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Sans Blague

On ne blague pas. Il y a véritablement urgence à trouver un excellent psychologue pour le Chef afin qu’il puisse terminer sereinement ses derniers mois au Palais et aller ensuite se reposer à Mermoz ou Rabat ou Dubaï ou Paname pour mieux se requinquer et se consacrer à sa Fondation dédiée à la paix. Ça vous fait rigoler ? On se calme ?

Pour un homme qui est sur le départ, on a l’impression qu’il voudrait encore prolonger son séjour à l’avenue Léopold Sédar Senghor et signer des décrets au-delà de la durée de son mandat. On pourrait donner raison à son ancien Premier ministre qui disait de lui qu’il vit un traumatisme.

En tout cas avec ses déclarations et menaces à l’emporte-pièce, c’en a tout l’air. Lui, qui aurait dû garder le sourire avec le sentiment du devoir bien accompli, il ne fait que balancer des missiles, bandant les muscles et promettant la géhenne à quiconque perturberait ce pays qu’il est prié de nous restituer bien gentiment dans quelques semaines. Il est le seul à parler de chaos pendant que tout le monde aspire à la paix à quelques semaines de la présidentielle.

Ses accès de colère, c’est quand des plaisantins, qui ferment les yeux sur ses immenses réalisations matérielles, convoquent son bilan immatériel. Surtout que, selon les bons mots d’un de ses conseillers qui, lui, a recouvré la vue en arpentant les couloirs et dorures du Palais, après avoir souffert de cécité pendant très longtemps, la terre promise de l’émergence est visible et à portée de regard et de main. Vous en doutez ?

Faut pas être jaloux et reconnaitre qu’il a bien tenu ce charmant pays qu’il a carrément changé en Eden. Lui-même le dit. Le pays qu’il a hérité « était véritablement vétuste, obsolète ». Senghor, Diouf et Wade, qui n’ont rien fichu, apprécieront ce trait d’élégance de leur successeur proche ou lointain. Ne lui parlez surtout pas de bilan immatériel car il pourrait vous faire arrêter vite fait par sa Dic…

Un Président qui regarde son peuple dans le blanc des yeux et lui dit que ses geôles ne contiennent aucun prisonnier politique. Les parents des centaines de jeunes gens qui croupissent dans nos prisons pour avoir crié « vive Sonko », partagé une vidéo de l’opposant politique numéro 1 ou pour un clic, ou encore pour avoir parodié des « Unes » de journaux, ces parents apprécieront ! C’est également dans ce charmant pays des paradoxes qu’un leader politique a été écarté de la course à la présidentielle pour une banale condamnation de diffamation et qu’un autre candidat est en prison dont il pourrait sortir pour faire une passation de service avec son bourreau.

Souriez, la terre promise de l’émergence est bien visible. Ça saute à l’œil. Tant pis pour les jaloux et autres grincheux au cœur de charbon !







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