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Reporter L’election ? Un DÉlire Collectif

Ainsi donc, le collectif des candidats recalés de la liste définitive de l’élection présidentielle du 25 février 2024 a été reçu mercredi 24 au soir au palais par le président de la République.

Mais dans quel but ? Comme de grands enfants, ils sont allés au palais pleurer auprès de celui qu’ils ont toujours dénigré jusqu’à l’accuser de commettre des détournements de pouvoir.

Hier ils avaient déposé un recours devant la cour suprême pour attaquer le décret présidentiel contre la dissolution de la CENA. Après une idée lumineuse de dernière minute, ils retirèrent leur plainte pour ne pas donner, dixit, l’opportunité au régime de repousser l’élection.

Et aujourd’hui, lorsque l’on considère que le président a des pouvoirs hypertrophiques, que l’on dénonce en tout temps et toute heure ses dérives autoritaires, comment assumer ce retournement de veste jusqu’à franchir le porche du palais ?

Ceux d’entre eux qui y sont allés, une douzaine, changèrent de scénario, s’enveloppèrent, en vrais boukis, de peaux d’agneau, pour nous expliquer que la raison de leur déplacement, c’était surtout de défendre les deux grands spoliés que sont Ousmane Sonko et Karim Wade. Pourtant Sonko n’a jamais eu besoin de porte-parole.

Furtivement, pour se rendre sympathiques aux yeux des Sénégalais et justifier leur démarche auprès du peuple, ils tirèrent le joker Diomaye Faye de leurs poches pour sa libération afin que, comme tout autre candidat, il puisse battre campagne. Encore une fois, par leurs contradictions et leurs non-sens, nos hommes politiques nous désolent et nous attristent. Ils sont tellement adeptes de la tortuosité qu’ils tombent tous seuls dans leurs propres pièges.

Mais les Sénégalais sont plus vertueux que leurs dirigeants et sont enveloppés d’une conscience politique inséparable. S’il leur restait un seul droit ce serait le droit de vote. Nul ne leur fera croire que le droit de suffrage n’est pas absolu. Et à moins de réécrire la Constitution, ils ne comprendraient pas que les élections puissent donc être reportées sans que cela ne nuise aux droits fondamentaux ni aux projets des vingt candidats dont les dossiers ont bien été validées par le Conseil constitutionnel.

Heureusement pour nous, nous apprenons ce matin que Macky Sall invite les candidats recalés à se conformer aux décisions du Conseil constitutionnel, écartant ainsi toute idée de report du scrutin.

Une preuve s’il en fallait, que le président de la République, garant du fonctionnement normal des institutions, est capable d’écouter son peuple et de garantir l’état de droit, afin de consolider notre démocratie.

N’était-ce pas là d’ailleurs que le simple intérêt général ? Le droit de suffrage, à l’image des autres droits et libertés de même valeur, le droit de suffrage, droit de valeur constitutionnelle, est et doit rester intouchable.

Alors, à moins de vouloir engager le Sénégal dans une aventure on ne peut plus dangereuse, écartons ce mauvais scénario.

Respectons le calendrier électoral. Allons voter et par pitié arrêtons de secouer les racines de notre baobab idéologique, car s’il nous tombait dessus, il n’épargnerait rien ni personne.







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