La destinée du Sénégal méritait mieux qu’un coq’o…falo…la poule a pondu
L’avenir de notre pays s’est-il joué sur un désinvolte « Sekho…Falo…Guinar bou nenn ?
Le Sénégal et les Sénégalais, entraînés et conditionnés par les journaux de notre pays ont retenu leurs souffles dans l’attente, irrespirable du choix présidentiel devant indiquer aux Sénégalais l’homme sur lequel reporter leurs suffrages le 25 février 2024.
La fumée blanche a surgi des fenêtres du palais de notre République, sous les caméras partisanes de notre RTS, et les manants de Ndoumbélane se sont écriés : « Habemus Candidam »! Quelle erreur de perception, a commis ce pouvoir sur la fin que d’avoir sérieusement pu penser qu’un candidat choisi et désigné par le chef de l’État serait préféré aux candidats audacieux et volontaires, qui certainement animés de valeurs et d’un patriotisme sans majuscule prétentieuse et superflue, seraient plus attrayants et attractifs, qu’un messie de connivence.
Il convient d’abord de préciser qu’en 2012, si Macky Sall a été élu, c’est qu’il n’avait justement pas été désigné et que seuls son courage et son audace avaient alors concouru à son indiscutable triomphe. Cette réflexion qui pointe avec sagacité cette particularité de la désignation devrait nous faire comprendre que toute cette agitation mystérieuse autour du choix de Macky Sall pour tel ou tel homme devant mener sa coalition au combat électoral n’était en fait que grossière manipulation des populations auxquelles il fallait faire croire que des fenêtres du palais de la République sortirait la fumée révélant le sauveur de notre Sénégal.
Nous ne devrons jamais oublier que l’élection présidentielle n’est que la rencontre d’un homme avec son pays et qu’il est préférable de choisir l’homme volontaire, audacieux et ambitieux pour son pays que celui dont l’unique mérite aura été d’avoir été choisi par celui qui, ayant ouvert la grande porte de l’histoire, risque de voir celle-ci se refermer en cas de défaite de l’homme qu’il aura eu à désigner, dans la douleur certes, mais en toute responsabilité. C’est là que le choix de Macky Sall est dangereux pour lui. Et pour notre pays que nous avons tous en commun, le Sénégal. Les enjeux cruciaux et colossaux qui sont proposés aux hommes et aux femmes désireux de présider à sa destinée, commandent à leur raison que notre pays est au-dessus de leurs vénielles et souvent vénales ambitions.
Une élection présidentielle n’est pas un concours de Miss ou de monsieur Univers
Quel est-ce Sénégal qui est considéré par tous ces énergumènes et farfelus, comme étant tombé si bas et vierge de toute grande histoire pour que tout ce monde biberonné au buzz puisse s’autoriser, parce que s’étant fabriqué de vagues états de services ou des titres académiques bidons, à se porter candidat à la présidentielle?
La pratique politique est viciée dans ce pays par des chômeurs professionnels ou des gens qui n’arrivent pas à se réaliser et qui trouvent que la politique reste le moyen le plus rapide ou le plus commode pour accéder à l’honorabilité sociale et à ce qu’ils considèrent comme des richesses qu’il convient de se partager.
Le stratagème est simple, il a fait le lit de nos déboires actuels et tous ces candidats-bouffons ne le sont que pour pouvoir s’asseoir à une conférence de leaders supposés, participer à investir un candidat et bénéficier d’un retour d’ascenseur une fois que celui-ci remporterait l’élection présidentielle. Ce système qui a fini de mettre le Sénégal sous la coupe réglée de politiciens professionnels, a permis à des personnes d’être nommées à des emplois publics sans le moindre mérite, ni qualification professionnelle. C’est ce qu’on appelle « Le bal des tocards ». Ne perdons donc pas de temps à en dresser la liste et regardons plutôt quels hommes sont animés de cette flamme qui attirerait les Sénégalais à se laisser imprégner par leur audace et leurs propositions nouvelles et pour le coup entraînantes vers le choix qui nous est offert de pouvoir enfin et pour la première fois, élire un homme au lieu d’avoir à le chasser comme à l’accoutumée.
