Africaine