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Le Mandat à Cinq Ans, Une Fausse Piste Pour L’afrique ! 

Faut-t-il cesser de parler de quinquennat ou de septennat sachant qu’en Afrique, la durée du mandat importe peu ? Ceux qui répondent oui à cette question forgent leur conviction sur la tendance de certains présidents à manipuler la Cons­titution dans le but de s’éterniser au pouvoir.

D’autres comme moi vous diront qu’il ne faut jamais abandonner la recherche de solutions pour la stabilité de nos institutions.

Survol des mandats de 1963 à 2023

Senghor a été élu quatre fois consécutives pour un mandat de cinq ans. Après vingt (20) ans de règne sans partage, il cède le pouvoir en 1981 au Président Abdou Diouf, qui restera dix-neuf (19) ans au pouvoir. Les élections de1988 et 1993 ont connu de vives contestations. A partir de 1993, le mandat de cinq ans passe à sept ans.

En l’an 2000,  Me Abdoulaye Wade gagne l’élection présidentielle et ramène, à partir de 2001, la durée à cinq ans sous la pression de la Société civile. En 2008, il fait volte-face en signant le retour du septennat.

Fort de son expérience, il avait compris que là résidait la solution pour sortir de terre les gros investissements. Au lieu de bien expliquer les fondements  de son choix, il préféra, en 2012, tenter le forcing du troisième mandat et se heurta à la volonté du Peuple.

Son successeur, le Président Macky Sall, réintroduit par référendum le quinquennat conformément à sa promesse électorale. Une fois en exercice, conscient de l’avantage et de la nécessité du mandat à sept ans pour la réalisation de ses projets, il opta pour l’application de ce que la Constitution lui permettait en repoussant la date des élections de 2017 à 2019, au détriment de ce qu’il avait promis.

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Conflits entre pouvoirs et oppositions

Le mandat à cinq ans a souvent été une impasse pour les régimes démocratiques en Afrique. Les dérives des régimes illimités ou à vie nous ont peut-être poussés à adopter prématurément ce modèle occidental qui ne donne pas chez nous les résultats attendus.

Il est à l’origine de graves conflits d’intérêts entre les présidents en exercice et leurs opposants directs qui aspirent à accéder au pouvoir. Les feuilletons Wade-Idy, Gbagbo-Ouat­tara et Macky-Sonko l’illustrent parfaitement. Ces mortels combats ont engendré de profondes blessures aux pays respectifs.

Le temps des gros œuvres n’est pas celui des finitions ! 

L’Europe a atteint un niveau acceptable de développement avant de passer à la cinquième vitesse. L’Afrique veut sauter les étapes. La France n’a commencé à réduire la durée du mandat de sept (7) à cinq (5) ans qu’à partir de l’an 2000. De 1873 à l’an 2000, donc durant plus d’un siècle, tous les présidents de la France ont été élus pour un mandat de sept (7) ans. C’est donc clair qu’elle ne s’est décidée définitivement à réduire la durée qu’après avoir assuré son passage du sous-développement au développement effectif. Là-bas, l’agriculture, l’industrie, la santé, l’éducation, les infrastructures, le commerce, les services, ont tous atteint leur vitesse de croisière avant la fin du 20ème siècle. Le temps pour réaliser les gros œuvres du bâtiment à construire n’est pas celui des finitions ! L’Afrique doit comprendre cela et se donner le temps qu’il faut pour sortir d’abord du sous-développement.

Un obstacle pour relever les défis du développement 

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Le mandat à cinq ans est un fléau qui ne fait qu’aiguiser l’appétit des gouvernants et réduire le temps destiné à relever les défis du développement. Une fois élu, il faut au moins un an et demi pour chercher sa voie, un an et demi pour présenter un programme définitif et les deux ans qui restent pour préparer la prochaine élection, rempiler légalement par les urnes, ou garder le pouvoir par des astuces constitutionnelles ou anticonstitutionnelles.

A quand alors le temps pour les réalisations ?

Conclusion

Je reste persuadé que le quinquennat est un système inadapté pour l’Afrique.

A mon avis, la solution est un mandat de sept ans limité à deux.

A défaut, compte tenu de la tendance générale à vouloir limiter les deux mandats à moins de douze ans, un premier mandat à sept ans qui s’impose suivi d’un second à quatre ans me convainc le plus. Tant que l’Afrique  ne trouvera le système  électoral adapté, elle n’échappera ni aux régimes dits démocratiques à tendance despotique, ni aux régimes militaires si craints, mais quelquefois salutaires. Hélas.

Cheikh Bamba DIOUM

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