Quand va-t-on sortir de cette singulière incongruité qui veut qu’au Sénégal, nos hommes politiques soient toujours plus riches que les entrepreneurs, capitaines d’industries, et chefs d’entreprises qui font le PIB de ce pays ? Hormis la réserve faite sur le modus operandi de sa communication qui donnait l’impression que les informations publiées ça et là lors de sa mise en orbite politique, étaient plus du ressort des services commerciaux des organes, journaux, radios et télés en question, il est ahurissant que madame Anta Babacar Ngom ait pu débouler dans cet espace politique bruyant et dédié seulement au brouhaha qui empêche d’aller dans la profondeur des choses et susciter une certaine curiosité de la part des Sénégalais, saoulés par les concours d’incurie proposés depuis des décennies par une classe politique à bout de souffle et surtout d’idées propres à redonner le goût du rêve à nos filles et fils, qui ont fait de l’Atlantique et de la méditerranée un sinistre et funeste mausolée, que leurs incantations ont contribué à peupler de cadavres.
Un Désir de rêver au possible est une ambitieuse exigence
Le vainqueur de la tombola électorale organisée par Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba, désigné plus pour avoir dans l’opinion l’image d’un homme déjà richissime, donc de ce fait rassurant pour les Sénégalais dopés au « tekki coûte que coûte », peu en ayant importé les moyens, devra proposer au peuple Sénégalais un allant plus sexy et moins engoncé dans ses boubous qui semblent raidis par on ne sait quelle gaine, et conjurer le sort contrariant qui ne l’a pour l’instant fait goûter qu’à d’amères défaites électorales.
Le premier de ses panaches à nous proposer serait de démissionner de la Primature et d’aller éprouver ce risque et ce bonheur d’établir un lien fort entre lui et les Sénégalais avec ses deniers propres, qui n’auraient pas l’odeur du coffre de la caisse noire qu’il viendrait fermer en quittant son poste. On peut dire que ça aurait vraiment « de la gueule ». Et voir le président de la République sortant, dans ses habits de directeur de campagne, manipuler les fonds propres de son ancien ministre, mis au service de la victoire de son camp, serait pour nous un plaisir de fin gourmet, à apprécier jusqu’à l’extase…
Ne nous laissons cependant pas duper par les rebellions des exclus et leurs mouvements de mentons, que « plouf-plouf pour plouf-plouf », ils méritent autant que le lauréat de vouloir présider à notre destinée.
Soyons sérieux un instant… Tous ces candidats aussi saugrenus que désinvoltes, dont pour l’instant n’ont eu pour seul mérite que d’avoir été nommés à des stations, comme on dit juteuses, et qui comme monsieur El Hadji Mamadou Diao, de son vrai nom, mais moins funky que le sautillant Mame Boye, qui a encore un Wikipédia en construction, qui a l’outrecuidance de nous dire publiquement et sans frémir de honte, après seulement quelques années aux Domaines, que ses enfants ont de quoi vivre jusqu’à leurs morts, donnent à l’image de la politique telle qu’elle est exercée chez nous, un goût à faire vomir. Ils vendront s’acheter des strapontins rédempteurs qui les mettront le moment venu à l’abri de poursuites en cas de reddition des comptes. Le virer c’est à la limite du mesquin, lui demander des comptes aurait été plus annonciateur de nouvelles conduites espérées du futur gouvernement qui est sensé accompagner Macky Sall vers une sortie que beaucoup de Sénégalais attendent glorieuse en avril 2024.
L’opposition aussi a des espoirs à semer, avec ou sans Ousmane Sonko, autour d’un commun désir de gouverner autrement, pour de nouveau faire revenir la concorde et le beau projet qui nous unissait d’un Sénégal en paix. Il faudra trier « les bons grains des ivresses du pouvoir », parce que tout ne se vaut pas et qu’il sera bientôt temps de considérer qu’il est urgent de remettre les pendules à l’heure, pour que les bonnes montres nous indiquent enfin la bonne et surtout la même heure.
Et plutôt que de regarder avec anxiété ce qui se passe dans cette Afrique turbulente, posons nos regards sur des pays comme le Bénin, le Ghana, où des hommes ont su prendre les risques nécessaires pour développer leurs pays, parce que sachant déjà ce qu’est un risque à prendre, comme ils en avaient toujours pris avec leurs propres deniers et leurs seuls enthousiasmes, guidés par la justice de leur management, scellé dans la foi, l’empathie et la hantise de la honte et de l’indignité. Ces hommes-là ont souvent la particularité motivante d’être nés avant la honte. Et ça change tout. Face à des hommes « choisis » et nés souvent après la honte, des senteurs de changements diffusés par des hommes nouveaux, peuvent renverser tous les plans prévus dans la connivence par des hommes qui ne s’étaient pas imaginé que le Sénégal était devenu, sans qu’ils ne s’en aperçoivent, un pays mature peuplé de vrais « nandités », dans le plus gratifiant sens du terme, « ceux à qui on ne la fait plus » et dont l’avenir ne se joue pas à « plouf-plouf ».